Nous lançons cette pétition pour exprimer notre profonde préoccupation concernant la menace imminente de voir disparaître la section Aide-familial(e) de l’enseignement de plein exercice suite à l’adoption de la circulaire 9098 du 7 novembre 2023. Nous appelons instamment les autorités éducatives compétentes à reconsidérer cette circulaire et à œuvrer pour la préservation de cette précieuse section qui est, plus que jamais, porteuse d’emploi. A défaut, pareille fermeture entraînera des conséquences dévastatrices pour notre société, en particulier compte tenu du vieillissement croissant de notre population.
Il est en effet indéniable que notre société évolue vers une population de plus en plus âgée. Les chiffres l’attestent, le nombre de personnes âgées, et très âgées, ne cesse de grimper en Belgique et nous vivons de plus en plus vieux. La Belgique, au 1er janvier 2023 comptait 2.310.809 personnes âgées de 65 ans et plus (en 2060 nous serons 3 millions de personnes âgées !). Parmi ces personnes, 30% vivent dans des ménages isolés. Quant au nombre de personnes âgées de plus de 85 ans, il a grimpé de 74.000 personnes en l’espace de 10 ans (2013-2023) ! Enfin, l’espérance de vie à la naissance qui était de 80 ans en 2010 atteindra les 89 ans en 2070 (a).
Avec le vieillissement démographique en cours, le besoin d'aides-familiales à domicile va plus que jamais se faire ressentir dans les années à venir. Ainsi, la formation des aides-familiales est essentielle pour répondre aux besoins grandissants de soins à domicile. Les élèves en section aides-familial(e) aujourd’hui sont les professionnels de demain qui joueront un rôle crucial dans le maintien de la qualité de vie et de l’autonomie des personnes âgées et des personnes en situation de handicap. En outre, l’aide-familial(e) contribue également à un soutien indispensable aux familles qui ont besoin d’aide pour prendre soin de leurs proches tout en maintenant bien souvent des obligations professionnelles.
Selon l’AVIQ (Agence pour une Vie de Qualité), le nombre d’établissements de Maisons de Repos continue de diminuer car le coût de l’infrastructure est trop élevé, saturant ainsi 98% des établissements existants. Qui plus est, les coûts associés à l'hébergement dans une maison de repos sont considérablement plus élevés que de maintenir une personne âgée dans son domicile avec recours à une aide-familiale. En effet, en Wallonie il faut débourser en moyenne 1.236€ par mois (sans compter les éventuels frais annexes) pour vivre en maison de repos(b). Tout le monde ne peut, et ne pourra, pas se le permettre ! A titre de comparaison les services d’un(e) aide-familial(e) coûtent en moyenne 455€ par mois pour une prestation de 2h, 7 jours par semaine. (c, d)
Ainsi les aides familiales offrent une option de soins plus abordable, confortable, personnalisée et socialement connectée pour de nombreuses personnes âgées, ce qui en fait une solution précieuse pour ceux qui ne peuvent pas se permettre ou ne souhaitent pas résider en maison de repos.
Maintenir les bénéficiaires nécessitant de l’aide au domicile avec un(e) aide-familial(e) est donc une nécessité aussi bien structurelle qu’économique.
Pour l’avenir, pour notre avenir, nous avons besoin d’aide-familiales compétentes !
La circulaire 90-98 du 7 novembre 2023 impose une norme gouvernementale à l’ensemble de l’enseignement du qualifiant dont la section Aide-familial(e) fait partie. Cette norme stipule la nécessité d’avoir 20 élèves sur le 3ème degré pour qu’une section soit maintenue au sein d’un établissement scolaire. En région liégeoise, aucune école du réseau libre ne comptabilise 20 élèves sur le 3ème degré à l’heure actuelle. Cela voudrait dire que d’ici 2 ans, il n’y aurait plus de formation d’aide-familial(e) possible dans le secondaire du réseau libre, privant un nombre important d’adolescents de l’accessibilité à ce métier déclaré en situation critique. Pourtant, chaque enfant a droit à un enseignement lui permettant de se développer au mieux de ses potentialités et envies. La liberté de choisir une école doit être effective. En vertu de l’article 24 de la Constitution belge, chacun a droit à l’enseignement dans le respect des libertés et droits fondamentaux. Tous les élèves ou étudiants, parents, membres du personnel et établissements d'enseignement sont égaux devant la loi ou le décret. Certains enfants seront pourtant lésés par cette circulaire…
L’heure est grave !
Nous refusons d’accepter le risque d’une fermeture qui priverait les élèves de la possibilité de se former dans un domaine aussi vital pour notre société.
La section Aide-familial(e) du Saint-Lambert Collège de Herstal a joué un rôle essentiel dans la formation de professionnels qualifiés et dévoués dans le domaine des soins aux personnes âgées, aux enfants et aux familles. Ces dernières années, une véritable prise de conscience de l’importance et un attrait pour ce métier ont vu le jour. En l’espace de 5 ans, la section est passée de 8 à 14 élèves, démontrant ainsi sa pertinence. Notre section a formé de nombreux étudiants qui sont devenus des piliers de notre communauté, offrant des services indispensables à ceux qui en ont besoin. Actuellement, nous comptons 14 élèves sur le 3ème degré au Saint-Lambert Collège de Herstal, nous sommes déclarés « Fermeture 1 ». Si d’ici janvier 2025, nous ne comptabilisons pas 20 élèves, nous serons déclarés « Fermeture 2 » et la section Aide-familial(e) devra fermer ses portes en août 2025.
Nous comprenons que les nouvelles réformes en cours dans le système éducatif peuvent nécessiter des ajustements et des adaptations. Plutôt que de fermer purement et simplement la section Aide-familial(e), nous encourageons fortement les autorités à envisager des solutions alternatives qui permettraient de maintenir cette section en activité tout en répondant aux exigences des réformes en cours.
Des mesures de soutien sont mises en place pour les fonctions en pénurie et l’Instance Bassin Enseignement-Formation-Emploi (IBEFE) reconnaît l’aide aux personnes comme un secteur critique. Hélas, contrairement à « aide-soignant », le métier d’aide-familial(e) n’est pas reconnu comme étant en pénurie, ce métier est uniquement en « situation critique ». Et pourtant, les acteurs de terrain, premiers concernés, le réclament depuis plusieurs années.
Il est crucial d’ajouter que nombreux sont nos élèves diplômés en aide-familial(e) qui décident de poursuivre des études d’aide-soignant(s) et/ou d’infirmier(s), des métiers déclarés en pénurie. La fermeture de la section Aide-familial(e) aurait donc un impact indirect sur le nombre de nouveaux diplômés en aide-soignant(s) et/ou infirmier(s), exacerbant ainsi la crise déjà existante dans ces secteurs.
Dès lors, nous sommes interpellés…
Le discours politique doit être cohérent : vous souhaitez mettre en place un plan de vie individualisé et permettre le maintien au domicile des bénéficiaires et pour cela il faut maintenir la formation d’aide-familial(e) qui est un pilier du maintien de l’autonomie.
Ensemble, nous pouvons assurer un avenir meilleur pour les générations présentes et futures. Nous vous remercions de votre attention à cette question vitale pour notre communauté.
A l’initiation des professeures de l’option groupée « Aide-familial(e) »,
Sources :
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