Pour que les Batignolles ne soient pas un ghetto !

Pour que les Batignolles ne soient pas un ghetto !

Les Batignolles sont le dernier grand espace à construire dans Paris. Il n’y en aura plus jamais après de cette taille (50 hectares). Il doit être le symbole de l’urbanisme et de l’architecture du 21ème siècle à Paris ; une nouvelle fierté pour les habitants de cette partie du 17ème qui est en profonde mutation et un nouvel atout pour Paris dans la compétition internationale des grandes villes mondiales. Nous ne
pouvons pas être médiocres, nous n’avons pas le droit à l’erreur.

Les générations futures nous le reprocheraient à juste titre et ce devrait être l’occasion pour nous tous, à droite et à gauche, qui aimons notre ville de nous retrouver sur un projet ambitieux et exigeant.

Un point pourtant pose un problème majeur et je demande à chacun de le méditer en conscience, par delà les polémiques subalternes, sans caricaturer : ce point ce n’est pas la présence de logements sociaux, mais leur concentration (55%) dans une partie du 17ème qui en est déjà abondamment pourvue.

Le logement social est nécessaire, bien sûr, notamment pour loger les plus fragiles, les plus démunis. La loi SRU nous fait, de toute façon, obligation de construire, et c’est heureux.

Ce n’est pas, en revanche, parce que nous avons un retard sur Paris et qu’il y a ici une opportunité foncière qu’il faut concentrer l’effort géographiquement, au risque de déstabiliser d’autres opérations en cours à proximité immédiate : GPRU de la Porte Pouchet, requalification de l’avenue de Clichy, …

Il n’y a pas d’un côté ceux qui sont contre le logement social et de l’autre, ceux qui sont pour. Ou si c’est le cas de certains, ce n’est pas notre combat. Il y a en revanche des gens de bonne foi qui savent que partout où le logement social a été concentré, on a créé insensiblement des ghettos, on a marginalisé les populations fragiles qu’on y a logé. Le logement social doit être équitablement réparti sur le territoire parisien, y compris sur celui du 17ème, sans tabou. Il ne doit pas être concentré là où c’est le plus facile, sans en voir les conséquences à long terme. Nous n’avons plus le droit de construire des Grigny, des Val Fourré, car nous ne pourrons plus dire après que nous ne savions pas ce que cela donne. La recette est connue, quand en plus on rajoute dans les ingrédients des logements sociaux tassés à la va-vite dans des tours, on est sûr d’aller à la catastrophe.

Il est encore temps de réfléchir à cette question cruciale : des logements sociaux aux Batignolles, bien sûr, mais dans la limite du seuil de la loi SRU (20%), un solde de logements sociaux à répartir ailleurs dans l’arrondissement, pourquoi pas, mais, de grâce, évitons de réaliser une opération qui nous donnera bonne conscience sur le papier mais fragilisera ceux à qui elle est destinée et nous fera rater une opportunité qui confèrera un souffle nouveau à notre capitale.

Que chacun mesure bien la portée de ce que nous allons faire ; les bons sentiments ne font pas toujours de la bonne politique. Ne compromettons pas l’avenir de ceux que l’on veut aider. Menons une politique de logement social sur les Batignolles qui se concilie avec une politique équilibrée d’intégration et de dynamisation économique.

Essayons de ne pas être des comptables myopes, mais les bâtisseurs du Paris du XXIème siècle.

Battons-nous contre 55% de logements sociaux aux Batignolles !

Pour tout contact mail : radical17c@yahoo.fr