Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
François Bourguignon
Destinataire(s) :
Monsieur le Ministre de l'Education nationale, Luc Chatel
Monsieur le Ministre,
dans le cadre d'une réforme des lycées que vous avez présentée le jeudi 3 décembre devant le Conseil supérieur de l'Education, vous avez proposé de rendre optionnel le cours d'Histoire-Géographie pour les classes de Terminale S. Nous entendons bien votre justification de cette "réforme" qui vise selon vous à rééquilibrer les différentes séries (S, L, ES), rendre l'orientation plus progressive, pouvoir changer de filière plus facilement, personnaliser l'accompagnement de tous les lycéens.
Pourtant, le sort que vous réservez au cours d'Histoire-Géographie en Terminale S nous semble prendre le contre-pied de la nécessaire réforme du lycée et précipiter nos lycéens et futurs citoyens dans une pure logique utilitariste de l'éducation. Nous considérons que l'Ecole est le lieu où tout se joue et où toutes les promesses pour notre pays peuvent mûrir, surtout à une époque où la mondialisation met en doute les fondements, en particulier culturels, de notre société.
De la qualité de notre enseignement aujourd'hui dépendra notre société de demain.
C'est pourquoi le niveau d'exigence que nous portons pour notre système éducatif doit être le plus haut possible, tant en termes de préparation au monde professionnel que de formation générale, culturelle et personnelle destinée à conduire nos lycéens vers l'âge adulte.
De cet enseignement dépendront nos citoyens de demain.
Vous préférez insister sur la nécessité de se consacrer en Terminale à sa spécialité et à la préparation aux études supérieures. Avez-vous seulement songé au fait que l'enseignement supérieur, quel qu'il soit, exige des étudiants la capacité de se situer dans le temps et l'espace, de questionner le passé pour se forger un jugement ? L'Histoire-Géographie consacre cette distance et cette analyse.
De cet enseignement dépendra la capacité de nos étudiants à réfléchir par eux-mêmes.
A des têtes bien pleines nous préférons des têtes bien faites.
C'est pourquoi nous nous joignons à l'appel rédigé par d'illustres intellectuels et historiens pour vous demander, Monsieur le Ministre, de conserver le cours d'Histoire-Géographie dans son caractère obligatoire et de renforcer, comme vous les proposez, les dotations horaires de cette matière dès la classe de première.