NON à la suppression de nos médecins de nuit

S.O.S. – Non à la suppression de nos médecins de Nuit !

C’est une simple affichette, placardée dans la salle d’attente de mon médecin qui a attiré mon attention sur ce sujet pourtant majeur : Pour faire des économies, sans aucune concertation, l’Agence Régionale de Santé de Picardie a décidé de supprimer purement et simplement les gardes de nos médecins de Nuit à partir du 2 Novembre 2012.

Passé Minuit, en cas de problème urgent de santé, il ne vous sera plus possible de recevoir la visite de votre médecin de garde. Seule solution, vous déplacer à son cabinet par vos propres moyens, ou appeler le 15 et attendre qu’une ambulance vous emmène aux urgences.

Un de vos enfants fait une forte poussée de fièvre en pleine nuit ? Il vous faudra emmener toute la famille aux urgences si vous êtes le seul adulte à la maison. Des colites néphrétiques vous causent des douleurs atroces ? Votre médecin de nuit, qui pouvait vous soulager facilement avant, ne viendra plus. Vous partirez en ambulance, si par chance vous en trouvez une de libre dans le secteur, et devrez être hospitalisé au lieu d’attendre le lendemain matin pour faire les examens habituels. Et que dire des personnes très âgées pour qui un déplacement au urgences est un traumatisme, que dire des personnes habitant à plus de 40 km d'un hôpital, où de celles ayant des problèmes à se déplacer ??

Pour le Conseiller Général que je suis, élu d’un canton rural de 10 000 habitants au Sud d’Amiens, comme pour mon médecin de campagne, par ailleurs Lieutenant-colonel des Sapeurs Pompiers Volontaires, c’est une décision brutale, précipitée, prise sans aucune concertation alors qu’elle met en danger une population vivant déjà dans un désert médical.

C’est aussi une décision financièrement stupide : l’ARS pourra se réjouir d’avoir économisé les indemnités des médecins de nuit, mais la Sécurité sociale devra éponger l’explosion des coûts de transport en ambulance et d’hospitalisation supplémentaires.

Nous en appelons donc au Directeur de l’Agence Régionale de Santé de Picardie, M. Christian Duboscq et à Madame la Ministre de la Santé, Marisol Touraine, afin qu’ils reconsidèrent leur position, entament une véritable concertation avec la population et les élus, et s’engagent à ne pas priver les Picards du service minimum de santé qu’ils sont en droit d’attendre.

Jean-Christophe LORIC
Conseiller Général de la Somme