Madame,
Alors que la bataille des Ardennes n’avait pas encore commencé, les alliés signèrent les Accords de Bretton Woods en juillet 1944, lesquels étaient censés jeter les bases d’un système financier international. L’objectif etait de mettre en place une organisation monétaire mondiale.
Suite à des différends entre l’Allemagne et les Etats-Unis, d’ordre monétaire évidemment, les accords capotèrent en 1973. Ils furent remplacés par les Accords de Kingston en 1976. Le Comité Intérimaire du Fond Monétaire International (FMI) présidé par le belge Willy De Clercq mit un terme définitif au système de parités fixes et au rôle légal international de l’or.
Le FMI s’accordait un rôle de surveillance. Mal leur en prit car cette surveillance ne s’effectua jamais sur les Etats-Unis, ce qui généra des crises économiques dont, en partie, celle de 2008. La dette publique américaine avoisinait les 180% du PIB au moment de la signature de ces accords et 356% du PIB au début de la crise des subprimes en 2007.
Monsieur Jacques de Larosière qui représentait la France à la table des négociations admit qu’on avait sous-estimé la portée de l’effondrement du système de Bretton Woods.[1]
Mais les élus qui prennent rarement en compte les attentes des citoyens signèrent le Traité de Maastricht. L’article 104 stipule que les Etats membres de la Communauté Européenne n’ont plus le droit d’emprunter auprès de leur banque centrale (à taux zéro) mais devront dorénavant s’adresser aux banques commerciales qui leur font payer des intérêts élevés pour ne pas dire usuraires.
Bien que les dettes publiques des Etats Membres de l’Union grimpe en flèche, au grand dam des citoyens qui sont contraints de les rembourser, les élus persistent et signent le traité de Lisbonne en 2007 où l’article 123 confirme l’article 104 du traité de Maastricht.
Le taux d’intérêt des banques est calculé en fonction de la solvabilité des Etats. C’est ainsi que l’Allemagne paie moins d’intérêt que la Grèce.
Les dettes publiques continuent à grimper, certains états sont en faillite et le seul remède proposé par le FMI, la Banque européenne et les Banques privées est l’austérité. Toutes les banques, y compris les structures bancaires qui émanent des nations, tapent sur le clou et n’ont qu’un mot à la bouche : « austérité ». Le cas grec est un cas d’école.
Après la crise de 2007-2008, les banques ont continué à amasser des ressources tandis que les Etats étaient exsangues, étranglés par les dettes.
Aujourd’hui, les leviers de décision financière et monétaire sont aux mains de banques systémiques qui, si l’une d’entre elle devait faire faillite, entrainerait dans sa chute l’ensemble du système monétaire, économique et social de toute la planète.
Depuis la création monétaire par les banques privées jusqu’aux banques systémiques et oligopoles de la finance, il s’est passé cinquante ans de crises économiques et financières diverses.
Pendant ces cinquante ans, les dettes publiques des Etats Européens, assez marginales avant les Accords de Kingston, se sont multipliées à tel point qu’aujourd’hui, ils peinent à payer les intérêts de la dette.
Pendant ces cinquante ans, des centaines de milliers de personnes auront été propulsées dans la spirale infernale de l’endettement attribués aux crédits promus par les banques qui en veulent toujours plus pour faire toujours plus d’argent.
Pendant ces cinquante ans, grâce aux crédits, des banques à taille humaine avant les Accords de Kingston sont devenues des banques systémiques et forment aujourd’hui un oligopole aux mains duquel se concentrent tous les leviers de décision monétaire et financière. Les banques qui en font partie s’entendent entre elles pour manipuler les taux d’intérêt et de change, ce qui constitue une violation des lois anti-trust actives dans les différents Etats.
Pendant ces cinquante ans, la démocratie a peu à peu été supplantée par une gouvernance privée. De ce fait, les Etats Européens sont sous la tutelle des Banques Privées.
De nombreux économistes estiment que l’hypertrophie économique, lorsqu’elle s’accompagne d’une importante disparité de revenus, entraine des désordres dont la seule conséquence est une défaillance des Etats sur leur dette souveraine ainsi que la perte de l’économie des petits épargnants. La conséquence est que le pouvoir de l’Oligopole financière sur les Etats s’en trouve renforcé.
En 1972, le Club de Rome mettait le monde en garde et pronostiquait la chute de notre système financier et économique entre 2020 et 2030[2].
Nous, les citoyens de l’Union Européenne, comprenons l’urgence et demandons à la Commission européenne d'abroger l’article 123 du Traité de Lisbonne et que le privilège de battre monnaie revienne exclusivement à la BCE ainsi qu’aux Banques Centrales Nationales des Etats Membres de l’Union européenne.
Nous, les citoyens de l’Union Européenne, demandons qu’un débat de fond sur une réforme du Crédit soit envisagée.
Nous, les citoyens de l’Union Européenne, refusons que nos enfants, petits enfants nés ou à naître, soient contraints de vivre à genoux.
Je vous prie d’agréer, madame, mes salutations.
[1] « 50 ans de crises financières » (paru en 2016).
[2] The Limits to Growth (Denis Meadows – 1972)
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