Vous connaissez le projet de création d’une ZFEm à Reims applicable au 1er septembre 2021 ?
Vous connaissez les tenants et les aboutissants ?
Quel est le problème ?
Quels objectifs ?
Quelles conséquences et pour qui ?
Pour ma part, habitant du centre ville et donc individuellement concerné, j’ai découvert ce projet le 11 mars suite à discussion avec un voisin.
Je ne suis qu’un citoyen lambda. Ainsi béta que je suis, ma présentation ci-dessous est sans doute mal écrite et n’est pas exhaustive mais je pense que vous comprendrez le sens de mon propos.
Selon la ville:
«L’objectif est de s’attaquer, en premier lieu, à la réduction des concentrations en dioxyde d’azote, seul polluant en dépassement réglementaire et dont la source principale est la circulation routière.»
Mesures prises :
Interdire l’accès au centre ville étendu (+ Traversée Urbaine de Reims) à tous véhicules CRIT’Air 3,4,5 et non classé sauf exceptions et dérogations (certaines décrites plus bas).
Ca commence au 01/09/2021 pour les véhicules non classés pour finir avec les CRIT’Air3 au 01/09/2023.
61 % du parc automobile des VL (véhicule léger), soit 50 000 véhicules, de Reims Metropole est concerné par une interdiction de circuler à horizon 2023 (pourcentage un peu plus faible pour les VUL, véhicules utilitaires légers, mais proche de la moitié quand même là aussi)
Nous sommes donc très nombreux à être impactés dans notre vie quotidienne par ces mesures adoptées en décembre 2020 sur une problématique qui semble mal posée : comment peut-on répondre à un problème quand il est mal adressé ?
Un rapide sondage autour de moi, qui n’a évidemment pas de valeur statistique mais reflète la vraie vie, montre que 9 personnes sur 10 que j’ai interrogées depuis, dont des habitants, commerçants et même le patron d'un garage automobile de la zone concernée, n’en avait tout simplement pas entendu parlé et 100 % des personnes interrogées ne savaient pas répondre aux 5 questions posées plus haut.
Dans leur présentation même du projet, la ville de Reims s’appuie sur un sondage auquel 935 personnes seulement ont répondues (sur 200 000 environ c’est pas beaucoup non?). Preuve supplémentaire que ce projet n’a pas été largement communiqué...
Il y a bien ce que la ville appelle une consultation, depuis le 15 février 2021, qui se termine le 17 mars 2021 ! disponible en ligne :
https://www.reims.fr/qualite-de-vie-environnement/zone-a-faibles-emissions-mobilite-zfem-de-reims-14396.html
avec un dossier de consultation disponible avec le lien
https://www.reims.fr/fileadmin/grandreims/MEDIA/Les_competences/Developpement_durable/ZFEM/20210212_dossier_consultation.zip
que j’ai lu entièrement et essayé d’analyser, voire approfondir en 5 jours: j’espère que tous les participants au vote de décembre ont fait de même :)
On ne peut qu’adhérer à l’objectif de vouloir améliorer la qualité de l’air pour les habitants de la ville de Reims.
Je suis convaincu que les ‘méchants‘ propriétaires de véhicule des Crit’Air 3,4,5 et non classé adhèrent à cet objectif.
Il ressort de mes lectures que je ne suis pas sûr encore une fois que le problème soit bien posé.
Ce dont je suis sûr en revanche c'est que cela soulève beaucoup de questions.
L’objectif principal écrit par la veille de Reims est la réduction de pollution au dioxyde d’azote, NO2, seule polluant écrivent-ils pour lequel sont relevés des dépassements dans notre ville.
Si on ne se concentre que sur cette pollution, ces dépassements seront réduits majoritairement à l’horizon 2022 (année prochaine) et encore plus 2025 par le renouvellement naturel du parc automobile (pour celles/ceux que les chiffrent intéressent, les émissions 2025 seraient de 642T/an sans ZFEm contre environ 1000T/an en 2018 soit un gain de 350T/an sans création d'une ZFEm- la ZFEm n'apportant elle que 23T/an supplémentaires et encore si elle était appliquée sans dérogations).
Par ailleurs, l’étalement des mesures prises, qui commence en octobre 2021 pour les véhicules non classés, nous amène à 2024 pour l'interdiction des voitures CRIT’AIR3.
Ainsi les mesures prises par la mise en place de cette ZFEm produisent des effets accessoires (ce que montrent les chiffres de l’étude ATMO Grand Est) en comparaison de l’évolution naturelle du parc.
Pour quelles contraintes ???
Quelques questions, sans doute non exhaustives, que ce projet soulève et auxquelles l’étude menée ne répond pas :
- Pourquoi ne pas lancer, sur un projet qui concerne la vie quotidienne de tous les habitants du Grand Reims, une vraie consultation citoyenne qui permette à la majorité des personnes concernées de comprendre à partir de faits exhaustifs, partagés et expliqués puis de se prononcer ?
- Quelle est la part de pollution entre les différents types de véhicules concernés (VL, VUL et PL) ?
Ce n’est expliqué nul part.. Sait-on jamais une action sur les transport en commun aurait peut-être un impact conséquent. Évidemment si on ne connaît pas la part de chaque type de véhicule, on ne peut pas répondre correctement.
- Concernant encore les transports en communs : comment se fait-il qu’il existe encore un parc auto conséquent pour toutes les administrations ou entreprises à économie mixte quand on veut mettre en avant les mérites de nos transports en communs d’un coté, que cela double les sources de pollution et que l’exploitation est déficitaire malgré nos subventions publiques ? N’y a-t-il pas contradiction ?
- A la lecture de l’étude menée par ATMO Grand Est, un scénario incluant seulement la TUR (Traversée Urbaine de Reims) semble intéressant à étudier compte tenu des projections Centre-Ville et Centre-Ville+TUR.
La TUR, une zone très délimitée et pourtant très polluante au vue des chiffres avancés par l’étude...
- Quel est l’engagement de la ville concernant l’adaptation du réseau de transport en commun pour diminuer les pollutions à hauteur de ce qui est exigé pour les VL et VUL ?
- Comment se fait-il qu’il n’y ait aucun respect des zones 30 (pas même par les bus) aujourd’hui encore alors que leur mise en place ne date pas d’hier et que l’impact sur la diminution des émissions de pollution fait sens
- Qu’est-ce qui justifie le « deux poids deux mesures » ?
d’un coté du boulevard de la paix on peut circuler et pas de l’autre ?
Les voitures de collection, les véhicules servant pour un tournage de film, les camions de marchands ambulants, les infirmières, et beaucoup d’autres... pourront toujours bénéficier d’une dérogation mais pas l’ensemble des citoyens qui habitent, travaillent ou vont travailler.
Faut-il comprendre que certains sont essentiels et donc dérogation (cela fait penser aux commerces essentiels gérés pendant la pandémie actuelle) alors que d’autres ne le sont pas ?
- Enfin nul part il est évoqué qu’un véhicule de 700kg rejette moins qu’un véhicule de 1,5T pourtant avec la même vignette CRIT’Air . Pourtant le bon sens nous aide à répondre à cette question, tout comme les données constructeurs dont on sait qu’il faut se méfier (cf scandales récents révélés dans les médias) mais qui sont pourtant à la base de toutes les réglementations sur le sujet.
- Concernant le NO2 toujours, le trafic ne représente que 47 % des émissions en 2018, ce qui est certe important, ce qui est la première source d’émissions mais c’est loin d’être la seule. En ordre de grandeur l’industrie à une contribution équivalente et pourtant quid d'une exigence pour demander à l'industrie conecernée une contribution aux améliorations à hauteur de ce qui est demandé aux vahicules?
- Pour terminer, le timing est-il opportun pour les commerçants du centre ville déjà impactés par la crise sanitaire?
Des questions que je n’ai pas trop développées ici entre autre pour que ne soyez pas noyés sous les chiffres ou que vous vous poserez sans doute en plus des miennes...
Si vous partagez mes interrogations, si vous considérez que l’information, que la consultation qui a eu lieu n’est pas suffisante, signez cette pétition pour demander un moratoire pour la ZFEm de Reims.