Une PIZZA est-elle aussi bonne pour la santé que de l’EAU ?
Si vous êtes comme moi, vous avez immédiatement pensé « bien sûr que NON ! »
Mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Les experts derrière le Nutri-Score semblent penser qu’une pizza au levain surgelée mérite un « A » autant qu’une bouteille d’eau minérale.
Alors qu’elle contient des additifs, des exhausteurs de goût, des conservateurs… Et que c’est un produit ultra-transformé.
C’est le genre de “surprise” que l’on peut avoir avec le Nutri-Score. Et j'ai bien peur que ces erreurs soient nombreuses.
La documentation officielle est tout entière en ligne. Vous pouvez la consulter vous-mêmes. J’ai lu leurs explications, leurs tableaux et leurs calculs…
Et j’ai identifié ce que j’estime être 3 problèmes majeurs avec le Nutri-Score :
Le Nutri-Score prétend évaluer objectivement les aliments…Mais il prend en compte uniquement : (1)
Par contre, il semble ignorer COMPLÈTEMENT : LES PESTICIDES, LES CONSERVATEURS, LES ALLERGÈNES, LES ÉDULCORANTS et LES COLORANTS.
Le Nutri-Score serait donc aveugle à certains des enjeux de santé publique les plus problématiques.
De plus, il ne prend pas en compte :
1) la provenance biologique, (2)
2) et le degré de transformation du produit. (3)
Un excellent produit fait avec soin par des petits producteurs consciencieux est donc mis à égalité avec un aliment transformé de supermarché plein d’édulcorants et autres cochonneries.
C’EST ABERRANT !
En 2023, le Nutri-Score connaît une révision intégrale de son algorithme. Mais un point fondamental a échappé aux meneurs de cette réforme : LE SUCRE !
L’OMS a fixé une limite à l’apport quotidien de sucre. Cette limite est de 50 grammes pour un adulte. (4)
Chez le Nutri-Score ? Cette limite est fixée à 90 grammes, que vous soyez un adulte ou un enfant. (5)
Cherchez l’erreur !
Selon moi, cela arrange bien les industries sucrières qui peuvent mettre des jolis “A” et “B” à leurs produits bourrés de sucre ! (6)
Autre “surprise” : tous les sucres sont sous la même enseigne. Les sucres d’origine naturelle (miel, sucre brun…) sont mis à pied d’égalité avec les sucres raffinés et les sucres ajoutés. Aux yeux du Nutri-Score, un FRUIT a donc les mêmes sucres qu’un GÂTEAU.
C’est insensé !
Comment ne pas y voir l’influence des lobbies agroalimentaires, qui préfèrent nous gaver d’aliments transformés plutôt que de nous tenir honnêtement informés ?
Mais le pire, c’est que le Nutri-Score n’est même pas obligatoire. (7)
On met donc en place un système pour plus de transparence sur les compositions des aliments vendus en grande surface, pour permettre à la population de faire le meilleur choix pour leur santé, pour lutter contre l’obésité…
Mais si un Nutri-Score s’avérait trop négatif, le fabricant peut simplement décider de ne pas l’afficher.
Bravo la transparence !
Le Nutri-Score est donc un système censé nous informer mais qui en réalité sème la CONFUSION :
C’est pour cela que nous devons rendre obligatoire un système d’étiquetage indépendant qui force les grosses industries agroalimentaires à être transparentes.
Nous méritons un système qui ne nous MENTE PAS, et ne nous incite pas à manger des aliments ULTRA-TRANSFORMÉS et ULTRA-MAUVAIS pour notre santé !
Votre soutien, votre voix sont importants, il s’agit de ce que VOUS mangez chaque jour.
Le Nutri-Score attribue une lettre et une couleur à un produit alimentaire en fonction de sa composition nutritionnelle.
C’est un système de notes à l’Américaine (A=Bon, C=Médiocre, E=Nul) avec un code couleur facile à comprendre (A=Vert, C=Jaune, E=Rouge, etc.).
Pour 100g d’aliment, ce score se base sur la différence entre 2 sommes de points :
Le Nutri-score va donc de -15 à 40 selon la règle suivante : (8)
Faisons l’exercice avec une pizza surgelée végétarienne au levain d’une marque célèbre.
Cette pizza obtient donc tout juste un score de A !
Autant qu’une bouteille d’eau minérale. (9)
Cette absurdité est malheureusement une conséquence logique du calcul aberrant du Nutri-score. Ce dernier fait le cumul théorique des bons et des mauvais ingrédients, par 100 grammes. Une pizza peut compenser ses mauvais points (gras, sel, …) à l’aide de bons points (protéines, fibres, …), pour au final, s’équilibrer.
Donc si nous suivons à la lettre le Nutri-Score, manger 50 grammes de sel (-5) d’un seul coup est SAIN aussi longtemps que vous les mélangez à 50 grammes de protéines (+5) juste derrière !
Or ceci ne fait diététiquement aucun sens.
Vous vous rendez bien compte qu’une pizza industrielle sera toujours moins saine que de l’eau.
Ne serait-ce que parce qu’elle contient de nombreux conservateurs, des aliments transformés, des allergènes, des produits issus d’agriculture loin d’être biologique…
En résumé, le Nutri-Score ne prend pas en compte l’origine du produit : naturel ou agro-alimentaire ? Biologique ou transformé ?
En outre, il ne prend pas en compte non plus les possibles traces de pesticides, ni les additifs comme les édulcorants, les conservateurs, les colorants…
Bref, le Nutri-Score ne juge pas un produit alimentaire dans sa totalité mais comme une somme abstraite d’éléments.
Quel message envoie-t-on lorsque l’on met à pied d’égalité L’EAU, source de vie indispensable ; et une pizza industrielle bourrée de colorants, d’additifs potentiellement cancérigènes (10), d’exhausteurs de goût aux origines obscures, de sucres raffinés et de gras saturés ?
Cet outil censé nous renseigner sur la qualité nutritionnelle de notre panier de courses sème surtout la confusion.
Comment ne pas voir là l’influence des multinationales qui préféreront toujours nous gaver de leurs produits transformés plutôt que de nous informer loyalement ?
C’est pour cela que j’ai besoin de vous aujourd’hui.
Pour qu’enfin de vraies mesures soient prises afin de nous informer de la qualité de nos produits. Des mesures qui nous disent ce que nous mettons dans nos assiettes et dans notre corps. Des mesures qui favoriseraient les producteurs consciencieux, soucieux de la qualité et non pas qui font le jeu de BIG FOOD.
Le Nutri-Score a été développé en France en 2017, sous l'égide du chercheur Serge Hercberg de l'Université Sorbonne Paris Nord. (11)
Son objectif initial était noble : informer les consommateurs sur la qualité nutritionnelle des produits alimentaires pour les aider à faire des choix plus sains et lutter contre l’obésité. (12)
Cependant, dès le départ, l’influence des lobbys de l'industrie alimentaire s’est fait sentir.
En effet, ces lobbies ont réussi à faire pression pour que le Nutri-Score soit volontaire, ce qui signifie qu'il n'est pas obligatoire pour les fabricants d'apposer cette étiquette sur leurs produits. (13)
RIEN n’oblige les fabricants à mettre le Nutri-Score sur les emballages.
RIEN n’oblige les commerces à adopter les nouvelles révisions.
De plus, l’OMS n’aurait pas l’autorité nécessaire pour approuver un système d’étiquetage particulier. (14)
Aujourd’hui, seuls 25% des produits transformés arborent l’étiquette colorée du Nutri-Score. (15)
Si donc un Nutri-Score ne plaît pas à une marque parce qu’il est trop mauvais et risque d’impacter négativement les ventes, cette marque peut décider de ne pas afficher le Nutri-Score, et de pas informer le consommateur.
Un Nutri-Score facultatif est un Nutri-Score inutile.
Ne pas afficher le Nutri-Score sur son emballage n’est pas un « choix » – c’est un MENSONGE.
Les fabricants ont un devoir de vérité envers vous, les consommateurs. Et aussi longtemps que le Nutri-Score n’est pas une obligation, vous serez dupés.
Nous savons qu'il existe de meilleures alternatives pour guider les consommateurs vers des choix alimentaires plus sains.
Nous savons que le Nutri-Score n’est pas un “pis-aller” mais un système délibérément défectueux.
Voici des alternatives qui ont montré leur efficacité et leur fiabilité.
Les applications de suivi de la nutrition qui permettent aux consommateurs de scanner les codes-barres et d'obtenir des informations détaillées sur les produits, sont également une option.
Si nous voulons reprendre en main notre panier de courses, reprendre le contrôle de ce que nous mangeons, et retrouver une alimentation saine, c’est maintenant qu’il faut signer.
Les révisions du Nutri-Score viennent de sortir cette année, et nous devons nous y opposer.
Nous demandons à nos représentants :
Vous méritez de savoir ce que vous mettez dans votre corps. Vos enfants méritent de manger ce qu’il y a de meilleur pour eux. Signez la pétition, et demandez un système qui évalue nos produits à leur juste valeur.
Un système qui serait véritablement fiable, indépendant et obligatoire.
Sources :
(1) https://www.santepubliquefrance.fr/media/files/02-determinants-de-sante/nutrition-et-activite-physique/nutri-score/tableur-calcul-nutri-score
(2) https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2023/l-algorithme-de-calcul-du-nutri-score-evolue-pour-promouvoir-des-choix-alimentaires-plus-favorables-a-la-sante
(4) https://www.ages.at/en/human/nutrition-food/nutrition-recommendations/who-sugar-recommendations#:~:text=For%20an%20average%20adult%20(with,teaspoons%20or%2014%20sugar%20cubes).
(9) Selon la version 2022 du Nutri-Score, qui est encore en vigueur. https://www.health.belgium.be/sites/default/files/uploads/fields/fpshealth_theme_file/faq_en_v45_0.pdf
(13) Gamberini, Angelo (4 June 2020). "Nutri-Score: how to ruin the Farm To Fork concept - Carni Sostenibili".
(14) https://theconversation.com/etiquetage-nutritionnel-la-guerre-du-parmesan-et-du-prosciutto-116905
(15) https://tillymetz.lu/2019/11/07/dossier-nutri-score-pour-un-nutri-score-obligatoire-en-europe/
(16) https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT-Ra-Profils.pdf
(17) https://www.cambridge.org/core/services/aop-cambridge-core/content/view/093970D4243A355C7652803680420CCD/S1368980012000754a.pdf/div-class-title-the-science-on-front-of-package-food-labels-div.pdf
(18) https://fr.openfoodfacts.org/nova
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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