Soyons bien représenté

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Montréal, août 2020            

Madame,
Monsieur,

Nous sommes des Technologues en Radiologie.  Est-ce que vous nous connaissez ?  Je ne crois pas, car dans notre catégorie syndicale, nous sommes perdus à travers les travailleurs sociaux, les avocats, les psychologues, les ergothérapeutes, les aumôniers et tous les autres travailleurs qui ont des tâches, des horaires et une réalité du terrain très différentes des nôtres. Nous nous considérons donc mal représentés lors de négociations, car la majorité ne nous représente aucunement. Dans cette lettre, je vous expliquerai nos arguments ainsi que nos demandes. 

Dans un premier temps, nos conditions de travail doivent être négociées selon notre réalité. Contrairement à bien des professions de la catégorie 4, nous avons des quarts de travail de jour, de soir, de nuit ainsi que de la garde. Nous travaillons les fins de semaine ainsi que lors des congés fériés. Nous devons être remplacés lors de nos congés, nos vacances ou nos absences. Nous ne devons en aucun temps être en bris de service ce qui entraine parfois du temps supplémentaire obligatoire.

Dans un deuxième temps, nos responsabilités doivent être reconnues et notre salaire doit les refléter. Notre clientèle est très diversifiée et elle comprend toutes les catégories d’âge, des bébés naissants aux patients de la gériatrie, autant les rendez-vous externes que les traumas, ainsi que les patients hospitalisés, les patients provenant de l’urgence ou ceux en dépistage de cancer. Nous sommes entre autres présents à l’urgence, dans les cliniques externes, au département de radiologie, en salle d’opération et en hémodynamie. Nous sommes essentiels au diagnostic du patient.  Nous sommes en première ligne; le médecin référent s’appuie très souvent sur nos examens pour poser un diagnostic. Les patients hospitalisés sont très rarement accompagnés d’une infirmière, d’un médecin ou d’un préposé. Nous sommes donc responsables de ces patients lors de leur passage en radiologie. Nous devons aussi maîtriser les techniques et les connaissances reliées à la radiation et à la biologie humaine pour protéger le patient et l’exposer à la dose la plus faible possible tout en s’assurant d’avoir des images de qualité nécessaires au diagnostic. Nous faisons aussi des interventions auprès de certains patients. Nous sommes confrontés à des risques de contagion puisque nous allons au chevet de patients en isolement.

Tout comme les travailleurs de la santé de la catégorie 1, nous participons aux soins prodigués aux patients. Voici quelques exemples de tâches qui font partie de notre quotidien :

• L’installation de cathéters intraveineux;
  
• L’installation de sondes;
  
• L’injection de médicaments, de narcotiques et de produits de contraste;
  
• La prise de signes vitaux (pression, saturation, pouls);
  
• La manipulation et l’utilisation de matériel stérile;
  
• La mise en place de pansements;
  
• L’assistance au drainage d’ascite ou d’abcès, aux ponctions pleurales et aux biopsies.
  
• La préparation des prélèvements selon les directives des médecins;
  
• La vérification des antécédents médicaux, des allergies, de la DFGe, de l’INR…;
  
• L’assistance lors des interventions d’embolisation utérine, bronchique et digestive, des trombolises, des angioplasties de fistule et de membre inférieur, des vertébroplasties, et des néphrotomies.
  
• La manipulation de l’oxygène ou de la succion;
  
• Le transfert sur nos tables d’examen de patients non autonomes ou inconscients;
  
• L’explication du déroulement de l’examen et des conséquences possibles comme les allergies, les infections ou les réactions;
  
• L’application des procédures d’urgence en cas d’allergies sévères ou de choc anaphylactique.
  

Finalement, nous demandons d’être représenté de façon adéquate autant pendant les négociations que lors d’un problème syndical au quotidien. Nous voulons avoir une voix qui a du poids. Notre catégorie d’emploi est trop vaste pour nous représenter efficacement. Nous désirons changer de catégorie d’emploi et ainsi faire partie de la catégorie 1. Dans l’impossibilité de cette dernière, nous serions probablement plus gagnants d’avoir une autre catégorie distincte de celle des travailleurs de bureau ou de nous retirer de votre syndicat afin de trouver ou former un syndicat qui voudra nous représenter. De plus, vous avez le devoir de nous représenter en temps de négociation à notre juste valeur et selon nos besoins. Nous vous invitons à venir voir le travail terrain et ainsi par la même occasion, discuter avec nous de nos demandes pour la convention collective qui devrait être en cours de négociation.

Les technologues en imagerie médicale du Québec

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