La France a frôlé un scandale démocratique, risquant de remettre en cause la légitimité même de l’élection présidentielle : trois des candidats parmi les plus hauts dans les sondages ont failli ne pas avoir leurs 500 signatures, clé de leur candidature. Parmi eux se trouvait même une candidate ayant déjà été qualifiée pour le second tour. Parrainer ne valant pas soutien, le Modem a même créé une « banque de parrainages » forte de 400 signatures destinés à "sauver" les candidats considérés comme légitimes, c'est-à-dire crédités d'au moins 10% dans les intentions de vote.
Mais au-delà de cette initiative, tout le monde sent bien que ce système des 500 parrainages est à bout de souffle. De plus en plus, elle constitue un frein exagéré au fait de se présenter à l’élection présidentielle.
Cette règle a été initialement pensée pour éviter les candidatures fantaisistes en 1976, après que Coluche ait failli se présenter. Mais en 1962, il ne fallait que 100 parrainages pour se présenter.
Plus encore, une réforme de 2017 a changé les règles : désormais, la liste des parrains est intégralement rendue publique pour chaque candidat. Cette liste est publiée au moins deux fois par semaine au fur et à mesure de la réception des parrainages par le Conseil Constitutionnel.
À l’heure de la suppression de la taxe d’habitation, alors que le budget des communes dépend désormais d’une dotation de fonctionnement comme du bon vouloir de communautés de communes, il n’a jamais été aussi aisé de faire pression sur un élu pour le décourager de soutenir tel ou tel candidat.
Exigeons pour les prochaines élections présidentielles d’en revenir au secret des parrainages, et que les futurs candidats gardent la main sur l’envoi des formulaires de parrainage au Conseil constitutionnel.
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