Etretat, joyaux de la côte d’albâtre dont la communauté urbaine du Havre et la région se servent pour redorer leur blason et attirer des touristes, est en train de perdre ses habitants et son âme. Pas un seul élu de la CODAH ne s’est déplacé un weekend ou un 15 août pour constater les problématiques liées au tourisme, trop heureux d’en empocher les bénéfices. Mais désormais cela suffit !
Les habitants sont fatigués, ils sont démunis, oubliés et en danger.
Etretat est une ville de 1400 habitants à l’année, et environ 5000 habitants résidents partiels. Tous paient des impôts locaux, tous espèrent jouir de cette petite bourgade lorsque les beaux jours pointent le bout de leur nez.
Mais cela devient impossible. En effet, il n’est désormais possible pour eux de profiter de leur ville que lorsqu’il fait moche, en semaine. Le reste du temps, un flux de touristes, de motards, de campings cars et de voitures incessant remplit les minuscules rues et la petite bourgade devient un parc d’attraction sans aucune règle, aucune sécurité, aucune gestion.
Incivilités, déchets débordants des poubelles et jonchant la plage de galets, voitures garées n’importe où, impossibilité totale de circuler en sécurité sur les trottoirs, groupes de motards vrombissant le plus fort possible et le plus près de l’eau, touristes inconscients qui ne prennent pas en compte les marées et se mettent en danger obligeant les pompiers à venir les secourir par dizaines… il devient impossible pour les résidents d’accéder à leur travail ou à leur domicile, d’emmener leurs enfants à la plage à l'école ou d’aller faire les courses sans se mettre en danger et se retrouver noyés au milieu d’un flot de véhicules et de personnes.
Oui, Etretat est une station balnéaire qui doit être en mesure d’accueillir des touristes. Mais non, Etretat ne peut pas décemment accueillir tout le monde en même temps sans qu’aucune règle ne soit établie, sans quoi elle se verra désertée de tous les habitants qui la font vivre le reste de l’année, hors saison.
Les mairies successives se retrouvent accablées, débordées, ne se sentant plus en capacité d’affronter toutes ces problématiques qui ne cessent de grandir chaque année, encore plus en ce contexte pandémique ou les touristes sont privés de voyages à l’étranger. La communauté urbaine du Havre, quant à elle, ne se préoccupe absolument pas d’Etretat, dont elle se sert pourtant à l’année pour communiquer sur son attractivité, à coup de photos de falaises placardées partout sur ses supports de communication.
Si rien n’est mis en place pour résoudre les problématiques graves, dangereuses pour l’environnement et les habitants d’ici cet été, nous, résidents, serons obligés de prendre les choses en main nous mêmes. Cela inclura des campagnes dans la presse pour exprimer notre désarroi face à un vide politique municipal et régional, et des actions coup de poings pour protéger les entrées de notre ville afin d’espérer être enfin entendus. Mais il serait scandaleux et inacceptable que nous ayons à en arriver là lorsque des solutions simples ont été proposées à de multiples reprises, et ce depuis des années, sans que jamais rien ne soit mis en place de façon concrète.
Nous, résidents Etretatais, demandons à être entendus sur les points suivants avant que la situation vire au drame humain et environnemental :
-Mise en place d’un VRAI cœur piéton (non, des barrières en métal ne font pas office de protection, les véhicules de touristes les déplacent eux mêmes en permanence au grand désarroi des riverains) avec poteaux électriques levants dont seuls les riverains ont les télécommandes.
-Interdiction TOTALE d’accès à la ville pour les motards et les véhicules non riverains lors des jours fériés, week-ends et vacances scolaires. De nombreux parkings sont disponibles aux entrées de la ville et de toute façon Etretat reste une ville d’une superficie d’à peine 4 kilomètres (!!!) et c’est une évidence que nous ne pouvons accueillir les touristes véhiculés lors de ces grandes périodes d’activité!
-Anticipation et meilleure gestion des déchets par la communauté urbaine avec des ramassages plus fréquents et la mise à disposition de plus de poubelles pour que les touristes comme les locaux puissent jeter leurs détritus ailleurs que sur la voie publique et sur la plage… En particulier lors des périodes les plus touristiques !
-Mise en place de signalisations claires aux entrées de la ville et du coeur piéton établissant des règles de respect de l’environnement et d’anticipation des horaires de marées afin de limiter les accidents et les déplacements permanents des pompiers et indiquant où se garer à proximité de la ville (marcher 10min ce n’est pas la fin du monde, merci)
-Renforcement des équipes de l’ASVP et de la gendarmerie lors des périodes de forte activité afin de punir le ramassage de galets, le stationnement irrégulier et autres incivilités qui nuisent à l’environnement et à la sécurité des habitants (nous rappelons ici que les galets sont une barrière naturelle qui nous protège des intempéries graves et que 300 à 400kg sont ramassés chaque jour en saison par les touristes)
Ces solutions ne sont pas impossibles à mettre en place d’ici cet été, au vu du million et quelque de touristes qui ont visité Etretat en 2020 (chiffres véridiques), elles relèvent de l’urgence ! Nous, résidents, avons eu un aperçu de ce qui nous attend si rien n’est fait en ce weekend du 20 février et il est hors de question que la situation n’avance pas. Que ce soit au niveau budgétaire ou organisationnel, c’est possible! Il est grand temps que la région et la CODAH entendent les plaintes des habitants et prennent la situation en main afin de protéger cette station balnéaire qui leur rapporte pourtant beaucoup !
Aidez les habitants à se faire entendre afin que des règles soient enfin établies et que touristes et locaux puissent cohabiter en harmonie.
Cosmo DANCHIN
Présidente de l’association Zéro Mégot Étretat
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