Les femmes ne représentent que 3.8% de la population carcérale française. La prison est donc le territoire des hommes, où les femmes en minorité doivent s’adapter à un lieu qui, dans la majorité des cas, n’a pas été pensé pour elles.
Femmes en prison, une inégalité des chances avérée
En France, seules deux prisons sont réservées uniquement aux femmes mais ces deux établissements ne peuvent accueillir l’intégralité des femmes détenues. Aussi, nombre d’entre elles sont placées dans des « quartiers femmes » au sein de prisons pour hommes. Ces enclaves de petite taille (quelques places au sein de la prison) sont régies par le principe de séparation entre les hommes et les femmes du code de procédure pénale.
Ne pouvant croiser les hommes, les femmes sont isolées et bénéficient d’un moindre accès aux activités collectives, telles que la formation et l’emploi. De fait, elles n’ont pas les mêmes chances de préparer leur sortie de prison et bénéficient d’un accompagnement plus aléatoire, ce qui constitue un handicap certain pour leur permettre de retrouver une place durable dans notre société.
Un isolement familial plus important
Moins de 30% des établissements pénitentiaires disposent d’un quartier spécifique aux femmes. Par conséquent, les femmes sont souvent détenues loin de chez elles, ce qui complique le maintien des liens sociaux ou familiaux, plongeant nombre d’entre elles dans une solitude et une souffrance inacceptables.
En conséquence, contrairement aux hommes qui continuent d’avoir régulièrement des visites au parloir de la part de leur entourage, les femmes sont moins soutenues pendant leur incarcération. Ce manque de soutien est souvent amplifié par un passé conjugal difficile : selon l’ENVEFF*, le taux de femmes détenues ayant vécu des violences conjugales avoisinerait les 100%.
L’emprisonnement est également très souvent synonyme de privation de la parentalité, ce qui intensifie leur isolement. Or, l’importance de cette parentalité a été démontrée dans de nombreuses études** : le maintien du lien avec les enfants est une source de motivation très importante qui peut contribuer de façon favorable à la réinsertion des mères incarcérées. À la sortie de détention, il est donc essentiel de permettre le rétablissement du lien avec les enfants.
« Il y a des hauts et des bas… Mais je commence à revoir ma fille une fois par mois, ce que je ne pouvais pas faire en prison. »
Aurore, accueillie dans l’un des centres d’hébergement de l’Îlot.
L’épreuve difficile de la sortie
À leur libération, bon nombre d’entre elles ont perdu leur logement et se retrouvent à la rue. Ne pouvant compter sur leur entourage, les risques sont grands de retourner en prison, car il existe peu de structures de réinsertion dédiées aux femmes qui ont un passé carcéral.
L’Îlot fait partie de ces associations qui se sont engagées pour leur donner une seconde chance : rétablir ses droits sociaux, renouer avec sa famille et ses enfants, se former, trouver un emploi et un logement, c’est ainsi que nous accompagnons ces ex détenues dans le long chemin de la réinsertion qu’elles n’ont pas pu commencer à préparer pendant leur incarcération.
« Depuis que je suis arrivée ici, je me sens mieux. En prison, ce n’était vraiment pas évident, on n'avait pas beaucoup de soins. Ici, je suis soutenue et puis je m’occupe, je dois bientôt commencer une formation aux Ateliers de l’Îlot en restauration. »
Francine, accueillie dans l’un des centres d’hébergement de l’Îlot.
En signant notre appel à soutien, vous mettez en lumière l’importance de créer des structures dédiées à la réinsertion des femmes sortant de prison, indispensables pour qu’elles puissent renouer avec leurs enfants, se projeter dans l’avenir et éviter de récidiver.
Ensemble, construisons une société plus solidaire, où chacun a droit à une seconde chance et peut trouver sa place !
* « Les violences envers les femmes en France », enquête nationale, dite enquête ENVEFF, 2003.
** « Incarcération des femmes et parentalité : une étude exploratoire de la transformation du rôle parental et des aspirations de réinsertion sociale », Myriam Labrecque, Université de Laval
« Les détenus et leurs proches : Solidarités et sentiments à l'ombre des murs », Gwénola Ricordeau, Paris, Éditions Autrement, 2008.
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