Nous sommes 17 associations à but non lucratif qui œuvrons depuis des dizaines d’années sur les quartiers des Hauts de Rouen.
Ces quartiers concentrent d’importantes difficultés sociales mais également des richesses. Les administrateurs bénévoles de nos associations passent depuis tout ce temps des centaines d’heures par an à concevoir, organiser et animer des actions sociales, éducatives, culturelles et festives avec les enfants, les jeunes, les familles. Les pouvoirs publics leur fournissaient les moyens de fonctionner, de former et de salarier des professionnels de l’action sociale.
Depuis 4 ans les subventions des pouvoirs publics diminuent régulièrement. Cette année la suppression brutale de dizaines d’emplois aidés et la suppression de crédits « politiques de la Ville » de l’Etat mettent nos associations dans une situation alarmante. Plusieurs associations des Hauts de Rouen doivent procéder à des licenciements, d’autres ne peuvent embaucher et de nombreuses activités conduites avec les familles, les enfants et les jeunes sont arrêtées.
La politique menée par les pouvoirs publics va priver les habitants de la présence valorisante des associations et des citoyens bénévoles qui animaient la vie du territoire. Car le bénévolat a ses limites. Il ne peut pas pallier durablement un service public social défaillant. Cette politique va aussi priver le quartier de professionnels compétents et de jeunes du quartier qui, à travers les aides à l’emploi, acquéraient une qualification dans l’animation sociale.
Cette attitude des pouvoirs publics ressemble trop à un abandon délibéré.
Ces quartiers, construits loin du centre-ville et accueillant des familles parmi les plus démunies de tout le département, ont besoin d’une vraie politique d’animation socio-culturelle d’ouverture sur le monde qui les entoure.
Ils ont besoin que les citoyens, qui révèlent des besoins en créant des associations, aient les moyens d’assurer les missions qui leur sont ensuite confiées. Ou alors que le service public assume son rôle !
Ces quartiers ont, plus que d’autres, besoin d’une « solidarité » allant au-delà des aides sociales individuelles.
Les associations signataires réclament la définition et la mise en œuvre rapide d’une véritable politique publique concertée qui tienne compte de la richesse et de la diversité des associations, qui ne se résume pas à de la pure gestion administrative et financière de budgets qui diminuent constamment.
Ces associations sont prêtes à travailler avec tous les pouvoirs publics dans ce sens.
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