Madame la Présidente Yaël Braun-Pivet, allez-vous enfin sanctionner les propos homophobes du député Aurélien Pradié ?
Ce mercredi 2 novembre, cela fera tout juste trois mois que le député Les Républicains Aurélien Pradié aura vociféré des paroles homophobes au sein de l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
L’écologiste Sandrine Rousseau interpellait ce jour-là le gouvernement sur la question de la campagne vaccinale contre la variole dite du « singe ». Au moment où elle évoquait la dénomination même de la maladie qui pourrait, selon les associations LGBT, amplifier la stigmatisation des personnes infectées, Aurélien Pradié hurla « C’est surtout une honte pour les singes ! » (commentaire ajouté au procès-verbal officiel de l'assemblée).
Cette phrase assimilant l’orientation sexuelle et les singes, sous-entend très clairement que ce sont les singes qui devraient être couverts de honte à l’idée d’être assimilés à des hommes homosexuels, lesquels étaient cet été, parmi les personnes les plus touchées par la maladie.
Il n’y a guère qu’Aurélien Pradié qui ne l’a pas entendu de cette oreille, et à aucun moment il n’a su faire amende honorable et présenter pleinement ses excuses. Il a en effet opté pour une formule peu acceptable en publiant ceci sur les réseaux sociaux: "À ceux qui ont pu le croire et être blessés, je dis ma profonde tristesse", et pire encore, a hurlé à la manipulation en tentant de totalement renverser la vapeur : « Quand le déversement de haine prendra fin, une urgence restera : à cette heure à Paris, Marseille, on ne peut pas prendre de rendez-vous Doctolib pour la vaccination contre la variole du singe. Depuis 48h, ce scandale-là n'intéresse plus personne. La calomnie oui. L'essentiel non", a-t-il tweeté en aout dernier. Etonnant de la part d’un député qui part souvent en croisade contre le « wokisme » et les minorités qui se « victimisent ». Au moment où Monsieur Pradié tente de briguer la présidence de son parti Les Républicains, on voit que cet épisode lui a profité dans son camp, en lui donnant une exceptionnelle visibilité dans les médias, un comble. Sa vision des minorités est par ailleurs très claire, elles prennent bien trop de place : sur France Inter, le dimanche 30 octobre, Aurélien Pradié déclarait que « désormais dans notre pays, toutes les décisions sont remises en cause par des minorités, la culture des minorités, le fait qu’on ait laissé beaucoup de place aux minorités, c’est devenu un danger pour notre démocratie. ».
Au-delà de ces réactions dans la presse, Sandrine Rousseau a demandé, dès le 3 aout dernier, lors d’un rappel au règlement dans l’enceinte de l’assemblée nationale, à ce que le député fasse des excuses publiques et surtout à ce que « le cas soit étudié en conférence des présidents afin qu’une sanction soit prise au titre de l’homophobie manifeste de cette remarque ».
Or, à ce jour, aucune décision n’a été prise et publiée par la Présidente de l’assemblée nationale, Madame Yael Braun Pivet.
Comment est-il possible que trois mois n’aient pas été suffisants pour déterminer la sanction à adopter ?
Il serait inimaginable qu’en 2022, un député puisse vociférer des paroles homophobes en toute impunité. Tout cela est de l’ordre d’un propos inacceptable pour toute la communauté LGBT et leurs allié.e.s. L’immunité pénale dont jouit un député dans le cadre de l’hémicycle vis-à-vis des textes qui punissent les propos homophobes, ne signifie pas pour autant que des peines disciplinaires ne puissent pas lui être appliquées. En effet, le règlement intérieur de l’assemblée prévoit à son article 70 des sanctions pour toute "manifestation troublant l'ordre [ou provoquant] une scène tumultueuse".
Madame la Présidente Yaël Braun-Pivet doit prendre une décision sans délai. Les défenseurs de droits de LGBT+ ne veulent plus entendre ce genre propos avilissants dans l’enceinte de l’assemblée nationale, il convient donc qu’une peine disciplinaire soit infligée à Monsieur Aurélien Pradié.
Si aucune sanction ne devait être prise dans cette affaire, la honte serait surtout, cette fois, pour les institutions de la République.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.