Pétition
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Auteur(s) :
ce texte a été élaboré par une équipe de gériatres français coordonnée par le Docteur Bernard Pradines
Service de Soins de Longue Durée
Centre Hospitalier
81013 ALBI Cedex
bpradines@aol.com
0563474460
site : http://www.geriatrie-albi.fr/
Destinataire(s) :
presse, associations, syndicats, secrétariat d'Etat aux personnes âgées (aînés)...
Personnes âgées : la coupe réglée
La démographie des personnes âgées est explosive. Dans ce contexte, la nécessité d’une prise en charge de qualité se fait pressante, à domicile comme en institution.
Il convient en priorité d’améliorer le nombre et la qualification des personnels qui ont pour mission de s’engager, seuls ou aux côtés des familles, dans un accompagnement de tous les instants. Sans oublier les conditions d’hébergement parfois indignes, survivances d’un passé que l’on voudrait révolu. Voudrions-nous finir notre vie dans la promiscuité et l’exigüité d’une chambre double ?
Les personnes âgées handicapées se voient refuser ce qui est admis comme la norme dans les établissements pour les plus jeunes (Foyers d’Accueil Médicalisés, Maisons d’Accueil Spécialisées) : un rapport adapté de 0,8 à 1,2 personnel équivalent temps plein par résident, ratio nécessaire à des soins de qualité ainsi que le droit à l'intimité (chambre individuelle) et à une vie sociale (équipe éducative). Une véritable ségrégation par l'âge. Après avoir cotisé une vie entière, on refuse aux personnes âgées l'élémentaire solidarité à laquelle elles s'attendent quand elles en ont besoin.
Le projet gouvernemental dit « plan Solidarité Grand Age » prévoyait en 2006 d’augmenter significativement le nombre de soignants auprès des personnes âgées : passer d’un ratio de 0,57 pour 1 résident, tous personnels confondus, à 0,65 pour 1 résident. En outre, pour les personnes âgées les plus malades et les plus dépendantes, ce ratio devait être « augmenté à un professionnel pour un résident ». Cette dernière mesure devait s’entendre pour les « maisons de retraite qui accueillent les résidents les plus dépendants ».
Ces objectifs sont bien loin d’être atteints. Pire, à partir des évaluations en cours, on assiste à des marchandages afin de diminuer les moyens alloués.
Un mot d’explication : PATHOS est un outil d’évaluation qui quantifie les maladies et les besoins de soins des patients en institution. Par un calcul savant désigné sous les vocables de « coupe PATHOS », les résultats conditionnent les moyens financiers alloués aux établissements pour personnes âgées. Cette pratique a bien des effets pervers.
L’état de santé d’une personne âgée fragile est souvent fluctuant : la sous-évaluation des besoins est évidente si le risque de rechutes n'est pas pris en compte.
Ensuite, seuls les actes techniques sont valorisés, comme dans la T2A (tarification à l’activité) qui finance les hôpitaux, avec le risque d’une fuite en avant vers la technique, pour faire du chiffre. Ainsi peut être oubliée une règle essentielle de l’éthique : le service rendu à la personne. Ceci pénalise les petits établissements situés en zone rurale, éloignés des plateaux techniques. Ils sont pourtant à taille humaine, à proximité des familles.
Enfin, par son mode de raisonnement, la mise en équation de la personne humaine et de sa souffrance, PATHOS met en péril l’humanisation de la fin de la vie.
Si le principe de l’évaluation est intéressant, ce devrait être dans une optique de meilleurs soins apportés aux personnes et non de restrictions budgétaires.
Or, pour couronner le tout, un changement des règles d'utilisation de PATHOS a récemment été effectué : n’apparaît plus ce qui est nécessaire aux résidents.
Ce qui est désormais comptabilisé dans la réalité, ce sont les actes réalisés et non les besoins des personnes malades.
Sera pris en compte simplement ce qui est fait, occulta