Madame la députée,
Monsieur le député,
Je vous écris car vous allez participer au débat parlementaire mis à l'ordre du jour par le Président de la République à travers son intervention télévisée du lundi 12 juillet. Il s'agira pour vous de décider de l'extension du « pass sanitaire » aux activités courantes de la vie.
Différents comités consultatifs se sont prononcés sur le sujet à l'occasion du précédent projet de loi instaurant le « pass sanitaire ». Tous ont en commun d'admettre un intérêt au « pass sanitaire » dans la mesure où son périmètre et sa durée restent très limités. Le parlement européen s'est également prononcé sur le sujet et indique que les restrictions s'appuyant sur la présentation d'un « pass sanitaire » doivent être proportionnées et ne pas remettre en cause les principes d’égalité entre le citoyens.
Pour ma part, je vous fais part d'emblée de ce qui me semble être une limite opérationnelle du pass sanitaire dès lors qu’il s’appuie sur le statut vaccinal : les vaccins contre le Covid diminuent les risques d'infections, de transmission et de maladie mais ne les excluent pas ; ainsi une personne non vaccinée porteuse d'un « pass sanitaire » en raison d'un test négatif de moins de 48h pourrait à l’occasion d’un dîner au restaurant être infectée par une personne vaccinée qui aura, du fait de sa condition de vacciné, cessé de prendre les précautions de bases dont celle de se faire tester.
Le « pass sanitaire » risque donc d'être contre productif à moins de ne tenir compte que des tests et pas du statut vaccinal.
Cela étant dit, et considérant que l’objectif des mesures annoncées par le Président de la République est d’inciter la population à se faire vacciner, ma véritable préoccupation est plutôt d'ordre éthique.
Aujourd'hui comme au temps de la découverte des premiers vaccins, les expérimentations médicales sont nécessaires à la découverte et la mise sur le marché de nouveaux remèdes. En général les premiers à accepter l'expérimentation sur leur propres corps sont ceux qui n'ont rien à perdre, car malades et sans traitement existant ils estiment finalement avoir tout à gagner.
Concernant les vaccins contre le covid-19, nous sommes de fait en phase expérimentale. Nous n'avons pas de recul ni sur la durée des effets positifs, ni sur les effets indésirables dans la durée.
C'est la raison pour laquelle d'une part les laboratoires n'ont accepté de mettre sur le marché leur vaccins qu'à la condition que leur responsabilité ne soit pas engagée, et, d'autre part pour ce qui concerne la France, l'Autorité Nationale de Sécurité du Médicament a accordé aux vaccins une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM) conditionnelle.
Je cite ladite autorité :
"Une AMM conditionnelle permet l’autorisation de médicaments qui répondent à un besoin médical non satisfait avant que des données à long terme sur l'efficacité et la sécurité ne soient disponibles. Cela est possible uniquement si les bénéfices de la disponibilité immédiate du médicament l'emportent sur le risque inhérent au fait que toutes les données ne sont pas encore disponibles."
Ce type d'autorisation « conditionnelle » reconnaît donc le caractère expérimental en cours du vaccin, et cela implique de respecter l'éthique de base qui donne à chacun la liberté de disposer de son corps. Chacun doit être respecté dans son droit de ne pas participer à une expérimentation médicale quand bien même on en reconnaît les bénéfices immédiats.
Il ne devrait même pas y avoir de débat sur ce point, et j'en profite pour préciser que la décision d'ouvrir la vaccination aux adolescents en juin afin de compenser le manque d'entrain du reste de la population est selon moi ignoble car elle entraîne dans l'expérimentation une population qui n'a pas d'intérêt sanitaire immédiat et qui paradoxalement aura le plus de temps pour voir apparaître d'éventuels effets secondaires que nous n'imaginons pas pour le moment.
Enfin, et encore du point de vue éthique, soutenir la méthode coercitive et séparatiste du Président de la République qui souhaite, via une extension du « pass sanitaire », réduire les droits des citoyens récalcitrants au vaccin afin de conserver les libertés des vaccinés est totalement inacceptable. Ce qui devrait nous animer tous et toutes est un sentiment d'indignation, et, pour les plus courageux une posture de résistance.
C'est pourquoi, madame la députée, monsieur le député, je vous demande de ne pas voter en faveur du projet de loi sur l'extension du « pass sanitaire » qui vous sera proposé à partir du 21 juillet.
La République est une et indivisible, vive la République !
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