Manifeste
34.049
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Auteur(s) :
Isabelle GUYOMARCH
Aujourd’hui en France, 500 femmes apprendront qu'elles ont un cancer. Les progrès de la science augmentent le taux de survie et permettent aux patientes d’espérer une guérison. Après les traitements pourtant, pendant la longue période de rémission, le combat continue pour retrouver une vie qui ne sera plus jamais la même.
En effet, les femmes qui ont dû faire face à la maladie, devront apprendre à vivre avec les séquelles physiques mais aussi psychologiques qui lui sont liées. Si la vie reprend, ces femmes devront continuer à se battre au quotidien pour retrouver leur place. Une bataille menée en silence par respect pour celles qui ne sont plus là et par peur d’être incomprise par l’entourage qui n’a que trop envie de tourner la page.
- Se battre pour réussir à faire le deuil de l’insouciance, avec toujours une épée de Damoclès au-dessus de sa tête.
- Se battre pour redécouvrir, assumer à nouveau sa féminité et apprendre à se réapproprier un corps meurtri, traumatisé par les cicatrices, les traitements hormonaux, la reconstruction dans une société où prime l’image du corps parfait en bonne santé. Un défi de taille.
- Se battre pour supporter les traitements visant à éviter la récidive.
- Se battre pour obtenir des traitements palliant les effets secondaires.
- Se battre pour faire le deuil de la maternité.
- Se battre pour réapprendre à s’aimer et à être aimée et accepter son regard et celui des autres. Entre pitié et bienveillance, il faudra faire face à la maladresse, à la peur que provoque le mot « cancer », menant parfois jusqu’à la solitude. Il faudra alors se faire confiance pour avoir la force de faire de nouvelles rencontres dans ce contexte complexe.
- Se battre contre la double peine en entreprise où il n’y a pas de place pour la maladie. En effet, 1 femme sur 4 victimes de cancer, perd son emploi dans les 2 ans qui suivent le diagnostic. En situation de solitude, se retrouver au chômage crée alors une précarité plus grande encore. La lutte pour la réinsertion sociale sera d’autant plus rude.
- Se battre pour défendre ses droits de citoyenne à part entière et avoir la possibilité de se projeter dans l’avenir sans subir de malus. Pouvoir emprunter de l’argent à une banque sans que sa maladie passée ne l’interdise, ou payer le prix fort quand elle cherche une protection sociale auprès d’une mutuelle.
La vie des femmes touchées par le cancer est donc une bataille au goût amer et déplacée après toutes les épreuves déjà traversées. Signez ce manifeste pour changer le regard sur ces guerrières qui ont tant à nous apprendre et qui connaissent le vrai prix de la vie. Pour qu’après un cancer, les femmes ne soient pas réduites à d’éternelles victimes et qu’elles retrouvent leur place dans une société accueillante et bienveillante. Signez ce manifeste.