Hypocrisie ?
En Europe, nos pouvoirs publics ferment les yeux sur le fait que la grande majorité des deux roues roulent avec une ligne d'échappement débridée ou non homologuée. Concernant les voitures, elles sont beaucoup moins concernées par ce phénomène, mais là aussi, pour quelques impudents, l'impunité est totale. Produire une législation sur ce sujet, tout en choisissant de ne pas la faire appliquer est le comble de l'hypocrisie.
De toute manière, la faiblesse de nos autorités n'a pas échappé aux concernés. Tel un encouragement à faire du bruit, les normes sont plus laxistes envers ces derniers. Elles offrent 3 db supplémentaires aux véhicules de sport et 8 db aux deux roues (+8 db).
Le reste de la société leur offre les facilités indispensables :
les assureurs qui couvrent les risques sur des véhicules non homologués
leurs experts d'assurance et judiciaires qui quand ces engins passent entre leurs mains, ferment les yeux sur leurs transformations
les agents des centre de contrôles techniques qui approuvent le maintien dans la circulation de ces véhicules
les vendeurs qui encouragent au débridage des échappements, à l’acquisition de ligne d’échappement à l’homologation douteuse et vendent des systèmes de contrôle de valves d’échappement libre.
les constructeurs de ces engins qui font du bruit un de leurs premiers arguments commerciaux
ces mêmes constructeurs qui produisent des échappements "prêt à débrider"
certains de ces constructeurs qui trichent avec des logiciels ouvrant les valves d’échappement libre quand le régime moteur dépasse celui défini pour l’homologation
nos forces de l’ordre qui préfèrent tourner la tête
nos dirigeants qui ont oublié que la pollution en agglomération n’est pas due qu’aux particules fines
nos élus qui depuis des décennies parlent du problème, sans pour autant avoir le courage de le résoudre… De peur de voir défiler des "motards en colère" devant leur domicile... Je les comprends.
Tout ceci est d'autant plus hypocrite que ce laisser-faire sur le bruit est aussi une permission pour s'affranchir des règles de circulation. En effet plus on attire l'attention des autres conducteurs, moins on a de risque d'accident avec les autres et plus on peut rouler vite, à contre-sens, en se faufilant entre les files, en grillant les priorités, en circulant là où ce n'est pas prévu (trottoirs... )... En théorie, le bruit apporte une certaine sécurité. Cependant, dans les faits, on ne peut que constater que produire du bruit permet de faire des choses inaccessibles au commun des mortels. Aller jusqu'aux limites est dans la nature humaine. Et si on veut que les limites de ces conducteurs soient plus conformes à celles des autres, il faut commencer par leur supprimer ce qui leur permet de les placer aussi haut : le bruit. Sans bruit, leur dose d'adrénaline sera obtenue avec moins de risques extrêmes pour eux, moins de risques tout court pour les autres et moins d'impact sur la santé de tous.
Pour votre information, le son se quantifie sur une échelle logarithmique décimal. En conséquence, avec 3 décibels supplémentaires, l’intensité sonore double. Et avec 30 décibels de plus, elle est multipliée par 1 000. Plus concrètement, en terme d’impact sur nos organismes, le passage d’un véhicule nous exposant à 100 décibels pendant 5 secondes est équivalente à 1h25 de trafic routier officiellement qualifié de « très bruyant » (70 décibels) ou à 18h de trafic « bruyant » (60 décibels).
18 heures bruyantes = 1 moto somme toute banale, ça peut vous paraître exagéré !?
Mais c'est pourtant comme ça que la législation sur le travail voit les choses en terme d'exposition au bruit.
Alors pourquoi ne pas appliquer dans notre quotidien les limites prévue sur notre lieu de travail ?
Si ce n'était pas déjà fait, vous réalisez peut-être à présent que la pollution sonore induite par le trafic routier est quasi-exclusivement le fait des véhicules débridés. Les autres véhicules ont une incidence infinitésimale sur nos organismes. D'ailleurs aujourd'hui, avec les dernières normes sur les émissions sonores, en ville où le trafic est lent ou en montagne où les routes servent d'exutoire, vous remarquerez que dans la circulation, on n'entend plus que les véhicules débridés.
Pour finir contrairement aux idées reçues, ce vacarme est un mal occidental. Dans les villes des pays en voie de développement, où il circule nettement plus de deux roues, personne ne retire des chicanes de son pot d'échappement.
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