Urgences Saint-Joseph Saint-Luc en Grève

Madame, Monsieur, 

Joignez-vous à nous pour faire entendre nos demandes, faites suivre l’information.

Nous mettons en avant un manque de sécurité pour les patients comme pour les soignants. Le manque d’effectif par rapport au flux de patients ne nous permet plus de les accueillir dans des conditions acceptables. Cet hiver nous avons reçu jusqu’à 143 passages sur 24 heures. Les patients font face à une attente moyenne de 6 h à 8 h avant de voir un médecin, attente durant laquelle leurs états de santé peuvent se dégrader sous la responsabilité de l’infirmier(e) et aide-soignant(e) de l’accueil. Ceux-ci sont occupés à faire les multiples entrées, établir un questionnaire adapté à chacun afin de rassembler un maximum d’informations sur la pathologie pour établir un tri d’urgences (nous avons environ 30 secondes à consacrer à un patient lorsque le flux est de 10 patients par heure). Nous demandons un effectif plus adapté : avoir le même effectif de jour comme de nuit pour les infirmiers, soit un infirmier de plus la nuit. La création d’un poste d’aide-soignant supplémentaire 24 h sur 24 afin de prendre en charge au mieux les patients et permettre aux aides-soignants d’être moins présent à l’accueil, un poste difficile psychologiquement. Cela permettrait également un travail en binôme avec un IDE lorsque celui-ci est à l’arrière du service (actuellement un aide-soignant pour une trentaine de patients en fonction du nombre de patients reçus et en attente dans le service). Nous demandons également un vigile la journée pour faire face aux violences et agressivités auxquelles soignants et patients sont souvent confrontés, mais aussi pour faire respecter les règles du service comme le nombre de visites par patient, l’accès à la zone soins règlementée.

Notre second point concerne l’organisation de la structure et notamment l’hospitalisation des patients sur les urgences. L’équipe en place refuse toutes hospitalisations dans les couloirs du service des urgences pour le respect des patients et de leurs familles ainsi que leurs bien-être. Il est anormal de devoir faire des toilettes, dévêtir des gens et changer leurs protections entre deux paravents dans un couloir.
De plus les patients dans le couloir n’ont pas de sonnettes (et mettre des sonnettes reviendrait à accepter des hospitalisations dans les couloirs) et ne peuvent donc pas nous solliciter en cas de besoin, malgré nos nombreux passages pour pallier à ce manque. 
Nous demandons un brancardier supplémentaire de 14 h à minuit, car l’après-midi beaucoup d’examens et de mutations sont demandés. A ce jour nous avons deux brancardiers pour gérer le flux de patients sur les urgences et le service d’hospitalisation de courte durée la journée et un seul la nuit. 
Dans l’optique d’avoir une idée du nombre d’hospitalisations, mais aussi de réorienter les patients ne relevant pas d’un service d’urgence nous demandons un médecin d’accueil et d’orientation qui nous permettrait d’avoir une personne supplémentaire à l’accueil avec une expertise médicale, ce qui permettrait également de gagner du temps sur certains examens (aujourd’hui, nous sommes dans l’obligation de quitter notre poste d’accueil pour avoir un avis médical pour un patient, pour montrer un électrocardiogramme ou autre. Le médecin ne peut pas toujours être disponible à ce moment, ce qui entraîne une perte de temps pour l’équipe, et une perte de temps pour le patient).

Notre dernier point concerne la reconnaissance de la spécificité « urgences », c’est-à-dire de la formation que nous suivons afin d’être en capacité d’accueillir les patients, recueillir toutes les informations en lien afin d’établir un tri d’urgences. Cela entraîne des risques que nous prenons en tant qu’infirmier et aide-soignant d’accueil (gestion de l’agressivité, alternance jour/nuit, connaissances spécifiques, manutention et charges lourdes,...). À savoir que l’été dernier le sénat a effectué un rapport concernant les urgences et le devenir d’une éventuelle spécialité urgentiste au même titre que les autres spécialités paramédicales (comme les IADE, les IBODE, ou les IPDE). 

Pour améliorer nos conditions de travail, mais et plus particulièrement les conditions d’accueil de vous, patients ou vous, familles et accompagnants de patients, pour notre sécurité à tous, nous nous mettons en grève jusqu’à l’obtention de réponses satisfaisantes en lien avec les demandes ci-dessus qui nous paraissent justifiées au vu de l’augmentation des passages sur les urgences ces dernières années.

NOS CONDITIONS DE TRAVAIL, LE REFLET DE VOTRE PRISE EN CHARGE