Pour faire suite à l’adoption du projet de loi contre l’islamophobie déposé par Mme Françoise David, nous aimerions faire entendre l’opinion des femmes et des hommes originaires de pays à dominante musulmane et qui ont choisi le Canada pour y vivre en paix. Nous sommes bien placés pour comprendre cette peur qui se cristallise en ce moment autour de la question du niqab.
Citoyens canadiens ou en voie de l’être, nous avons vécu une partie de notre vie dans des pays à majorité musulmane. Jusqu’au début des années 2000, les femmes en niqab, en tchador, en burqa étaient rares dans beaucoup de nos pays d’origine.
Puis, elles ont commencé à se faire de plus en plus nombreuses, au même rythme que la montée de l’intégrisme musulman. Nous ne pensions pas les retrouver au Canada, et pourtant, les revoici, en petit nombre certes, mais cela suffit pour nous faire réagir car nous considérons cet habit comme le signe d’une appartenance à l’islam radical.
Cette branche de l’islam aux ramifications nombreuses est politisée, organisée, revendicatrice. Une des vocations de ses leaders est de convaincre les femmes de porter le niqab et de s’isoler des mécréants. Leurs valeurs vont à l’encontre de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et ses valeurs humanistes :
Les leaders islamistes condamnent toutes formes de liberté individuelle ou d’expression personnelle qui ne cadrent pas avec l’interprétation rigoriste et littéraliste du Coran.
La liste de ce qu’ils considèrent comme « péchés » est très longue : pour eux, le diable est partout. Leurs valeurs, puritaines à l’extrême, sont liberticides. Ils considèrent la femme comme la source de tous les vices et de tous les péchés et font d’elle une éternelle mineure. Ils sont favorables au fait de sévir contre tout manquement à la loi de Dieu et aux recommandations des prêcheurs. Ils souhaitent instaurer la Charia sur le sol canadien. N’ont-ils pas tenté de créer un tribunal islamique en Ontario il y a dix ans ?
Comme tous les Canadiens et Québécois, nous ne voulons pas voir se propager cette idéologie dans notre pays d’adoption. Notre façon de lutter est de dénoncer l’islam radical, tout en soutenant la communauté musulmane qui vit sa foi de façon pacifique. Nous pensons qu’il est important de respecter tous les croyants tout en luttant contre l’instrumentalisation du religieux par des groupuscules fanatiques.
Voilà pourquoi, aujourd’hui, nous soutenons le projet de loi contre l’islamophobie déposé par Mme Françoise David. Nous appelons les citoyens à ne pas tomber dans le piège facile des amalgames et des préjugés. Rappelons quelques évidences pour calmer les esprits : l’extrémisme religieux existe autant chez les chrétiens (évangélistes), les juifs (hassidiques) et les athées. Ceux qui s’intéressent aux religions monothéistes pourront lire tant dans la Bible que dans la Thora ou le Coran nombre de passages qui leur feront dresser les cheveux sur la tête.
Heureusement, la majorité des chrétiens du Canada n’applique pas tout ce qui est écrit dans la Bible.
Heureusement, la majorité des juifs du Canada n’applique pas tout ce qui est écrit dans la Thora.
heureusement, la majorité des musulmans du Canada n’applique pas tout ce qui est écrit dans le Coran.
Heureusement, chaque croyant puise dans son livre sacré ce qui lui parle, et interprète le texte selon sa personnalité, sa culture et son éducation. Et c’est tant mieux, laissons chacun vivre en paix!
Nous invitons les Canadiens à ne pas faire l’erreur de la position binaire : celle du nous (Canadiens, Québécois « de souche ») contre eux (musulmans). Cette position porte les germes de la haine, de la division et des dérives sectaires. Nous devons nous mobiliser avec sérénité et intelligence pour protéger nos valeurs humanistes de laïcité, d’égalité homme-femme et de respect des minorités. Il faut agir même si les radicaux sont minoritaires et même si les femmes en niqab, qui refusent nos valeurs, sont à ce jour peu nombreuses. Les extrémistes sont certes minoritaires mais nous tenons à ce qu’ils le restent et soient surveillés de près (financement, prêches, rassemblement...). C’est ensemble que nous y parviendrons : nous devons être unis pour faire entendre notre voix.
Pour agir dans ce sens, il nous faut élire un gouvernement qui adoptera vraiment une politique progressiste envers les femmes (pro-avortement, protection des femmes autochtones, représentation féminine au sein des grandes instances...) et qui rassemblera les citoyens au lieu de les diviser à des fins électorales. À bon entendeur... salut !
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