L'unique Centre de vacances adapté aux non-voyants est en danger de fermeture.Qu'est ce qu'un centre de vacances adapté ? C'est un lieu sécurisé et aménagé spécialement pour les personnes en situation de handicap en général et visuel pour ce qui concerne la résidence Le Moulin du Cassot.
Cette Résidence est unique en France. Elle peut accueillir confortablement une vingtaine de résidents, elle est entièrement de plain pied et comprend en son sein une piscine chauffée. Elle est classée depuis peu "Handi-Tourisme" et a obtenu récemment ses 4 étoiles. Elle permet aux résidents de s'y déplacer en toute autonomie grâce à des aménagements spécifiques, ce qui constitue un atout majeur pour les déficients visuels.
Ce lieu propose aux mals et non-voyants des séjours thématiques d'une semaine, de nature très différentes : tourisme et découverte de la région charentaise, aquagym et balnéothérapie, cours de chant ou d'anglais, initiation aux sports nautiques ou autres...
La prise en charge des handicapés est totale pour les repas, le ménage et l'accompagnement des sorties : ils peuvent venir seuls sans avoir à trouver par eux-mêmes une personne pour les guider, ce qui n'est pas le cas dans les autres associations de ce type !De plus, c'est un petit paradis pour les chiens guides qui peuvent y gambader en toute liberté et sécurité puisque l’endroit est parfaitement clos.
Alors, pourquoi fermer ce centre ?
En effet, depuis quelques mois, le bruit court que l'Association Valentin Häuy, en difficulté financière, voudrait fermer prochainement ce centre, régulièrement en déficit. Il semblerait que le "bien-être des aveugles" ne pèse pas lourd face aux problèmes d'argent. Ce déficit n'est pas nouveau. Mais alors pourquoi avoir investi dans l'amélioration constante du site, jusqu'à installer, il y a deux ans, une pompe à chaleur pour chauffer la piscine, quand on connaît le prix de ce type de matériel ? C'est un investissement qui ne peut être rentabilisé que sur une longue durée.
Ce déficit s'explique sans doute par le fait que, depuis 2007, la nouvelle équipe dirigeant ce lieu l'a transformé en véritable centre de vacances ouvert d'avril à octobre, selon les modalités expliquées plus haut. Avant cette date, il n'était ouvert qu'en juillet et août, sans aucune proposition de sortie ou d'activité.
On dit aussi que l'Etat ne subventionne plus l'AVH et que, vu le contexte économique, les dons et legs ont sérieusement diminués : dont acte. Mais la crise a commencé en 2008. On peut s'interroger sur les choix et prévisions budgétaires de l'association qui était auparavant réputée très riche. Une bonne gestion implique que lorsqu'un poste est déficitaire, d'autres postes doivent être bénéficiaires pour obtenir l'équilibre financier : que s'est t-il passé? Quels choix ont été faits ? La fondation Valentin Haüy ne pourrait-elle pas prendre le relais de l'association ?
Et maintenant, ce sont les déficients visuels qui vont en payer les conséquences en étant privés d'un lieu auquel ils sont attachés, où ils apprécient les qualités humaines d'accueil et les compétences du personnel, un lieu de rencontres et d'échanges entre eux-mêmes dans lequel ils ont plaisir à se retrouver ou à se faire de nouvelles relations, et tous apprécient également la grande qualité des sorties et loisirs proposés.
Humainement parlant, la fermeture d'un tel centre peut avoir pour conséquence, pour beaucoup d'entre eux, un retour à l'isolement, à un sentiment d'exclusion et un repli sur soi. En effet, il faut comprendre que cette résidence constitue pour eux la possibilité de sortir de chez eux, de découvrir des lieux et des activités qu'ils n'auraient jamais connus par ailleurs.
Elle leur donne l'opportunité d'échanger sur leur handicap, d'apprendre des autres, de s'apercevoir par eux-mêmes qu'ils sont capables d'être finalement des individus à part entière. N'est ce pas là une des missions essentielles de l'AVH ?
Cette résidence, que l'on considère simplement comme un simple lieu de vacances n'a-t-elle pas, par l'intermédiaire de son personnel, un rôle à jouer dans cette mission? N'est-ce pas, également, un endroit ou, grâce aux activités organisées, toute personne handicapée visuelle peut s'ouvrir à la connaissance, à la culture ?Malheureusement, ceux, parmi personnes à la tête de l'association, qui n'ont pas chercher à découvrir la valeur de cette résidence, ne semblent pas en mesure d'appréhender les conséquences de la fermeture d'un tel lieu. Le problème actuel, c'est que l'AVH, co-propriétaire du terrain avec le Conseil Départemental de la Charente-Maritime, ne communique pas sur l'avenir de cette résidence et laisse les déficients visuel concernés dans un total désarroi.
Cette omerta vis-à-vis des personnes qu'elle est censée aider ne peut amener qu'à des interrogations suspicieuses sur la gestion honnête de l'association ou sur les compétences des responsables ce qui est négatif pour son image.
De ce fait, on est en droit de s'interroger sur la façon qu'a finalement l'AVH de considérer les déficients visuels, qui sont des adultes méritants un peu plus d'attention et de respect.Il faut savoir également, qu'à l'origine, cette propriété a été léguée par testament juste après la guerre à l'AVH par une personne mal-voyante sous condition qu'elle en fasse bénéficier exclusivement des mals et non-voyants. Sous réserve de clauses particulières, que nous ne pouvons connaître, il nous semble donc qu'elle a un devoir moral à continuer cette œuvre de bienfaisance et, sinon, si sa situation financière ne le permet plus, à tout mettre en oeuvre pour confier la charge à une autre institution capable d'y maintenir l'activité actuelle dans des conditions semblables.
La fermeture de ce centre constituerait un véritable gâchis humain et matériel et un signal d'échec pour l'AVH avec, à la clé, 5 licenciements.
NOTA BENE : l'auteur de cette pétition tient à informer les signataires ainsi que les destinataires que le personnel actuellement en place n'a pas été mis au courant de cette pétition avant sa parution. Il s'agit, ici, d'une volonté des résidents de sauvegarder les emplois.
D'autre part, il est injuste d'indiquer que personne n'a tenté de venir sur place pour voir ce qu'il en était. Toutefois, force est de constater que rien ne semble bouger.