J'ai fait 2 fausses couches. Une avec curetage sous anesthésie générale, une avec "évacuation" médicamenteuse car je ne voulais surtout plus subir d'intervention. Au delà de la perte, et dans les deux cas, c'est un traumatisme physique et psychologique qui laisse des traces. Il est important que le corps médical soit formé pour avoir certains égards / explications lors d'une intervention (par exemple, j'a

Apres 11 fausses couches, notre douleur et nos besoins n'ont jamais étés pris en considération... j'espère que ça changera car peu sont dans l'empathie....

Merci pour votre action

Il serait bien temps que les choses changent je me suis sentie tellement incomprise et seule.

Merci !!!!!

Je signe parce que c'est une réalité. Combien de femmes subissent cette horreur... Combien de conjoints, d'enfants, parents, amis et autres proches en sont témoins et également impacté ? J'ai personnellement vécu cet arrêt naturel de grossesse. Je vous passerez les deux premiers épisodes car ma troisième "fausse-couche" réunie si bien tout ce qui mis en lumière dans cette pétition. - les soignants : après l'annonce le médecin de garde m'a laissé quelques minutes pour amortir le choc c'est vrai (votre grossesse est arrêté depuis une petite semaine, soit 6 jours après mon anniversaire). Mais ni elle, ni l'aide soignante ne sont venue vers moi en me voyant à genoux dans le couloir après être sorti du bureau. Mon mari venait de rentrer de sa semaine de travail sur la région parisienne, un triste vendredi soir. Le lundi il repart pour 5jours, moi rdv de contrôle : bébé toujours là malgré les saignements. On ne prescrit du misoprostole en me disant de ne pas m'inquiéter, que ça va saigner comme des règles hémorragiques (habituée je ne m'affole pas et j'avais bien autre chose en tête). Mais on ne m'explique rien d'autre et on me revoit chez moi seule donc. Je prend le premier comprimé chez ma maman qui insiste pour que je ne reste pas seule après cette 3e épreuve. Je prend le 1er comprimé. Mon meilleur ami nous rejoint et insiste pour me ramener chez moi (je ne voulais déranger personne...) Et dans la voiture ça saigne veau déjà. Je met une double protection max absorption pour la nuit, ça déborde, j'en met partout. Je portege monlit avec des serviettes de toilette, change mes protections toutes les heures... Vers 1h je me réveille assoiffée et nauséeuse : je me lève doucement, fait trois pas en tenant les serviettes de toilettes entre mes jambes pour ne pas tout salir et là je n'entends plus rien, ma vision est trouble, je n'arrive pas à appeler mon ami qui heureusement est resté dormir... Il m'attend m'écrouler sur les toilettes, appele la maternité on lui dit que c'est normal que ça saigne beaucoup, que c'est impressionnant mais qu'il ne faut pas s'inquiéter. 3h le sketch se répète, il rappelle même chanson "non mais ne vous inquiété pas, c'est juste impressionnant. Si elle ne rempli pas une serviette en moins d'une heure c'est que c'est pas grave. On est surchargé monsieur, mais si vous avez un doute vous pouvez toujours essayer de passer"... Je remplissai mes serviettes de toilette... Mais moi...je ne voulais pas déranger... créer plus de soucis au gens que je ne leur en causais déjà... Et de toute façon...je ne tenais plus debout... Le lendemain j'etais grise, j'ai descendu l'escalier sur les fesses et je n'arrivais pas à monter une marche. J'ai saigné jusqu'au vendredi où ça s'est considérablement atténuer. Le lendemain ma mère et ma soeur vienne manger avec nous le soir... Et d'un coup violentes douleurs au ventre, des spasmes... Au bout d'un moment, je pars au toilette et sens tombé ce que j'ai ressenti être un oeuf ... Mais j'ai encore la tête sur les épaules et je sais pertinemment ce que c'est... J'attends... figée sur les WC... J'attends... Ma mère, toujours très intuitive, vient derrière la porte pour me demander si ça va et si j'ai besoin d'aide... J'ai récupéré cet oeuf... C'était mon oeuf.... Mais là je réalise mon geste... "Mon dieu, j'ai du monde à la maison...je ne vais pas faire une histoire...et qu'est-ce qu'on va penser de moi... Ça se fait pas, c'est pas propre, t'es folles ou quoi blablabla" chantent les petites idées noires à mes oreilles) alors je remet mon oeuf là où je l'ai pris et tire la chasse d'eau... Et la soirée à reprit. Ce n'est que trois semaines plus tard que j'ai raconté cet épisode à ma mère. Entre temps j'ai du prévenir tout le monde de cette FC. "Tu sais ça arrive, moi j'connais une collègue/copine/voisine qui en a fait une, ça arrive souvent, fait pas se focaliser...c'est horrible mais faut pas baisser les bras... Au moins tu sais que tu peux tomber enceinte, c'est déjà ça...ça finira bien par marcher..." Certes oui. Alors je m'excuse...je console les gens...je dis que ce n'est pas grave pour ne pas les inquiéter...parce que je m'en veux tellement... je m'en veux d'être non plus porteuse de vie, mais "La Porte-Mort" Ma maman, très inquiète m'incsite à m'ouvrir, à parler parce qu'elle me connait. Et elle me fait prendre conscience de ma douleur réelle, celle que j'ai cacher avec tant de soin... Quel traumatisme ça a été de tire la chasse alors que je voulais juste aller enterré mon tout petit oeuf et non pas l'évacuer comme un trop lourd, honteux et douloureux problème... Quelle indignité d'avoir été à ce point laisser tomber par l'equipe soignante... J'aurais pu mourir seule chez moi ça aurait été pareil... Quelle horreur d'avoir du entendre "comme vous n'avez pas fait de vrai suivi médical les deux premières fois on ne peut pas vraiment être sûre que vous aillez fait de vraies fausses-couches..." Mais ce qui est marqué dans mon dossier médical c'est "dépressive chronique" par contre...et pourtant je n'ai pas eu une seule proposition de soutien... Deux mois plus tard je faisais une tentative de suicide (4jours après Noël parce que je me suis retrouvé seule chez moi pour la première fois depuis cette 3e tragédie... Et que nombreuses ont été les réflexions du genre : bah elle ne parle pas beaucoup Tiphanie, depuis le temps quand même...il faut passer à autre chose... La dépression c'est la grande mode depuis ces dernières années, si on veux on peux,... Il faut savoir se bouger des fois c'est tout...c'est pas comme si elle avait vraiment perdu un bébé non plus, c'était encore qu'un embryon... Oui...au troisième mois c'est encore un embryon... Mais quand on apprend qu'on est enceinte on n'attend pas un embryon...c'est un enfant qu'on attend... Subir un arrêt naturel de grossesse c'est perdre son enfant, son petit bébé... C'est voir son petit coeur battre, l'entendre... Sentir la peur, l'espoir et l'amour grandir à chaque seconde pour ce petit être que l'on aime déjà tellement et qui est si désiré... Non... il n'y a vraiment rien de "Faux" dans une telle épreuve...

Tellement d'accord avec tous ça ....

Il faut que ça change parce qu'on ne peut pas faire comme si rien ne s'était passé quand on vit ce tsunami dans son coeur, son corps et sa tête ; il faut que ça change parceque ce n'est pas rien et que ça touche un nombre très important de femmes.

Merci

Pour une meilleure prise en charge svp, juste une vraie salle d'attente, pas un couloir où celles qui perdent leurs grossesses voient passer devant elles les nouveaux papas qui utilisent la sortie des urgences ob-gyn pour aller fumer. CHU Bordeaux Pellegrin, 2015, 2021, 2022.