Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
darah.afghanistan@gmail.com
Destinataire(s) :
Candidats à la présidentielle de 2012
Mesdames, messieurs les candidats à la présidentielle 2012,
La présence des troupes de la coalition en Afghanistan est le fruit de décisions légitimes et conformes au droit international. Elle a été approuvée par les représentants du peuple afghan dès le départ et n’est que minoritairement remise en cause par les afghans.
Les maladresses et les dérives constatées pendant ces dix dernières années sont réelles et critiquables. Il est toutefois malhonnête d’en conclure que rien n’a progressé pendant ce temps.
Dans le verre à moitié plein, on peut mettre en avant les progrès en matière d’infrastructures, d’éducation, et dans le domaine de la santé. Les millions de réfugiés que nous avons connus du temps de l’occupation soviétique jusqu’à la chute des taliban sont un dramatique souvenir et la population de Kaboul a sans doute plus que triplé en 10 ans.
Dans le verre à moitié vide, on peut mettre l’échec de la lutte contre la drogue, tant en production qu’en consommation locale et le manque de poids du gouvernement.
La corruption est aussi un élément très négatif mais pas spécialement plus présente en Afghanistan que dans moult pays pauvres.
Le départ anticipé des troupes françaises qui accomplissent sur place un travail de sécurisation important aurait un impact au niveau opérationnel mais surtout un impact majeur au niveau du symbole.
Le départ des troupes étrangères nécessite que soit mis en place une réelle « afghanisation » du conflit, ce qui est largement en route sur le plan militaire, un peu moins au niveau de la police afghane.
Si des progrès ont été faits dans la mise en responsabilité de l’État afghan dans l’utilisation des aides internationales, l’appel trop longtemps et trop systématique à des ONG étrangères et à l’ONU a contribué à dévaloriser ce gouvernement aux yeux de la population afghane.
Ces deux éléments de la prise en charge par les afghans eux mêmes de leur avenir nécessitent encore du temps et un retrait précipité serait forcément contre-productif.
Ce retrait non raisonné risque de faire revenir l’Afghanistan à une période sombre dans deux domaines qui ont marqué les esprits avant 2001 :
celui des Droits de l’Homme et encore plus des droits des femmes. Ces droits sont loin d’être parfaitement acquis et appliqués mais ils existent vraiment et le quotidien d’une femme afghane n’a rien à voir avec ce qu’elle a connu sous les talibans, cette « dépersonnalisation » dont parle Fauzia Koofi dans « Lettres à mes filles »,
celui du terrorisme avec le retour possible d’un sanctuaire des islamistes renforcés par le prestige d’une victoire. Les mêmes qui demandent un retrait anticipé des troupes françaises aujourd’hui sont les mêmes qui préféraient ne pas entendre en 2001 les appels, les conseils lancés par le Commandant Massoud.
Les enjeux nous semblent trop importants pour que la rapidité du retrait des troupes françaises devienne un élément électoral s’appuyant sur la charge émotionnelle de la mort de soldats.
La dimension éthique de la participation française à ce conflit semble plus importante que les dimensions économiques ou stratégiques et mérite mieux que des clichés.
Bien respectueusement,