La bipolarité est une maladie chronique qui touche entre 650 000 et 1 650 000 personnes en France. C’est une maladie psychique qui apparaît le plus souvent à la fin de l’adolescence ou au début de l’âge adulte. Les premiers symptômes apparaissent ainsi entre 15 et 25 ans mais la difficulté du diagnostic, dû à la complexité de cette maladie, rend les retards de diagnostic parfois importants. On estime en moyenne une période de dix ans qui s’écoule entre la survenue des premiers symptômes et l’instauration d’un traitement adapté, possible grâce au diagnostic.
Le trouble bipolaire est une maladie qui est responsable de dérèglements de l’humeur, avec le plus souvent une alternance d’états d’exaltation et de dépression. Ces épisodes durent respectivement plusieurs jours, semaines ou voire des mois. L’humeur évolue donc selon deux phases qui surviennent en alternance. Mais il existe différents troubles bipolaires, on parle aujourd’hui de spectre bipolaire. On peut citer notamment le trouble bipolaire de type 1 et 2, le trouble cyclothymique… Les épisodes maniaques et dépressifs sont entrecoupés de périodes stables.
Mais alors pourquoi observe-t-on un retard de diagnostic si important ? Car la maladie mentale est parfois mal connue des professionnels de santé et elle peut se confondre avec une autre maladie mentale : la dépression. En effet, on estime que 40% des patients avec un diagnostic de dépression, souffrent en réalité de troubles bipolaires.
Plus un diagnostic sera fait rapidement, plus le traitement et la prise en charge pourront être adaptés à la personne souffrant de troubles bipolaires. D’où l’importance que cette maladie mentale chronique soit davantage connue du grand public et des professionnels de santé.
La santé mentale parvient depuis quelques années à se faire une place plus importante sur la scène publique. La parole autour des maladies mentales se libère, pourtant certains préjugés et craintes demeurent présents dans notre société.
Les personnes bipolaires sont-elles violentes ? Dois-je me méfier d’elles ? Et bien, non. En fait, elles ne sont pas plus violentes que le reste de la population. Et quand elles sont violentes, elles sont sous l’emprise d’alcool et/ou de drogue. Donc au final, lorsque les personnes atteintes de troubles bipolaires font usage de la violence, c’est souvent d’autres facteurs comme la consommation de substances ou une récente tentative de suicide qui peuvent être des facteurs explicatifs. Cela veut dire qu’elles peuvent commettre des actes criminels mais pas plus que le reste de la population ! Les données en criminologie internationale estiment que seul 1 homicide sur 20 à 1 homicide sur 50 est commis par une personne avec un trouble de santé mentale.
Les personnes avec un trouble bipolaire sont avant tout un danger pour elles-mêmes, avant de l’être pour les autres : ils peuvent présenter des comportements à risque (notamment dans la phase maniaque), le risque suicidaire est très élevé (le risque de décès par suicide est de 10 à 15%). De plus, les troubles bipolaires s’accompagnent de nombreuses comorbidités, c’est-à-dire des troubles associés à la maladie comme l’alcoolisme.
Or il ne faut pas limiter une personne à sa maladie mentale : un individu est avant tout une personne à part entière, appréciable dans sa singularité. Tout réduire à sa maladie mentale est stigmatisant et peut être source de souffrance pour la personne. Évidemment, certains patients sont fiers de vivre avec la bipolarité et en font leur force au quotidien. D’autres ne voient pas la maladie mentale qui les accompagnent au quotidien de cette façon. Dans les deux cas, nous devons respecter leur vision des choses : et cela ne vaut pas uniquement pour la bipolarité !
Au même titre qu’une maladie somatique comme le cancer, une maladie mentale devrait obtenir le même soutien social. Alors si vous connaissez une personne avec un trouble bipolaire : essayez d’être compréhensif et de ne pas juger. Un soutien respectueux peut être bénéfique pour ces personnes avec une maladie mentale très stigmatisée.
En cette Journée Mondiale des troubles bipolaires, nous souhaitons envoyer du courage et du soutien à toutes ces personnes atteintes de troubles bipolaires. Et remercier également les professionnels de santé, les aidants et toutes les personnes qui continuent de déstigmatiser la maladie mentale et plus particulièrement la bipolarité.
L’Association Bipolarité France
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