Laïcité et partage des lieux de culte.
On a entendu à peu près tout et n’importe quoi ces dernières années concernant l’accès à des lieux de cultes décents pour les personnes de confessions musulmanes ; cependant l’essentiel des propositions sur le sujet se concentre sur les modalités de création de nouveaux lieux de culte ; or qu’il s’agisse de financer des mosquées par une taxe sur les produits hallal ou plus simplement par des financements public en établissant un concordat à la loi de de 1905, aucune n’est satisfaisante car vue comme inégalitaire, inconstitutionnelle ou trop onéreuse, et dans tous les cas toujours très impopulaire.
Il existe pourtant un moyen simple, légal et très économique de faire en sorte que chacun pratique son culte de façon digne dans des lieux prévus à cet effet ; le partage des lieux de culte propriété de la République.
Rappels importants :
Depuis la loi du 9 Décembre 1905, la République « assure la liberté de conscience » et « garantit le libre exercice des cultes » en plaçant notamment cette liberté au rang de liberté fondamentale.
Ce faisant la République ne reconnait aucun culte mais elle les connait et garantit leur liberté d’exercice.
Tous les cultes et religions sont de fait et en Droit considérés par la Républiques comme des associations cultuelles sans distinction (pour peu qu’elles en aient fait la demande comme pour n’importe quelle association).
Depuis 1789, l’État (et les collectivités) est propriétaire de l’essentiel des églises et cathédrales sur le territoire français.
La loi du 2 janvier 1907, art. 5 s’énonce ainsi : « A défaut d’associations cultuelles, les édifices affectés à l’exercice du culte, ainsi que les meubles les garnissant, continueront, sauf désaffectation dans les cas prévus par la loi du 9 décembre 1905, à être laissés à la disposition des fidèles et des ministres du culte pour la pratique de leur religion. »
La République ne faisant aucune distinction entre les cultes, il est de fait considéré que selon le principe d’égalité, les églises et cathédrales peuvent (et doivent) être mises à disposition de toute association cultuelle (catholique, protestante, israélite, bouddhiste, maoïste, … etc et également bien sur musulmane) en faisant le demande.
Fidèles et lieux de culte des deux principales religions représentées en France.
On compte en France en 2016 moins de 2.000 « Mosquées » pour une population d’environ 2,5 Millions de musulmans pratiquants (Seulement 10 « grandes mosquées », la plupart des autres lieux de cultes sont des endroits très modestes voire à la limite de l’insalubrité). Ceci est à comparer aux 39.000 églises présentes dans notre pays pour environ 12 Millions de chrétiens pratiquants.
Le rapport est donc le suivant :
- 1 église pour 307 chrétiens
- 1 mosquée pour 1.250 musulmans
Soit, proportionnellement au nombre de fidèles, 4 fois moins de Mosquées que d’églises.
Le partage des lieux de culte
La promesse républicaine selon laquelle tous les citoyens sont libres et égaux en droits doit trouver ici une application évidente.
Les lieux de culte propriété de l’Etat et des collectivités publiques doivent être partagés équitablement entre les différentes religions. Les modalités devront être discutées dans le détail mais on pourrait par exemple envisager l’attribution du lieu, le Vendredi aux Musulmans, le Samedi aux Israélites, et le Dimanche aux Chrétiens ; un peu comme un « time share ».
Cette application s’inscrit non seulement dans la plus pure tradition d’égalité républicaine mais également dans les préceptes d’amour de son prochain, de partage et de charité chers aux principaux cultes et particulièrement aux trois grandes religions monothéistes qui comme trop peu de gens le savent partagent déjà le même et unique dieu.
Il s’agit également d’une mesure d’Ordre Public importante ; sortir l’Islam de France de la clandestinité des caves et autres locaux insalubres dans lesquels il est contraint de se pratiquer aujourd’hui, se traduira par plus de sécurité non seulement pour les musulmans mais pour tous les citoyens et ce pour les raisons suivantes :
- L’insalubrité de nombreux lieux de culte musulmans actuels représente un risque sanitaire pour les personnes qui les fréquentent,
- La fragmentation et la clandestinité de ces lieux sur le territoire sont des facteurs de radicalisation religieuse ; le fondamentalisme s’y développe facilement hors de tout contrôle sérieux, mettant potentiellement en danger toute la population.
Cette démarche s’accompagnera nécessairement d’une politique volontariste de l’Etat en coopération avec les Associations cultuelles en vue de l’émergence d’un « clergé » de l’Islam qui aura pour responsabilité de former et de nommer les Imams habilités à prêcher en leur nom.
Nous demandons au Ministre de L’Intérieur de promouvoir le partage des lieux de cultes en convoquant notamment une assemblée des principales associations cultuelles en vue de trouver un compromis sur les modalités de ce partage.
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