Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
Réseau des Acteurs en GÉrontologie
Destinataire(s) :
Nora BERRA, Secrétaire d'Etat chargée des aînés
Madame le Secrétaire d’État ,
Nous vous demandons expressément de renoncer au projet d’Allocation unique dégressive (AUD) qui viendrait remplacer et regrouper l'Allocation Personnalisée à l’Autonomie (APA), allocation logement, aide sociale, aides fiscales. Cette nouvelle allocation fortement dégressive en fonction du revenu aurait pour conséquence néfaste de limiter ainsi le nombre de bénéficiaires.
Les bénéficiaires de cette AUD devraient gager leur patrimoine et subir ainsi une récupération sur leur succession dans la limite d’un plafond, pervertissant encore un peu plus le principe de solidarité intergénérationnelle en faisant peser sur les aînés, leurs enfants et petits-enfants, une responsabilité insoutenable.
De plus, il apparaît à la lecture des propositions du rapport ROSSO-DEBORD sur la « prise en charge des personnes âgées dépendantes » que votre gouvernement revienne une nouvelle fois sur une promesse du candidat Sarkozy en enterrant la création d’un 5ème risque destiné au financement des personnes âgées et handicapées, déjà menacées par les mesures de rigueur annoncées par le ministre du budget François Baroin.
En effet, les préconisations du rapport prévoient :
- un financement basé essentiellement sur des assurances individuelles obligatoires à partir de 50 ans concédé aux assureurs privés et aux mutuelles.
- une Allocation Personnalisée à l’Autonomie (APA) maintenue pour les personnes les plus lourdement handicapées ( GIR 1 à 3 ), avec reprise sur patrimoine.
- l’APA sera supprimée pour les moins atteints par la perte d’autonomie et le handicap (les GIR 4) c'est-à-dire pour la moitié des bénéficiaires soit environ 500 000 personnes, comme le rappelle dans une légitime colère la Fédération nationale des associations de familles et personnes âgées.
Ainsi, si nous reconnaissons bien la réalité de la question du financement de la dépendance, il nous semble qu’entre non transfert des dotations de l'État aux Départements en charge des personnes âgées, maintien du bouclier fiscal et non taxation des revenus financiers, il existe bien d’autres pistes que le recours à la succession. Il s'agit d'un choix politique et non d'une fatalité qui dépasserait les clivages comme votre communication le laisse entendre.
De plus, l'accompagnement du temps du vieillissement dépasse largement le seul cadre de la prestation légale et de la prise en charge de la perte d'autonomie. Le projet généreux porté par Paulette Guinchard (qui avait initié les Centre locaux d’information et de Coordination et porté haut et fort la philosophie des coordinations gérontologiques pluridisciplinaires) est désormais systématiquement mis à mal et semble voué à une mort certaine sous les coups répétés de technocrates et parfois même d'élus ignorants des problématiques réelles. Le repli sur les prérogatives et missions principales des acteurs de la gérontologie, confrontés à des coupes budgétaires sauvages, ont des conséquences terribles sur les approches médicosociales mais également socioculturelles qui voyaient le jour depuis quelques années.
Il convient de ne pas oublier que la réflexion gérontologique en France est jeune, qu'elle mérite de conserver tous les moyens nécessaires à son évolution, notamment pour permettre la pérennisation d'initiatives interdisciplinaires et de projets novateurs (logement, précarité, accès aux droits et à la santé, intergénérationnel, approches non médicamenteuses de la maladie d'Alzheimer et pathologies