Depuis trois semaines, le désordre s'est installé en France avec division entre deux camps dont chacun pense être majoritaire :
- Les uns prétendent que ce gouvernement n'a pas légitimité pour mener sa réforme des retraites. Ils se fondent sur le fait que ni le président de la république ni les députés n'ont été élus sur cette question. Ces opposants au projet prétendent en outre avoir derrière eux entre 60 et 70% de la population qui serait opposée à la réforme, dixit les sondages.
- Les autres disent être pris en otage par une minorité de grévistes qui bloquent le pays. Si le terme de prise d'otage peut sembler légèrement excessif, on ne peut nier ni la gêne occasionnée ni que cette situation ne profite à personne. On ne peut pas nier non plus que le rapport de force qui s'est engagé est anti-démocratique : le vainqueur quel qu'il soit sera celui qui crie le plus fort.
Il existe un
moyen très simple de mettre tout le monde d'accord : aller aux urnes et voter pour ou contre le projet du gouvernement. On verra bien qui est majoritaire.
- Si le oui l'emporte, le gouvernement sera fondé à mettre en place sa politique en ignorant la rue qui aura été mise en minorité
- Si le non l'emporte, alors c'est la rue qui est fondée et le gouvernement doit retirer son projet.
Il suffirait que le gouvernement annonce la tenue de ce scrutin et évidement la suspension de son projet jusqu'au résultat pour que la grève s'arrête et que tout redémarre. Je ne vois vraiment pas comment la CGT pourrait faire autrement.
Si le non l'emporte, il faudra organiser un débat autour des solutions possibles, il n'y en a pas beaucoup.
- Ne rien faire et laisser filer le déficit.
- Baisser les pensions.
- Reculer l'âge de départ à la retraite
- Augmenter les cotisations patronales
- Augmenter les cotisations salariales
- Supprimer le régime par répartition pour passer à un régime par capitalisation.
Si quelqu'un a une autre solution, je suis tout ouïe.
Ces grandes lignes sont simples et compréhensibles par tous.
Le gouvernement devra alors rédiger un nouveau projet plus conforme à la volonté populaire qui sera cette fois validée par un nouveau référendum.
Réponses à quelques objections possibles :
- "Les gens pourraient voter non pour voter en réalité contre Macron et non contre la réforme." Je ne crois pas que ça arrive, mais si vous y tenez, on peut régler le problème très simplement en soumettant la révocation ou non de Macron à un autre vote qui aurait lieu le même jour. Ainsi, les gens qui adorent la réforme mais détestent Macron pourront voter pour la réforme et pour virer Macron et vice-versa.
- "Le peuple pourrait se tromper ou faire n'importe quoi." Les politiciens se trompent et font n'importe quoi depuis quarante ans sans que cela ne pose problème. Qui a laissé la dette monter à 100% du PIB ? Le peuple par référendum ou les politiciens ? Si le peuple se trompe, tant pis pour lui et cette fois, il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même.
- "Coût d'un référendum." Il faut compter entre 40 et 60 millions d'euros. La facture est certes salée, mais moins que celle des grèves, des manifestations, des flics déployés, ect. En outre, si l'état est vraiment à 60 millions près, il y a bien d'autres sources d'économie.
- "Vous proposez ça parce que vous savez que le peuple rejettera cette réforme." Bien malin qui pourrait prédire le résultat d'un tel scrutin. Seriez-vous en train de me dire que la réforme est inique mais qu'elle vous profite, et que donc vous espérez que le gouvernement pourra la passer en force ?
- "Vous proposez ça parce que vous savez que le peuple votera oui." Même réponse mais à l'envers : vous savez que vous êtes minoritaire, mais vous espérez qu'en foutant le bordel et en criant plus fort que les autres, vous aurez gain de cause contre la volonté du peuple ?
- "La réforme est imposée par l'Europe, elle sera donc menée quelque soit la volonté des Français." Si ce que vous dîtes est vrai, alors, si le non l'emporte, il n'y aura qu'une solution démocratique pour résoudre le conflit : un nouveau vote avec comme choix l'application de la réforme précédemment rejetée ou la sortie de l'UE.
- "Nous n'avons pas le temps" La réforme proposée par le gouvernement ne concerne que les gens nés après 1975 qui ne partiront à la retraite qu'en 2035 au plus tôt. Il n'y aura pas d'impact avant. Nous avons donc 15 ans pour nous décider, ce n'est pas assez ?