Un HYPERMARCHÉ à Châteaufort !
Avis des Castelfortains souhaité !
Faisant sien l'adage selon lequel « un homme averti en vaut deux », l'ADVMC, en vertu de l'art.2 de ses statuts1 et fort de son agrément préfectoral de 19962, se considère en légitimité d'apporter les informations qui suivent à la connaissance de ses concitoyens et de solliciter leurs avis.
À l'occasion des vœux du Maire du 29 janvier 2016, les Castelfortains présents ont appris qu'une partie du terrain dit des « Jeunes Bois sise les Marnières » et sur lequel un projet d'aménagement existait depuis juin 2014, avait trouvé acquéreur. Lors des travaux sur le PLU (fév. mars 2014), l'ADVMC avait été informée qu'il pourrait y avoir quelques commerces, style supérette ou petit supermarché, dans l'avant dernière zone foncière à aménager. Très bien, sachant que la surface de vente d'une supérette est comprise entre 120 et 400m2 et qu'un petit super-marché a une superficie maximum de 1000m2.
La deuxième information officielle date des « Brèves de Chateaufort » du 15 février 2016, où l'on peut lire : le projet comporte actuellement une résidence étudiants, une petite zone commerciale, une petite surface avec un drive, une pharmacie. Pas de fast-food. Pas d'accès voiture vers le village mais un chemin piéton en liaison avec le centre du village pour permettre l'accès des habitants. Début des travaux prévu au plus tôt en 2017.
En juin 2016 l'ADVMC, avec l'autorisation de la Mairie, a pris connaissance de la dernière mouture du projet, actuellement finalisée et en attente de l'approbation de la CDAC3 en vue du dépôt de la demande du permis de construire.
A notre grand étonnement, les documents consultés indiquent, qu'en lieu et place d'une petite surface commerciale, nous aurions : une surface au sol prévue de 6 582m2 avec une surface de vente de 3 259m2 !
C'est donc un HYPERMARCHÉ !
En comparaison (information CDAC) :
- le supermarché, Carrefour Market, de Beauplan à St. Rémy : surface de vente 1 500m2
- l'hypermarché, Carrefour Market, de Voisins-le-Bretonneux : surface de vente 3 669m2
D'où la question, pourquoi un projet d'une telle ampleur ?
Pourquoi, alors qu'une étude de l’INRETS4 a calculé que les hypermarchés suscitent trois fois plus d'atteinte à l'environnement par kilogramme d'achats que le commerce de proximité.
Pourquoi, alors qu'une étude du CREDOC5 démontre que le vieillissement de la population, le travail des femmes, la petitesse des familles, n'incitent plus à faire des grandes courses hebdomadaires. Depuis les années 90, au vu de la concurrence, les enseignes se sont essoufflées et ont entamé leur déclin. D'autres formules de vente apparaissent, notamment avec internet et la tendance penche de plus en plus vers la qualité de service, parfois même au détriment du meilleur prix.
Pourquoi, alors que la CDAC demande au porteur de projet de veiller à ce que son opération :
- réponde à un besoin du consommateur, d'où l'intérêt de réaliser une étude de marché et d’opportunité
- apporte une plus-value à l'animation de la vie urbaine (réhabilitation d'un quartier, rénovation d'un ensemble commercial vieillissant, diversification de l'offre existante, mixité fonctionnelle à privilégier)
- préserve les commerces de proximité pour éviter une dévitalisation des centres-villes et centres-bourgs
- veille à une gestion économe de l’espace.
Pourquoi, alors que l'évolution des usages s'oriente vers le commerce participatif et local, la qualité de services et l'échange humain, et que la disparition de bon nombre d'hypermarchés est actée.
De ces interrogations générales découlent tout naturellement des questions plus locales.
A quel type d'étude de marché l'offre a-t-elle répondu favorablement ? Besoins ? Concurrence ? Spéculation ?
Comment se gérera l'inévitable afflux de circulation que toute nouvelle enseigne par effet d'attraction entraîne, notamment vers le centre du village ?
Comment garantir, sur les seules projections de capacités d'absorption par les deux giratoires de raccordement des nouveaux flux routiers générés, qu'un accès voiture vers le village ne finira pas par s'imposer ?
Comment préserver l'identité du village, dans l'esprit du PNR de la Haute vallée de Chevreuse dont Châteaufort fait partie, face à un centre commercial de cette dimension qui aura à coeur de signaler sa présence par des pancartes publicitaires et autres enseignes lumineuses ?
Comment préserver Châteaufort des probables pollutions lumineuses et d'hydrocarbures ?
Et surtout, pourquoi n'y a-t-il pas la place pour un projet alternatif plus en rapport avec les dimensions du village, l'esprit du PNR (développement durable,…) et un équilibre plus judicieux entre les activités de commerce et celles orientées vers la création de richesses (PME, artisans,…).
(1) - l'article 2 des statuts de l'ADVMC définit très clairement une des principales vocations de notre association « défendre l'environnement du village de Châteaufort contre toutes les formes de nuisances susceptibles d'en altérer la qualité, notamment les nuisances engendrées par les circulations automobiles ou aériennes et par l'urbanisation »
(2) - Le 12.12.1996 l'ADVMC a reçu l'Agrément par la Préfecture de Versailles, dans le cadre géographique communal et au titre de l'art. L 121-8 du code de l'urbanisme, ce qui l'autorise à consulter les dossiers et documents d'urbanisme à l'étude.
(3) - CDAC : commission départementale d'aménagement commerciale.
(4) - INRETS : Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité.
(5) - CREDOC : Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie.
Sources : INRETS, CREDOC, René-Paul Desse [2001] Le nouveau commerce urbain, Wikipédia
8 chemin de la Folie - 78117 CHATEAUFORT
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