Lettre ouverte à nos représentants élus : députés nationaux, sénateurs et députés européens
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Dans un contexte économique marqué par des déficits massifs et une dette publique sans précédent, vous nous exhortez, en tant que citoyens, à adopter des comportements de rigueur et de sobriété. Au même moment, la réalité de vos propres conditions de rémunération et des avantages qui vous sont alloués en tant que députés, sénateurs ou députés européens, et financés par nos impôts, reste difficilement acceptable pour la population.
Le décalage entre les sacrifices demandés aux Français et les conditions de vos fonctions révèle un contraste frappant. En voici le détail en partie :
1- Rémunérations et Avantages des Députés de l’Assemblée nationale
Indemnités Mensuelles : environ 7 500 € brut par mois, dont :
Auxquelles s’ajoutent :
Budget annuel global : environ 600 millions d’euros pour les 577 députés.
2- Rémunérations et Avantages des Sénateurs
Auxquelles s’ajoutent :
Budget annuel global : environ 350 millions d’euros pour les 348 sénateurs.
3- Rémunérations et Avantages des Députés Européens
Budget annuel global : environ 2 milliards d’euros pour les 705 députés européens.
Ne nous attardons pas ici sur les salaires et avantages colossaux des ministres, des attachés et des budgets des ministères, mais il est essentiel de mentionner que ces dépenses publiques restent considérables. Un ministre perçoit environ 10 000 € brut par mois, auxquels s’ajoutent des avantages tels que des logements de fonction (parfois dans des résidences de prestige), des véhicules avec chauffeur, des frais de représentation (pour des dîners officiels, des déplacements à l’étranger, etc.), ainsi que des salaires d’attachés de cabinet, qui peuvent atteindre 5 000 à 12 000 € brut par mois selon les responsabilités.
Le coût annuel des avantages accordés aux anciens ministres et présidents en France est estimé entre 26 et 61 millions d’euros. Cela comprend principalement les pensions de retraite, représentant environ 20 à 50 millions d’euros. Auxquelles s’ajoutent les dispositifs de sécurité pour certains anciens responsables (environ 2 à 5 millions d’euros) et les frais liés aux bureaux, chauffeurs et assistants accordés aux anciens présidents et Premiers ministres, estimés à 3 à 4 millions d’euros. Enfin, des coûts indirects, incluant des missions ponctuelles de représentation, s’ajoutent pour environ 1 à 2 millions d’euros.
En outre, chaque ministère dispose d’un budget de fonctionnement annuel pouvant se chiffrer en milliards d’euros, comme celui du ministère des Armées qui dépasse 40 milliards d’euros ou celui de l’Éducation nationale avec près de 70 milliards d’euros. Ces sommes, bien que gigantesques, ne semblent pas produire les résultats escomptés en termes d’efficacité de la gestion publique ou de qualité des services rendus aux citoyens.
En France, le nombre d’élus et de fonctionnaires rapporté à la population totale est très élevé comparé à d’autres économies avancées. Actuellement, la France compte environ 600 000 élus (en incluant les niveaux local, régional et national) pour une population de 68 millions d’habitants, soit près de 1 élu pour 113 citoyens. Ce ratio est bien plus élevé que dans les pays suivants, qui ont également des économies en meilleure santé :
Cette forte densité d’élus, associée à une fonction publique importante, pèse lourdement sur les finances publiques. La France affiche un des taux de fonctionnaires les plus élevés d’Europe, avec environ 21 % de la population active employée dans la fonction publique, contre seulement 15 % aux États-Unis et 12 à 14 % dans des pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et le Canada. Cette différence représente un poids budgétaire considérable, sans pour autant que les dépenses publiques ne se traduisent en investissements efficaces dans des secteurs prioritaires comme la santé, la sécurité, et l’éducation, qui sont pourtant en demande de ressources.
Par ailleurs, il convient de noter que le niveau intellectuel, culturel, et même général de nombreuses personnalités et responsables politiques a connu une dégradation sensible au fil des années. Là où les citoyens cherchaient autrefois des figures inspirantes, cultivées et possédant une réelle vision de société, ils ne trouvent aujourd’hui que peu d’admiration pour des responsables perçus comme éloignés des réalités, manquant de rigueur intellectuelle et de compétence dans des domaines cruciaux. Dès lors, comment justifier de telles rémunérations et privilèges ? La qualité et l’influence de votre travail sur les décisions publiques ne sont plus, pour la majorité des citoyens, à la hauteur des attentes pour de tels niveaux d’avantages.
Aujourd’hui, il est indéniable que la confiance de la population envers ses représentants est gravement altérée. Dans ce climat de défiance, comment justifier de tels niveaux de rémunération et de privilèges, alors que les résultats en matière économique, social et de gestion de la dette ne sont pas au rendez-vous ?
Au vu des sacrifices demandés aux Français, une réduction de vos rémunérations et avantages, ainsi qu’un alignement sur les réalités que nous vivons tous, seraient des signaux d’engagement et d’exemplarité nécessaires.
Nous vous exhortons ainsi à renoncer à une part significative de vos privilèges, et à mettre en place des réformes qui harmoniseraient vos avantages avec les conditions économiques actuelles. Une telle démarche ne serait pas uniquement symbolique, mais bien une étape vers une démocratie plus juste et plus transparente.
Les élus doivent redevenir des modèles pour les citoyens, et cela commence par une réelle volonté de contribuer aux efforts financiers qu’ils exigent de leur peuple.
N’oubliez pas que vous êtes élus pour servir le peuple français ! Et non pas pour une carrière et pour un enrichissement personnel !
Dans l’attente de gestes concrets de votre part,
Nous, citoyens et contribuables français.
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