Le canal Seine-Nord Europe (CSNE), dont les travaux devraient débuter courant 2024, est officiellement présenté comme un projet écologique et bénéfique pour l’économie. Cette liaison fluviale de 107 km, qui concerne quatre départements (l’Oise, la Somme, le Pas-de-Calais et le Nord), est en réalité écocidaire, inutile et ruineuse. Pour la biodiversité et pour le bon usage de l’argent public, l’abandon de ce projet d’infrastructure d’un autre temps s’impose.
Alors que le gouvernement engage des mesures d’austérité, il continue à soutenir un projet chiffré à minima à 5,1 milliards d’euros, financé par l’Europe, l’État et les collectivités territoriales. Pourtant, l’Autorité environnementale et la Cour des comptes européenne dénoncent les prévisions erronées de ce projet imaginé pour la première fois dans les années 1980. Il appartient à un modèle économique périmé basé sur le vieux fantasme d’un triplement des volumes de transports d’ici 2050, vision totalement incompatible avec les enjeux climatiques. Avec la même logique, la promesse de créer 50 000 emplois est illusoire.
Les principaux arguments du canal sont mensongers. L’infrastructure est présentée comme une solution pour désengorger l’autoroute A1. Or, le rapport officiel de l’Inspection générale des finances sur le CSNE évalue que seuls 3% de la quantité de fret routier seraient susceptibles d’emprunter le mode fluvial. Le canal réduirait donc de manière insignifiante le flux routier pour prendre massivement au transport ferroviaire, une alternative pourtant plus écologique et déjà en manque de financements.
Avec une emprise de plus de 3 000 hectares sur des zones naturelles et sauvages, et sur l'une des meilleures terres agricoles de France, le CSNE serait une menace pour la biodiversité et n’irait pas dans le sens de notre résilience alimentaire. L’accaparement de l’eau, enjeu crucial pour l’environnement et l’avenir de notre société, est également au cœur du projet. Pour parer aux pénuries d’eau saisonnières, la société du canal prévoit la construction d’une retenue d’eau, qui, avec le canal, représenteraient 55 fois le volume de la mégabassine de Sainte Soline.
Les travaux passeraient sur des zones Natura 2000 et nécessiteraient la destruction d'aires de repos et de sites de reproduction de près de 200 espèces protégées. De plus, la vulnérabilité du canal au changement climatique n’est pas suffisamment prise en compte, l’étude d’impact se basant sur un scénario de + 1,4 degré alors que l’État développe un discours préconisant de s’adapter à un scénario à + 4 degrés.
Par cette pétition, la REV et les collectifs locaux appellent l’autorité préfectorale, le gouvernement et les autorités territoriales et européennes compétentes à demander l’abandon du projet de canal Seine-Nord Europe et à développer les alternatives déjà existantes, comme le canal du Nord ou le fret ferroviaire. Il en va de la protection du vivant et du bon emploi de l’argent public.
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