Les conditions de vie en EHPAD sont pitoyables pour les résidents, ainsi que l'hygiène corporelle.
Selon Capital :
Un collectif de maires bretons a rencontré la ministre des Personnes âgées et handicapées, Fadila Khattabi, pour l’alerter de la situation dramatique dans laquelle se trouvent les Ehpad de la région. Pour donner du poids à leur action, ils ont décidé d’attaquer l’Etat en justice.
Ils avaient prévenu, ils l'ont fait. Depuis un an, des maires bretons sont mobilisés pour alerter de la situation catastrophique dans laquelle se trouvent les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) de leur territoire. En avril dernier, ils ont créé un collectif baptisé «territoires en résistance pour le grand âge». Il réunit aujourd’hui plus de 330 collectivités bretonnes et 5 000 élus.
Et ils ne se sont pas arrêtés là. Pour montrer que les droits fondamentaux des résidents en Ehpad ne sont pas respectés, avec le cabinet d’avocats Coudray, ils ont fait une demande indemnitaire pour 54 Ehpad. Cette procédure permet de connaître la somme qui manque aux Ehpad pour prendre en charge correctement les résidents. Ils ont déjà reçu le retour de 15 Ehpad et viennent de déposer ces dossiers au tribunal administratif pour une demande de financement. Ils ont aussi remis ces documents en main propre, jeudi 16 mai, à la ministre Fadila Khattabi, chargée des Personnes âgées et handicapées. Xavier Compain, maire de Plouha dans les Côtes-d’Armor et qui fait partie des initiateurs de ce collectif, raconte à Capital ce qu’il est ressorti de cette rencontre et les démarches que le collectif va entreprendre pour continuer à alerter les pouvoirs publics.
Quels messages avez-vous faits passer à Fadila Khattabi ?
Xavier Compain : Nous ne sommes pas des sauvageons ou des populistes. Nous avons réalisé un travail sérieux et fourni. Nous sommes des élus en première ligne qui constatons que les personnes âgées ne peuvent plus être accueillies dans de bonnes conditions dans les établissements. Et pour remettre toutes ces structures à flot, il faut entre 10 et 12 milliards d’euros par an. Nous ne voulons la tête de personne, mais simplement des engagements de l’Etat. Il est essentiel pour nous d’avoir une réponse à moyen terme pour sauver l'existence de ces établissements et donc la vie de nos anciens. Nous voulons aussi avoir une visibilité sur 30 ans.
Que contiennent les 15 dossiers que vous avez remis à la ministre ?
Ils prouvent que l’absence de politique publique empêche les établissements de répondre aux besoins fondamentaux des personnes âgées. Par manque de moyens, ce n’est pas une douche toutes les semaines mais tous les 15 jours, les soins bucco-dentaires sont négligés, on coupe tous les budgets pour l’animation, les repas du midi et du soir sont systématiquement des aliments moulinés. Ces 15 dossiers frôlent les 7 millions d’euros de préjudice. C’est la somme qui manque à ces établissements pour assurer les droits fondamentaux des personnes hébergées.
Quelle a été la réaction de la ministre face à ce chiffre ?
Nous n’avons obtenu aucune réponse. Elle est restée très flegmatique. Elle nous a écoutés mais n’a pas avancé de propositions. Il faut engager les actions maintenant, mais on ne voit rien d’engagé. Cette non-réponse nous a donné encore davantage de force pour faire vivre notre mouvement.
De votre côté, lui avez-vous proposé des solutions ?
Il y a un outil qui existe déjà c’est la 5e branche de la Sécurité sociale (dédiée au financement de la perte d’autonomie, NDLR), mais il faut mettre le financement derrière. Nous avons évoqué la possibilité de mettre en place une nouvelle cotisation. La ministre nous a clairement fait savoir que le président de la République ne voulait pas de cette solution et qu’il ne bougerait pas sur ce sujet.
De votre côté, lui avez-vous proposé des solutions ?
Il y a un outil qui existe déjà c’est la 5e branche de la Sécurité sociale (dédiée au financement de la perte d’autonomie, NDLR), mais il faut mettre le financement derrière. Nous avons évoqué la possibilité de mettre en place une nouvelle cotisation. La ministre nous a clairement fait savoir que le président de la République ne voulait pas de cette solution et qu’il ne bougerait pas sur ce sujet.
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