Des excuses publiques pour injures sexistes de Monsieur Alexis Thambwe Mwamba à l’encontre de la Sénatrice Bijoux Goya

MEMORANDUM DU COLLECTIF # RESPECTE MOI#

Le collectif #RESPECTEMOI# 

« Il faut se battre du bon côté, celui des femmes » Denis Mukwege, Prix Nobel de la Paix (2018).

Regroupant des femmes des organisations de la société civile, politique et de la diaspora congolaise ont suivi avec consternation les propos injurieux, désobligeants et sexistes tenus par le Président du Sénat Monsieur Alexis Thambwe Mwamba, à l’endroit de la sénatrice Bijoux Goya Kitenge, lors de la séance plénière du 30 avril 2020.

Le collectif, condamne avec la dernière énergie, les propos décriés ci- haut tenus par le président du Sénat, chambre de sage par excellence, qui a fait montre d’abus de pouvoir lui conféré par sa fonction. Ladite session a été retransmise en direct à la Télévision Nationale (RTNC) et suivie à travers le monde.

Ces propos constituent une violation flagrante de l’article 14 alinéa 3 de la constitution de la République. Ces derniers vont à l'encontre des dispositions de l’article 92 du Règlement Intérieur du Sénat qui stipule « Sont interdites, toute imputation, toute attaque personnelle, toute interpellation d'un Sénateur, toute manifestation ou interruption troublant l'ordre de la séance ».

La sénatrice a usé de ses prérogatives pour demander des comptes sur les travaux des réfections de l’hémicycle du Sénat conformément à l’article 195 du Règlement intérieur du Senat qui dispose : « Tout Sénateur peut, par une lettre adressée au Président, demander au bureau des éclaircissements sur un volet bien précis de sa gestion à tout moment de la session ».

Le Collectif estime que le Président du Sénat a fait montre du non- respect des textes régissant le Sénat.

Ainsi, exige-t-il ce qui suit :

1. Monsieur Alexis Thambwe Mwamba devra présenter des excuses publiques à la sénatrice Bijoux Goya en premier lieu et à toutes les femmes congolaises en sus ;

2. Les instances judiciaires devront saisir de ce dossier afin que justice soit faite à l’endroit de la sénatrice ;

3. Les sénateurs et sénatrices, devront respecter strictement leur règlement intérieur et de tout mettre en œuvre pour que la procédure de redevabilité enclenchée par la sénatrice suive son cours normal et aboutisse.

Invitons par ailleurs respectueusement :

4. Le Président de la République, Chef de l’État, Magistrat suprême, et garant du bon fonctionnement des institutions, de veiller au respect de l’article 14 alinéa 3 de la constitution et d’autres instruments juridiques internationaux, régionaux et nationaux ratifiés par la RDC protégeant les droits de la femme.

Ainsi fait à Kinshasa, le 02 mai 2020.

LES ORGANISATIONS FEMININES SIGNATAIRES

1. CAFCO

2. ACAJ

3. RIENSANSLESFEMMES

4. MOUVEMENTJEDENONCE

5. COLLECTIFJEUNESFEMMESPOLITIQUES

6. FIFEF

7. REGROUPEMENT DES ASSOCIATIONS DES FEMMES DE LA DIASPORA CONGOLAISE