Pétition
17
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Encore 83 signatures pour que cette pétition ait plus de chances de devenir virale sur les réseaux sociaux.
Auteur :
Auteur(s) :
larbi5000@yahoo.fr
Destinataire(s) :
Messieurs les députés européens
- Dans son livre publié en 1978, Georges Perec a écrit plus de 400 phrases qui commençaient toutes par « je me souviens ».
J’ai bien aimé cette idée qui m’a fait voyager dans son monde et à travers son enfance.
Face à toutes ces polémiques sur le voile, la burqa, la soumission de la femme arabo-musulmane, j’ai décidé de lancer cette pétition en ligne en reprenant le même concept de G Perec afin de vous faire voyager dans le monde d’une gamine, ensuite une adolescente puis une universitaire immigrée qui est restée toujours arabo-musulmane, fière et libre.
Je me souviens de ma mère et mes tantes qui préparaient la cire avec du sucre et du citron pour s’épiler dans la cour intérieure de la maison de mes grands parents.
Je me souviens qu’avec les cousins et les cousines, on volait un peu de cette cire pour rajouter des graines de sésame et la manger ensuite.
Je me souviens que ça collait et nous faisait mal aux dents.
Je me souviens qu’il n’y avait pas de dentiste dans mon village
Je me souviens que le « dentiste » était le coiffeur du village qui arrachait les dents avec son fil à raser
Je me souviens pendant la circoncision de mon frère et pendant qu’il pleurait, je comptais l’argent donné pas la famille et je le rassurais en lui disant que nous étions devenus riches tous les deux.
Je me souviens que mon frère me demandait entre deux pleurs et une douleur et en regardant son « zizi » : - Dis-moi combien a t’on récolté ?
Je me souviens de mon premier baiser avec mon voisin
Je me souviens de la tête de ma grand-mère quand elle m’avait vue le faire (j’avais 8 ans)
Je me souviens de ma sœur aînée qui draguait le fils de nos voisins sur le toit de la maison
Je me souviens que ce voisin me donnait des lettres d’amour pour ma sœur, qu’il les plaquait entre ma culotte et mon ventre.
Je me souviens que ma sœur me dispensait de faire la vaisselle car j’étais son petit facteur d’amour
Je me souviens du fils de nos voisins qui me donnait tous les jours un bonbon en guise de remerciement.
Je ne me souviens pas comment j’ai grandi
Je me souviens que mon grand père a giflé mon oncle car il a ouvert le courrier de ma tante pendant les années 70.
Je me souviens que mon grand père était un paysan mais fier et ouvert.
Je me souviens que papa embrassait maman devant nous et l’appelait « mon petit canard ».
Je me souviens que ma tante raccourcissait sa robe en quittant la maison de mes grands parents pour séduire les beaux mecs.
Je me souviens qu’elle m’amenait souvent faire un tour au bord de la mer et que je finissais seule en train de l’attendre sur la plage pendant qu’elle fleuretait
Je me souviens des robes dos nus et courtes de ma mère et de mes tantes
Je me souviens de la boîte à maquillage de ma mère avec les empruntes de nos petits doigts.
Je me souviens que mon père m’avait bloqué un compte dans une banque française et m’avait encouragé à finir mes études à Paris.
Je me souviens d’un père qui me faisait confiance et qui ne m’avait rien imposé.
Je me souviens de papa chaque fois qu’il me choppait manger pendant le Ramadan, il souriait sans rien dire.
Je me souviens de mes frères qui ont toujours respecté ma vie en tant que femme libre et responsable et ils continuent de le faire
Je me souviens que je suis arabo-musulmane, universitaire, fière et libre.
A toutes les femmes libres du monde et à travers le monde. A tous les hommes qui s’identifient à Papa, grand- Papa, notre vo