Nous nous adressons à vous par le biais de cette lettre afin de témoigner notre support à un titre d’emploi qui souffre depuis de nombreuses années, soit celui des ISPS. Nous sommes entre autres les éducateur(trice)s spécialisé(e)s, les infirmier(e)s, les commis d’unité, les psychologues, les médecins, les criminologues, les coordonnateurs d’activité de l’Institut national en psychiatrie légale Philippe-Pinel.
Notre travail est centré sur le bien-être et la réhabilitation des usagers. Or, pour ce faire, nous avons grandement besoin de nos collègues ISPS. Il faut d’abord être en sécurité avant de pouvoir aider les autres. N’est-ce pas ce que l’on dit sur les scènes d’accident ou en prévention dans les avions lorsque l’on nomme les procédures de sécurité ? Il faut mettre son masque d’oxygène avant d’aider les autres à mettre le leur. Les ISPS sont donc notre source d’oxygène à nous. Ils sont essentiels pour le bien des usagers et pour qu’on puisse aider ces derniers dans un cadre sécuritaire.
Il faut nous comprendre, lorsque nos usagers sont en crise, ce sont les ISPS qui vont au front afin d’offrir un service de qualité à nos patients. Ils se mettent souvent à risque pour assurer la sécurité de tous, mais malheureusement leur titre d’emploi n’est pas pris au sérieux. Depuis déjà (2) ans, leur titre d’emploi comme ISPS tente d’être évalué par le Conseil du Trésor, mais rien n’avance. Nous sommes désemparés à l’idée de perdre ces gens d’expérience d’une grande valeur à nos yeux.
Aujourd’hui, nous croyons important de vous laisser savoir que nous avons peur. Peur parce qu’un des aspects les plus importants, soit la sécurité, est en train de s’effriter peu à peu, à coup d’embauches massives et de départ nombreux. La rétention de personnel est un enjeu majeur qui impacte grandement cet aspect sécuritaire. Il est ainsi pertinent de vous mentionner à quel point le plancher devient fébrile et effervescent lorsqu’il y a un manque d’expertise et des équipes non régulières. Nous craignons grandement le Pinel de demain si les départs des ISPS continuent de se faire par aussi grand nombre dû à leurs conditions de travail pitoyables.
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