Monsieur Le Préfet,
Fin mai vous autorisiez la reprise des activités de la raffinerie de Total La Mède après 2 ans d’inactivité et des travaux d’aménagements pour l’exploitation des agro carburants.
Sans insister sur la controverse qui entoure déjà cette activité pour l’importation d’huile de palme et le dégagement de gaz à effets de serre, cette autorisation se place dans la cadre communiqué par Total qui vous informait, ainsi que les médias et autres autorités compétentes (Dreal, Atmo sud), que le redémarrage risquait d’engendrer un épisode de torche de 15 jours.
Or, voilà maintenant + d’un mois que la torche brûle 24h/24, 7j/7, soit + du double du délai annoncé par le groupe pétrolier.
Rien, pas même la période de canicule et d’alerte pollution que nous traversons, avec toutes les contraintes imposées aux citoyens et à nos enfants dans les écoles, ne vous a pour le moment poussé à prendre une décision de mise à l’arrêt de l’unité.
Conscients que cette décision aurait un impact économique et que l'activité pouvait se stabiliser "d'un jour à l'autre", vous avez jusqu'ici repoussé cette échéance, sans imposer de date butoir à Total.
Il n'en demeure pas moins qu'à date, aucune information émanant de la part de Total ne peut permettre de déterminer à quelle date ces épisodes de torches vont s'arrêter.
Rien, dans les mauvaises estimations réalisées et informations communiquées par Total, ne laisse présager qu'ils ne maîtrisent la situation et que celle-ci ne va pas finalement durer tout l'été, pendant la période où les risques et restrictions liées à la pollution sont majeurs, situation qui préoccupe les signataires de cette pétition.
Bien plus inquiétant encore, le manque de maîtrise de Total sur cette nouvelle unité caractérisé ici par cet épisode de torche interminable, auquel s'ajoute l'incident de la nuit du 26 juin dernier, démontrent également que des risques bien plus graves et court-termites que l'impact sur la pollution de l'air sont aujourd'hui, si ce n'est très concrets, extrêmement inquiétants pour les habitants de l'étang de Berre.
Personne ici n'a oublié ni l'explosion de ce même site en novembre 92, ni celui de l'usine AZF près de Toulouse en 2011, ni les victimes mortelles d'incidents causés par des préoccupations économiques amenant à faire prendre des risques aux habitants des zones alentours.
Nous sommes, Monsieur le Préfet, très préoccupés par cette situation à risque que vous autorisez.
C'est la raison pour laquelle nous vous demandons, Monsieur Le Préfet, d'imposer à Total une date butoir ne dépassant pas le 10 juillet, pour définitivement stabiliser son activité.
Cette stabilisation se traduisant par 2 éléments majeurs :
- Un recours à torche inférieur à 1 heure totale par jour, et ne pouvant pas avoir lieu plus de 3 jours consécutifs, ni des jours d'alerte pollution.
- La garantie d'une sécurité totale quand à l'intégrité des installations et des zones alentours, bien qu'ayant à respecter les contraintes imposées ci-dessus.
Sans quoi, nous vous demandons, Monsieur le Préfet, de demander l'arrêt de l'unité dès le 11 juillet 0h00, et que celle-ci ne puisse pas redémarrer avant la fin de l'été et la période de risques de pollution.
Comme vous le constatez, cette demande n'est en rien une action contre cette activité économique et en faveur de sa fermeture, mais bien une demande de stabilisation et de sécurisation de la situation ou d'arrêt temporaire.
Nous vous remercions par avance d'être le premier à l'écoute des craintes de vos concitoyens.
Surtout, nous vous remercions par avance d'être le premier à garantir, par vos responsabilités et vos prises de décisions, le respect de notre santé et de notre sécurité.