Que vous le vouliez ou non Messieurs Macron, Castaner, et compagnie, vous n'avez pas le droit de dire que « les violences policières n'existent pas ». Et pourquoi donc oserez vous peut-être nous rétorquer? Parce que, de tout temps, la violence a été définie ainsi dans les dictionnaires et la langue française : une action en force contre quelqu'un visant à le contraindre contre son grè. Ainsi par exemple, dès 1538 (d'après le petit Robert de 1972) on définissait ainsi la violence : «agir sur quelqu'un ou le faire agir contre sa volonté, en employant la force ou l'intimidation. Faire violence à quelqu'un : le contraindre en le brutalisant ou en l'opprimant ;
- "Une violence est l'acte par lequel s'exerce une force"
De toute évidence donc, sauf à interdire aux citoyens (dont vous êtes censés n'être que les serviteurs !) le droit de regarder et de nommer adéquatement ce qu'ils voient, lorsque vos policiers (d'ailleurs ne les appelle-t-on pas « forces » de l'ordre, ce qui est une reconnaissance implicite de leur recours à la violence comme moyen légitime d'agir) chargent, tapent, gazent, tirent, arrêtent des manifestants (sans parler des amendes et autres fichages, violences particulièrement vicieuses et efficaces sur des gens qui manquent du minimum vital pour vivre !)
De fait, ils les violentent contre leur grè. Vous pouvez peut être essayer (difficilement à vrai dire) d'argumenter en disant que ces violences sont légitimes, mais en aucun cas vous avez le droit de dire qu'elles n'existent pas. La violence contre les gilets jaunes a été une arme utilisée en toute conscience. Et s'il est vrai que l'Etat français (que vous incarnez) a aussi pour obligation de protéger le sens des mots et la rigueur de la langue française, alors non seulement les citoyens ordinaires que nous sommes ont le droit d'utiliser cette expression, mais vous même avez l'obligation de l'utiliser, fusse en l'accompagnant de l'adjectif « légitimes » dans votre ( impossible) plaidoyer pour nous faire croire qu'elles étaient nécessaires et incontournables.
Dans le cas contraire (celui où vous voudriez éradiquer officiellement cette expression du langage public), nous serions ouvertement dans une société totalitaire dont le premier symptôme évident est le contrôle et le détournement du sens des mots (voire 1984 de Georges Orwell entre autres). En espérant que tel n'est pas votre but.
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