L’état des routes « secondaires » au Maroc.

L’état des routes « secondaires » au Maroc.
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Qu’on ne nous dise pas que le Maroc manque de moyens financiers, le problème est tout autre.
Mon propos ici n’est pas de me situer en tant que touriste râleur. Je ne suis pas qu’un touriste utilisant ou empruntant les routes pour mes déplacements. Encore faut-il pouvoir se déplacer sur certaines d’entre elles sans risquer à tout moments de défoncer son véhicule si on n’est pas équipé de 4x4 ou autre char d’assaut à chenilles. C’est mon cas et celui de ma famille marocaine, pas de 4x4 ni de char d’assaut.
Sorti des grandes destinations hôtelières touristiques classiques, que penser de l’état dans lequel se trouvent toutes ces routes que l’on peut voir un peu partout au Maroc, toutes plus défoncées les unes que les autres. Il suffit de sortir des grands axes autoroutiers ou autres voies importantes de circulations, ou quelques routes à peu près en bon état, pour se faire une opinion et apprécier l’indifférence avec laquelle une certaine population est traitée.
Il n’y a qu’à lire sur INTERNET certains commentaires de touristes soucieux de leur seul petit confort sécuritaire sur l’état des routes et de «leur surveillance policière», pour être conforté par sa propre colère et par ses opinions.
En m’interrogeant sur ce problème que je considère grave, Je n’ai pas lu sur Internet un seul texte d’un voyageur, prenant en considération la population paysanne et autres habitants des campagnes. Ils méritent bien qu’on les aides et qu’on réagisse avec eux.
Alors, je veux m’exprimer ici et prendre position en leurs noms et pour leur mieux vivre.
Depuis quelques années que je voyage au Maroc, je connais quelques habitants dans les campagnes. Je commence à connaître quelques endroits pour avoir circulé sur des routes que l’on classerait en France, eh oui, pourquoi pas, en routes départementales et même nationales. Ces habitants, on pourrait les croire soumis, fatalistes, résignés, oui surement qu’ils le sont aussi pour me l’avoir dit lors de discussions, mais la crainte pour eux existe. Ils sont en colère et en révolte intime contre la manière dont le gouvernement marocain ou les élus locaux les traitent. Je me suis laissé dire aussi, que l’état dans lequel se trouve certaines routes de campagne, est celui dans lequel elles étaient il y a quelques années passées pour empêcher justement aux populations en rébellion, de pouvoir se déplacer plus facilement, elles sont restées en l’état comme elles étaient à cette époque.
Je suis pour l’indépendance des pays, mais chacun de ces gens, me disant que ces routes dont je leur parlais, pour la plupart, avaient été faites et goudronnées au moment où les français étaient au Maroc. Pour celles et ceux qui n’ont jamais été dans ce pays, un petit effort d’imagination permet de comprendre l’état dans lequel se trouve aujourd’hui certaines de ces mêmes routes, et depuis pour beaucoup d’entre elles, sans aucun travaux.
Il faut « tout de même » savoir que certains tronçons sont « rafistolés »par l’état à l’occasion d’un passage d’un convoi officiel de personnalités « importantes », mais ne le sont jamais, pour prendre en considération la pénibilité de circulation du peuple des campagnes.
Quand on voit l’état de certaines routes, qu’on ne nous dise pas que le paysan marocain n’est pas mal considéré ou traité avec mépris, il l’est tout au contraire.
Pour ces gens, pas question et pour combien de temps encore, de pouvoir se déplacer dans des conditions normales de sécurité et d’efficacité pour leur travail quotidien, dans les champs et pour le transports des femmes et enfants dans des camions lors des récoltes de toutes sortes.
Je me mets à la place de ces personnes, il est incroyable, révoltant, inadmissible, de savoir comment cela se passe à longueur d’années pour ces populations, mais pas que pour celles-ci, chaque individu, qui emprunte ces routes de campagnes, qu’il soit marocain ou touriste, se sent discriminé.


Et je peux vous dire combien il est humiliant d’être obligé de subir cette réalité et ce, dans une indifférence totale de la part de l’état marocain ou de ses représentants. Si ce que je dis n’est pas vrai, alors pourquoi ces routes sont elles dans ces états lamentables depuis des dizaines d’années.
Pour la plupart d’entre eux, ces gens travaillent et vivent dans des conditions extrêmes. Pour connaître quelques habitants de ces endroits ou les paysages sont beaux et ce, de par leur travail réalisé pour les cultures de toutes sortes. Blé, orge, fèves, oliviers, petits pois, trèfle, pruniers, figuiers, orangers, poussent un peu partout. Ces récoltes sculptant les paysages environnants, le matin et le soir les couleurs sont très belles.
Ces paysans et ces gens des campagnes, sont des personnes magnifiques de part leur force de travail. L’accueil marocain n’est pas une légende, la simplicité et le savoir vivre de ces personnes, les très petits moyens dont ils se servent et les grands moyens gouvernementaux qu’il leur manque, leur générosité, est à prendre en exemple. Nous ferions bien de nous en inspirer pour revenir à des relations ô combien plus humaines que celles que nous connaissons aujourd’hui en France.
Alors, j’en appelle au soutien de la population marocaine et de tous les touristes en général qui utiliseront ces routes, pour que cette dramatique réalité soit débattue partout ou cela est possible et par tous les moyens mis à notre disposition. Les paysans sont des travailleurs magnifiques, ils permettent à la population très pauvre, à la classe moyenne et aux très riches, de pouvoir s’alimenter. Ils produisent, cultivent, se fatiguent, pleurent, se blessent, s’estropient, meurent, pour faire fonctionner et vivre tout un pays. Ces gens des campagnes, comme tout autres utilisateurs de moyens de locomotion, sont en droit d’être respectés au même titre et pour les mêmes droits que tous les puissants et tous les exploiteurs de ce monde.
A l’heure d’internet et des grands capitaux financiers qui circulent, le Maroc ne devrait pas être « en partie » au moyen âge. En ce qui concerne ces routes, qu’elles soient refaites et entretenues de manière à ce que le Maroc prospère à la hauteur et à la vitesse des déclarations faites par ses dirigeants « plus ou moins » corrompus. En tous cas, c’est ce que tout le monde dit là bas et c’est pour cela entre autre, que ces routes seraient dans cet état. Ah corruption, quand tu nous tiens.
C’est une belle région parmi tant d’autres et si elle était prise en considération d’un point de vue économique et touristique, elle serait autrement mieux fréquentée par la population environnante et des touristes pourraient y trouver des lieux d’accueils chez l’habitant qui permettraient à ceux-ci de vivre beaucoup mieux, avec la venue d’un peu de tourisme.
Voici 4 photos parmi 50 autres faites lors d’un retour vers Fès « ville impériale ». Après avoir fait quelques photos, Il m’est venu ce besoin de faire connaître au monde une certaine réalité de ce que j’ai pu constater de ce « beau Maroc ». Beau pour certains touristes, mais combien moins généreux et contraignant pour ses propres habitants. Les taxis profitent de ces routes pour faire payer encore plus chers les habitants qui n’ont pas de moyens de locomotions. Les prix sont passés de 10 DAM à 25 DAM.
Le secteur de routes dont je parle se situe dans la province de Moulay Jacoub. Une petite route qui passe par Souk Larbeâ de Ouled Jamaâ, Deouar Wlad Hafed et Charkawa et autres petits villages à quelques kilomètres de Fès. Et il y a des milliers de kilomètres comme cela dans tout le Maroc. Que font les autorités ??? Demandez-leur !