Se connecter
Logo MesOpinions.com
Accueil Pétitions Victoires Logo Mobilisation pour la Cause Animale Blog Nous soutenir Lancer une pétition
Accueil Pétitions Pétitions sociales Pour un assouplissement de la "Loi des 100 kms" afin de permettre aux familles et couples séparés de se retrouver !
Pétition

Pour un assouplissement de la "Loi des 100 kms" afin de permettre aux familles et couples séparés de se retrouver !

Pour un assouplissement de la "Loi des 100 kms" afin de permettre aux familles et couples séparés de se retrouver ! Pétition
320 signatures
Plus que 180 signatures pour que cette pétition soit diffusée dans la newsletter MesOpinions !
Auteur
Auteur(s) :
Nathalie
Destinataire(s) :
Emmanuel Macron (Président de la République)
La pétition
Mise à jour
Monsieur le Président,

Je me permets de vous écrire suite aux propos de Monsieur Olivier Véran en réponse à l’intervention de Madame Mireille Clapot sur «l’amendement amoureux», Vendredi 8 mai dernier à l’Assemblée Nationale.

En effet, il semblerait que, pour motiver son refus de prendre en considération les arguments de la parlementaire, Monsieur Véran ait déclaré de ne pas vouloir multiplier les «dérogations» à la loi, remerciant l’élue pour ce «moment de tendresse» dans un fou rire général.

Je n’ai peut-être pas bien saisi le fondement bienveillant émanant de ces remerciements mais ils ont eu le mérite de m’extirper de cette torpeur dans laquelle je glissais lentement, comme beaucoup de mes semblables, depuis le début du confinement...

Monsieur le Président, que dois-je comprendre de ces propos et de leurs circonstances?

Dois-je comprendre que Monsieur Véran n’accorde qu’une valeur fantaisiste, futile et dénuée d’intérêt social au sentiment d’amour ? A t-il considéré cette intervention comme un moment d’égarement qu’il fallait ponctuer poliment pour reprendre le cours des choses sérieuses? Dois-je en conclure que notre Ministre de la Santé méconnaît ou désavoue l’ensemble des théories de l’attachement et leurs répercussions en matière de santé publique et socio-économiques ?

Pourquoi Madame Clapot, élue parlementaire, s’est vu remerciée devant ses semblables pour ce «moment de tendresse» ? Que vient faire le mot «tendresse» en réponse au plaidoyer d’une élue de la République qui se fait le porte parole de citoyens qui vous ont élu?
Quel message notre Ministre a t-il voulu envoyer à son interlocutrice et par son intermédiaire aux citoyens qu’elle représente?
Monsieur le Président, notre Ministre aurait-il répondu de la sorte aux mêmes arguments présentés par un élu de genre masculin ?

Je n’ai pas la prétention d’avoir des certitudes et je me garderais bien de faire de ces questions un débat aux allures féministes ou politiques, car je ne suis qu’une simple citoyenne sans étiquette spécifique, si ce n’est celle que de considérer que le manque de justice, d’équité, de respect et d’humanisme nuit à la pertinence et à l’efficience.

Car si c’est sur la forme que j’ai souhaité réagir dans un premier temps, le fondement éventuel de ces propos m’interroge tout autant et nourrit surtout quelques inquiétudes.

Monsieur le Président, pensez-vous que nier une situation ou un problème suffit à ce qu’elle /qu’il n’existe pas? Pensez-vous avoir évalué les possibles conséquences dramatiques de l’isolement des aînés dans les EHPAD et empêché leur triste réalisation? Pensez-vous que nous aurions pu les limiter en prenant en compte ce risque et en adaptant la décision de confinement strict à la particularité de cette population ? Ou a t-il mieux valu, là aussi, de ne pas "multiplier les dérogations à la loi" pendant 2 longs mois...avant de permettre des visites sécurisées à nos aînés ?

A l’instar des entreprises qui ont l’obligation légale de produire un document unique d’évaluation des risques afin de protéger leurs employés dans la prise de décision, le gouvernement a t-il véritablement pris en considération le rapport bénéfices/risques des mesures de confinement et de déconfinement progressif? Je ne suis pas ici en train de nier la légitimité du confinement dans la lutte contre la propagation du virus mais je m’interroge sur la pertinence de sa durée, de ses modalités, de son application, ses conséquences morbides de terrain et aussi sur le manque d’intérêt possible vis-à-vis des autres solutions. Un peu comme l’intérêt exclusif porté à l’hydrochloroquine, au rapport bénéfices/risques pourtant incertain, qui nous a aveuglé, provoqué des comportements dangereux et retardé la recherche d’autres pistes.... Je n'ai aucune prétention mais je voudrais être certaine que «le médicament» n’est pas plus dangereux que le «mal».

L’homme n’est pas un être solitaire, il ne se construit ni ne survit à son environnement sans attachement ni relations sociales, la recherche de cet attachement est même conditionnée par ses gènes, selon certaines études scientifiques. L’isolement social est un important facteur de risque de mortalité prématurée. Ce lien étroit entre la psychologie et la physiologie des individus est particulièrement bien documenté en ce qui concerne les relations sociales et d’attachement. Le réseau d’interactions sociales, telles que les relations interpersonnelles familiales, amicales et de couple, représente un des plus importants facteurs prédictifs du bonheur et de la santé des individus de notre société. Les études sont unanimes, l’absence de relations sociales adéquates exerce une influence négative sur la santé des citoyens : dépressions, conduites déviantes et suicidaires, diminution de l’espérance de vie, développement de pathologies morbides, augmentation des accidents mortels, vulnérabilité aux infections exacerbée etc.Les données acquises depuis plusieurs décennies soulignent que l’isolement et de la solitude ont un impact comparable aux facteurs de risque reconnus tels que l’obésité, la sédentarité, l'hypercholestérolémie, le diabète de type 2 et le tabagisme. Au-delà de conséquences neuropsychologiques telles que la dépression, les troubles cognitifs , les phobies sociales et la démence, l’isolement social est vécu par le corps comme une agression physique à laquelle il répond par l’activation de mécanismes de défense physiologiques tels que l’augmentation de la tension artérielle, du rythme cardiaque, des taux de cortisol et de fibrinogène, le développement de processus inflammatoires et l’abaissement de la réponse immunitaires aux infections. Ces facteurs augmentent par deux le risque de survenue d’accidents et maladies cardiovasculaires, ce risque étant majoré chez les personnes âgées et celles souffrant déjà de ces pathologies ou présentant d’autres facteurs de risques.

Quels étaient nos objectifs de départ ? Confiner la population afin d’éviter l’engorgement des services de réanimation et sauver la vie de nos concitoyens. Est-on absolument certains d’avoir atteint ces objectifs? Connaît-on le taux de surmortalité hors Covid-19 dans les EHPAD depuis le début de la crise? A t-on une vue objective de l’évolution des décès dus aux infarctus, AVC, suicides etc. depuis le début des mesures restreignant les interactions interindividuelles et sa modélisation sur les mois suivant ces restrictions drastiques? Dispose-t-on d’un état des pathologies potentiellement mortelles qui se sont aggravées durant cette période faute de poursuite des soins? A t-on une idée du développement des troubles psychologiques et psychiatriques dus aux conséquences de la privation des relations interpersonnelles? Je n’oublie pas non plus la souffrance des malades atteints du COVID-19 ni l’angoisse des proches confinés loin d’eux, ni encore le désespoir des familles endeuillées qui pour la plupart d’entre elles n’ont pas été autorisées à assister aux funérailles de leur proche...

En d’autres termes, Monsieur le Président, dispose-t-on d'une vue objective de la mortalité collatérale, présente et future, pour se prévaloir d’avoir choisi la bonne orientation plutôt qu’une autre?

A l’aube d’un déconfinement progressif depuis le 11 mai, vous me répondriez peut-être, Monsieur le Président, que l’isolement social auquel je fait longuement référence dans cette missive va prendre fin. Cela n’est pas vrai pour tout le monde, Monsieur le Président, cela n’est pas vrai pour beaucoup de monde et cela me paraît inexact.

D'une part parce que la frustration de ces derniers mois force malheureusement l’individualisme. Ensuite parce que le contexte anxiogène est entretenu par la surinformation télévisée, ainsi que par la pénurie des tests et moyens de protection pourtant promis par les autorités nationales.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire,beaucoup subiront encore le confinement et l’isolement social. Certains parce qu’ils n’ont toujours pas pu se munir de masques et de gel hydroalcoolique pour pouvoir sortir de chez eux et profiter sereinement de leurs proches. D'autres encore parce qu’ils résident à plus de 100 kms de leur famille ou de leur compagnon de vie. J’ai beau chercher, Monsieur le Président, je ne vois rien de risible là-dedans.

Et pourtant, l’importance des relations avec ses proches dans les moments difficiles n’est plus à prouver. Les relations interpersonnelles d’ordre familial et affectif agissent comme des “filtres” qui atténuent les impacts négatifs associés aux moments difficiles de la vie (maladie, deuil, divorce, perte d’emploi, confinement etc.). Ce réseau social spécifique (allant de la famille, des conjoints sans enfant aux concubins et autres couples ne vivant pas maritalement (mais tout aussi légitimes que les autres)) procure aux personnes touchées par ces épreuves un support structurel et émotionnel qui leur permet de mieux absorber le choc et ainsi de réduire les conséquences psychologiques et physiologiques néfastes qui découlent du stress d’une telle situation.

C’est sans doute pour cela qu’avant la prise d’effet du confinement vous avez laissé quelques dizaines d'heures aux français pour choisir leur lieu de confinement et éventuellement rejoindre des proches. Dans les faits ce laps de temps n’a permis qu’à une minorité de pouvoir y souscrire. La majorité n’ayant matériellement pas eu le temps de s’organiser, ne serait-ce que professionnellement, pour pouvoir rejoindre ses proches ou sa résidence secondaire. Beaucoup d’entre eux ont d’ailleurs fait preuve de responsabilité en s’astreignant à demeurer confinés là où ils étaient, conscients des enjeux sanitaires importants.
C’est bien ce que vous souhaitiez, que les français se responsabilisent? Et bien ils l’ont fait Monsieur le Président. Mais aujourd'hui leur civisme se retourne contre eux car ils sont les grands oubliés du déconfinement.

Des frères et des sœurs, des familles, des couples quels qu’ils soient restent séparés, et cela fait rire?

Depuis le 11 mai vous considérez les familles françaises assez responsables pour se côtoyer à nouveau de manière prudente, mais pas celles qui résident à plus de 100 kms l’une de l’autre...

Vous autorisez les individus partis se confiner dans leur résidence secondaire à traverser le pays pour rentrer chez eux mais vous n’autorisez pas les retrouvailles de deux sœurs séparées par 400 kms.

Vous permettez les échanges et les voyages entre les pays frontaliers mais vous refusez à une grand-mère du sud de pouvoir revoir son petit-fils résidant dans le nord du pays.

Vous tolérez que ces 100 kms puissent être parcourus d’une région identifiée comme verte à une région identifiée comme rouge mais vous refusez à un fils parisien de venir voir ses parents résidant dans les Alpes, peut-être en relative bonne santé pour le moment, mais très éprouvés par le confinement.

Vous semblez considérer que les mesures barrières sécurisent les déplacements d’ordre professionnel puisque vous les exemptez de cette règle des 100kms.

Vous n’ignorez pourtant pas que leur mise en place est une mission quasi impossible pour les 400 000 entreprises concernées. Malgré cela beaucoup de vos concitoyens sont renvoyés au travail mais ils restent en même temps séparés de leur famille ou de leur compagnon de vie. Quelle productivité espère-t-on de ces personnes privées de leurs racines affectives?

Vous autorisez les commerces et les métiers à proximité sociale, comme la coiffure, à rouvrir mais vous interdisez à des enfants de revoir leur tante résidant à 300 kms.

Vous n’ignorez sans doute pas que depuis le 11 mai, de jeunes gens éprouvés par les 2 mois que nous venons de vivre vont se regrouper et fêter le déconfinement un peu partout en France et ce,en oubliant les gestes barrières et mesures de distanciation sociale...

Malgré cela vous interdisez les retrouvailles, même ponctuelles, des couples vivant à plusieurs centaines de kilomètres l’un de l’autre.Pourtant,même les soldats ont droit à leur permission, même les prisonniers ont droit aux visites...Et combien d’hommes et de femmes ont risqué leur vie en temps de guerre pour retrouver l’élu de leur cœur? Non, Monsieur le Président, je ne pense décidément pas qu’il y ait matière à rire !

Car tout cela Monsieur le Président, je ne le comprends pas. Je ne le comprends ni épidémiologiquement ni humainement.

Les valeurs de la république prônent pourtant la devise «Liberté, Égalité, Fraternité».

L’unité et l’indivisibilité de cette république garantissent pourtant une application uniforme du droit sur l’ensemble du territoire.

Si par conviction idéologique et scientifique vous n’avez pas cédé à la tentation de fermer nos frontières pour endiguer la propagation du virus, pourquoi laisser s’ériger ainsi des «murs de Berlin» dès 101 kms, séparant les hommes, les familles et les amoureux?

La vie ne reprendra pas son cours uniquement parce que les citoyens reprennent leur travail.

La France ne se relèvera pas de cette crise et ne produira aucune richesse si sa population est malade, déprimée et désocialisée par l’isolement.

L’état d’urgence ne peut être le prétexte à l’oubli de nos valeurs fondamentales, vous seul semblez pouvoir mettre fin à cette dérive et à ces contradictions.

Un peuple responsable c’est un peuple qui respecte son autorité parce qu’il se sent considéré et respecté lui même par cette autorité.

Ce n’est pas un peuple qui n’obéit que par la peur et désobéit par derrière.

Pardonnez la longueur de ma missive Monsieur le Président. mais vous aurez compris, je pense, que cette question de «l’amendement des amoureux» m’évoque bien autre chose qu’un simple moment de tendresse.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes plus respectueuses salutations.

Nathalie,
320 signatures
Signez avec votre email
Plus que 180 signatures pour que cette pétition soit diffusée dans la newsletter MesOpinions !
Veuillez sélectionner une option

Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.

Merci pour votre mobilisation
Vous avez déjà signé cette pétition
Aidez l'auteur à atteindre la victoire :
Je n'ai pas signé cette pétition et je veux le faire
Ajouter un commentaire
En signant la pétition, j'accepte que MesOpinions traite mes données à des fins de gestion de signatures et des commentaires. J'accepte également d'être informé(e) des actions citoyennes initiées via MesOpinions. Pour en savoir plus, sur ces traitements et sur mes droits, je consulte les conditions d'utilisation.
Partagez la pétition avec vos amis :
91 commentaires
Louis - Le 16/05/2020 à 09:49:28
Ce sont les precautions individuelles qui comptent, pas la distance parcourue!
3 0
Gerard - Le 16/05/2020 à 08:48:18
Limitation de distance aberrante et abusive.
3 0
Photo profil auteur
Le 20/05/2020 à 23:28:57
Tout est dit et bien dit ... moi je suis très concernée par les 109km (enfants petits enfants ) une chance l.ehpad de maman a 95km vol d.oiseau mais 340 km aller retour pour voir ma mal. De 90 ans assise séparés par deux tables plus de 2m donc 20mn ! Cela fait 3 mois que je ne l.ai pas vue je n,ai pu obtenir que 30 mn ! Ma maman n.a pas compris à peine le temps de comprendre et j.etais repartie ????en larmes moi aussi en voyant son regard interrogateur triste et résigné ? Monsieur le Président les directeurs d.ehpad sous couvert de vos recommandations ont droit de vie ou de mort sur les nôtres c.est scandaleux une atteinte à la liberté fondamentale illégal ... c.est cruel et inhumain il faut réagir ? Vite les gens de cet âge n,ont plus le temps
Vous aussi messieurs seraient les vieux de quelqu.un ?
2 0
Voir tous les commentaires
- Pétitions -

Les pétitions soutenues par d'autres utilisateurs

Accueil Pétitions Pétitions sociales Pour un assouplissement de la "Loi des 100 kms" afin de permettre aux familles et couples séparés de se retrouver !