Il y a des civilisations qui reposent sur la raison et non sur la passion. Dans ces dernières, les escrocs nous hypnotisent en bougeant frénétiquement leur doigt*, le pointant pour les idiots vers le démantèlement vain des points de deal...
Tout cela pour nous cacher la Lune qui jetterait une lumière claire sur cette impasse anthropologique dans laquelle nous sommes engagés en France aujourd'hui à l'inverse du reste du monde occidental développé et cela depuis des décennies pour des raisons idéologiques. Voire des visons racistes erronées, genre "le cannabis, c'est pas de chez nous - c'est un truc de 'bougnoules' !"
Non, le cannabis, c'est comme la pizza, les pattes et le couscous-merguez : c'est désormais bien de chez nous. Et c'est bien la jeunesse, que dis-je pire encore, nos adolescent.e.s de notre pays dans nos villes et dans nos campagnes qui sont détruits, génération après génération, par cette inefficacité de l'(in)action publique aveuglée idéologiquement. Inefficacité par aveuglément idéologique donc comme le traduisent les maximes puériles du style : "La drogue, c'est de la merde" et "S'il n'y avait pas de consommateurs, il n'y aurait pas de traffic." (Vous n'avez qu'à essayer d'interdire le Nutella pour faire comprendre, à celles et ceux qui peinent, l'absurdité de l'inversion opérant dans ce raisonnement.)
Les termes de la légalisation du cannabis récréatif en Allemagne ce vendredi 23 février dernier sont quasi mot pour mot la proposition que j'avais portée à ma député pour intégration dans le programme des élections présidentielle et législatives du printemps 2022. (J'ai été reçu à l'époque avec un sourire poli mi-amusé comme seul.e.s savent faire les politiques lorsque mis.e.s face à un enjeu qui leur semble au-delà de leur force - ou de leur courage - et qu'il faut garder la face...
J'annonçais la couleur par le titre de ma proposition en refusant de parler d'une "loi de dépénalisation" plutôt et uniquement d'une "Loi de protection de la jeunesse contre le cannabis et produits assimilés". Mon soucis, c'était avant tout l'exposition précoce à ce danger du cannabis. La protection (réelle et non fantasmatique) de la jeunesse reste pour moi, par mon expérience personnelle indirecte, la mère des batailles.
Il s'agissait de concevoir une loi sur le cannabis similaire à la loi contre l'exposition à la pornographie, pour empêcher le contact des moins de 18 ans avec ces substances.
Plus encore contre la simple vue, même la seule fumée d'un joint. Ce pourquoi je proposais le droit à la consommation dans les Cannabis Social Clubs (CSC), s'il n'est pas possible de consommer à la maison pour cause de présence de mineur. Contrairement aux matériaux pornographiques, il ne suffit pas de s'enfermer dans sa chambre pour prévenir l'exposition (la consommation) passive de cannabis par les mineurs à la maison. C'est pour moi, par expérience (encore une fois indirecte), le plus gros problème sanitaire du cannabis, ce cannabo-tabagisme passif des plus jeunes à la maison - à côté du problème de sécurité routière et de la criminalité de nature mafieuse associée au traffic.
L'exposition des plus jeunes à la maison par des parents qui fument dans un contexte d'explosion de la consommation est un problème sanitaire majeur qui a des répercussions délétères sur la génération qui suit. Par exemple les pathologies psychiatriques du fait d'une exposition précoce (notamment la paranoïa et la schizophrénie) en plus de la transmission de l'addiction. Par conséquent, l'interdiction de la consommation sur place dans les CSC est contreproductive car le fait de décomplexer l'utilisation du cannabis avec cette légalisation va peut être attirer à la consommation de nouveaux consommateurs qui 'hésitaient' et donc exposer de nouveaux enfants au cannabo-tabagisme passif. De même l'autorisation de consommation dans l'espace public doit être encadré par les mêmes dispositions que celles liées à la nudité et les espaces nudistes - c'est à dire bien circonscrits et interdits aux moins de 18 ans même accompagnés d'un adulte.
Après 18 ans, âge légal - et non biologique - de la majorité, le cerveau (qui prend plus de temps que le reste) est déjà en très grande partie formée, alors chacun une fois adulte est responsable et cela n'est "plus" qu'un problème de santé publique comme pour les addictions avec l'alcool, le sucre… ou la pornographie.
Pour porter un tel projet de loi de protection de la jeunesse, il faut une personnalité politique charismatique. En plus d'un courage de niveau présidentiel. À côté de la volonté de François Mitterrand à l'époque lors de la campagne présidentielle contre l'avis de la majorité de l'opinion publique française spontanée, il a fallu, une fois au pouvoir, une personnalité, comme Robert Badinter - un capitaine de navire suffisamment solide, pour traverser cette tempête inévitable jusqu'à amener ce projet de loi à bon port. De même avec Christiane Taubira pour l'adoption de la loi sur le "Mariage pour tous" qui n'a tenu qu'au talent de celle talentueuse qui l'a portée contre vents et marées.
Je n'en vois plus de telles personnalités à part Marlène Schiappa qui a forcé le respect en s'exposant (sans sexe posant) dans Playboy. Comme une façon élégante, classe, de grand panache, de "faire un pas" vers les hommes - balayant tout orgueil mal placé comme peu de politiques en sont capables - pour proposer une vision de plus juste milieu dans son combat féministe qui n'est pas un combat contre les hommes. Un combat qui n'oppose pas la condition féminine à la condition masculine - cette dernière ayant elle aussi ses "challenges". Et même au-delà, par cette exposition dans un magazine érotique d'exposition féminine, Marlène Schiappa, la féministe, faisait d'une pierre deux (bons) coups : d'une part elle reconnaissait la nature particulière du désir masculin qui est particulièrement sensible à l'exposition brute du corps féminin dans une forme d'objectivation indifférenciée (la femme objet dont tous les tétons et minous se valent, n'ayant qu'une valeur objective érotique) et d'autre part la liberté pour les femmes d'exposer leur corps si elle le veulent et en toute garantie de leur sécurité. Et si elles le décident jusqu'à la nudité...ou pas, comme Marlène Schiappa, qui est seule à décider où elle veut s'arrêter dans l'offrande de son corps. La (delicieuse) voie du milieu qui reconnaît la nature facilement "érotisable" des uns et le droit au respect dans ses choix même ultimes des autres, opposition de fait qui trouve son dépassement dialectique dans le Consentement.
Marlène, je t'aime pour ce courage et t'invite à t'emparer de ce combat pour une loi française de "Protection de la jeunesse contre le cannabis et produits assimilés" qui se placerait dans la lignée de cette loi allemande de légalisation mais incorporerait ces subtilités supplémentaires qui complètent le cordon sanitaire jusque dans les foyers pour prévenir l'exposition complète des mineurs à ce danger extrême du cannabo-tabagisme passif.
Marlène Schiappa (ou équivalent.e), la Nation compte sur toi* !
https://www.huffingtonpost.fr/international/article/l-allemagne-legalise-le-cannabis-recreatif-avec-ce-feu-vert-du-parlement_230273.html
* Le dicton dit "Le sage montre la Lune, l'idiot regarde le doigt". Au-delà de la personnalisation de cette pétition avec Marlène Schiappa, c'est avant tout une invitation au courage politique équivalent pour la France à celui de la bataille de l'abolition de la peine de mort - le courage de se donner littéralement corps et âme pour défendre une cause - comme l'a illustré Marlène avec ses photos.
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