Stop à la suppression de postes d’enseignants à Bagnères de Luchon
Les parents d’élèves et habitants ont appris avec inquiétude les menaces de suppressions de postes enseignants au sein de l'école maternelle et élémentaire de la commune de Bagnères de Luchon.
Bagnères de Luchon est une commune vivante ainsi que les communes alentours plus isolées mais qui bénéficient d'un potentiel humain, social et professionnel avec un avenir florissant et écologique, des entreprises s'y installent, le marché du tourisme et de l'immobilier sont en constante ascension, les efforts fournis par la commune en termes de développement sont efficients.
Cette énergie déployée pour développer la ville et l'arrivée de nouveaux habitants ne coïncident pas avec la fermeture des ces postes enseignants essentiels dans un lieu où on prépare l’avenir de façon concrète.
Besoin de petits effectifs car l'enseignant doit passer plus de temps avec les élèves en difficulté du fait du manque de prise en charge extérieure :
– Éloignement des professionnels de santé : deux orthophonistes sur place avec des listes d'attente. Autres orthophonistes et psychomotriciens à 90, 120 ou 190 km aller-retour. Peu de parents sont prêts à de tels déplacements hebdomadaires sur de longues durées. Les enfants non pris en charge ont besoin d'un soutien accru de l'enseignant.
– RASED (réseau d'aide) incomplet sur le secteur. Une partie des élèves nécessitant un suivi ne peuvent être aidés. C'est de nouveau à l'enseignant de porter une attention et une présence particulière pour ces élèves.
– Nombre important d'élèves suivis par la MDPH.
Comptage des élèves
- Nous sommes en Zone de Revitalisation Rurale (ZRR) : la loi demande que les enfants dès 2 ans soient acceptés. Ils doivent donc être comptés dans les effectifs.
- Effectifs fluctuants dus au travail saisonnier. Cette année, la station Luchon-Superbagnères emploie moins de travailleurs saisonniers, du fait des travaux engagés sur la télécabine. L'an prochain, l'école inscrira très probablement des enfants de travailleurs saisonniers, impossible à prévoir à l'avance.
- Effectifs fluctuants dus à l'arrivée de populations migrantes. L'an dernier les écoles de Luchon ont accueilli des élèves ukrainiens dont l'intégration dans les classes est possible uniquement grâce à de faibles effectifs.
Projet linguistique des écoles
Les écoles maternelle et élémentaire de Luchon ont engagé depuis plusieurs années un projet linguistique avec un enseignement en Espagnol et Occitan, au choix des parents. Ce choix ambitieux de proposer deux langues aux parents vient de la volonté de rendre l'école de Luchon plus attractive. Mais cela implique une organisation complexe, possible grâce aux effectifs des classes. Enlever une classe, c'est mettre en difficulté les enseignants et mettre en péril cet enseignement.
Perspectives d'avenir
De grosses entreprises s'installent sur Luchon, des travaux sont entrepris pour la station de ski, la municipalité cherche à développer le tourisme. Ces efforts fournis pour développer la ville ne méritent pas d'être contrariés par des suppressions de postes. Une classe fermée ne rouvre que très difficilement. La population locale est amenée à augmenter du fait de ces investissements majeurs. Il n'est pas question de fermer deux classes maintenant pour se retrouver avec des effectifs surchargés dans quelques années.
Une communauté d'habitants concernés
C'est toute la chaîne éducative qui est concernée : la fermeture de classes en maternelle et élémentaire rend le territoire moins attractif, ce qui a un impact sur les établissements du secondaire. Nous risquons, dans les années à venir, des suppressions d'heures au collège, puis au lycée, par exemple une seule classe de 6è avec 32 élèves. C'est toute la population qui est concernée. Des établissements scolaires non attractifs n'incitent pas à l'installation de nouveaux habitants. La chaîne économique locale en pâtit.
Nous, parents d'élèves des écoles primaires, du collège et du lycée de Bagnères de Luchon, élus de la commune, de la Communauté de communes, de l’ensemble du territoire, habitants de la commune et du canton, commerçants et professionnels du tourisme, touristes et résidents secondaires, refusons la décision de fermeture de postes dans les écoles car elle met en danger les efforts fournis par toute la population et les élus pour développer le pays.
Nous refusons de subir les conséquences de la croissance démographique de Toulouse et son agglomération. Ce n'est pas parce qu'on a besoin de postes à Toulouse qu'il faut les prendre chez nous.
Nous habitons en zone de montagne et les conditions de travail ne sont pas celles de la ville. En Ariège et dans les Hautes Pyrénées, les communes classées en zone de montagne bénéficient d'un traitement particulier pour les écoles. Nous demandons la prise en considération de nos spécificités et le maintien des postes tels qu'ils sont aujourd'hui, afin de maintenir la qualité d'enseignement actuelle pour une école de la République équitable.
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