Pétition
23
signatures
Encore 77 signatures pour que cette pétition ait plus de chances de devenir virale sur les réseaux sociaux.
Auteur :
Auteur(s) :
Unef SciencesPo
http://unef-sciencespo.org/
unef.sciencespo@gmail.com
Destinataire(s) :
la direction de l'IEP de Paris
En grande pompe, Sciences Po a fêté au début du mois de septembre les 10 ans des procédures CEP (Conventions d'Education Prioritaire). Cet anniversaire a donné lieu à la publication par V. Tiberj d'un rapport sur l'évolution en demi-teinte de la démocratisation de Sciences Po. En effet, si des débuts de solution ont été trouvés, de nombreux autres biais sociaux bloquent la démocratisation de l'IEP : avec 70% d'étudiants issus de catégories sociales supérieures l'IEP reste un haut lieu de la reproduction sociale.
Au cœur de ce système injuste se trouve le « symbole intouchable de l'élitisme républicain », à savoir le concours . A résultats équivalents au bac, un jeune de catégorie sociale supérieure a 2,2 fois plus de chance de réussir les épreuves qu'un jeune de catégorie populaire, un parisien 2,5 fois plus de chances qu'un provincial, et un lycéen 2 fois plus qu'une lycéenne. C'est incontestable : le concours rajoute des biais sociaux à ceux déjà présents dans le baccalauréat.
Si les CEP ont permis l'entrée d'étudiants de catégories populaires à l'IEP, elles n'ont ni effacé ni même compensé les biais sociaux des autres procédures d'entrée. Malgré tous les efforts de réformes de ces dernières années, la sélection sociale perdure derrière une sélection prétendument académique. C'est à ce constat que répond l'horizon revendicatif de l'UNEF d'une unification du service public d'enseignement supérieur.
Ce projet n'adviendra cependant pas de lui-même dans l'immédiat, et c'est pourquoi la démarche de l'UNEF consiste à réduire au maximum la discrimination sociale contenue dans les procédures sélectives existantes plutôt que d'exiger leur suppression pure et simple.
AUTOCENSURE : LA PLUS FORTE ET LA PLUS BIAISEE DES SELECTIONS
Ouvrir le concours à un panel de lycéens plus diversifié aujourd’hui, c’est tout d’abord informer partout en France de l’existence de Sciences Po. En province ou dans les DOM-TOM (DROM-COM pour les puristes), pour beaucoup, soit l’institution reste inconnue, soit l’image qui lui est associée demeure trop élitiste.
Cependant, même une fois ce biais dépassé, c’est l’autocensure, aussi bien symbolique que financière, qui empêche encore de nombreux lycéens de tenter les épreuves. Partir deux jours à Paris, avec les frais de déplacements et de logement que cela implique, pour passer un concours à 130 euros, encore trop perçu comme inaccessible, exige une confiance en ses chances de réussite non-négligeable. Ce constat explique aujourd’hui que la sélection sociale à Sciences Po se joue en grande partie avant même l’accès aux épreuves, et qu’en 2010, seulement 1,5% des candidats étaient fils ou filles d’ouvriers contre 78% de candidats issus des catégories sociales favorisées !
Mais une fois arrivés à Paris devant leur feuille d’examens, quand bien même leurs résultats académiques seraient équivalents, les candidats présents n’ont pas non plus les mêmes chances de réussir les épreuves. Le capital culturel d’enfants de profs ou de cadres est bien plus élevé que celui de leurs concurrents, sans oublier, bien évidemment, que les plus favorisés ont la chance de s’entraîner aux épreuves avec des prépas privées qui peuvent s’élever jusqu'à 4500 euros l’année !
Manque d’information, coût financier, biais des épreuves, réussir le concours est donc encore aujourd’hui un phénomène extrêmement déterminé par nos origines socio-culturelles.
EPREUVES ET EGALITE SOCIALE : PEUVENT (BEAUCOUP) MIEUX FAIRE!
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