Retour à l’école… Retour à l’humain !
Par un collectif de professeurs liégeois
La crise sanitaire et politique dans laquelle notre société est plongée dure à présent depuis plus d’un an. Nous venons d’en célébrer le triste anniversaire. Au fil des mois, en tant qu’enseignants et éducateurs, nous avons dû adapter nos pratiques professionnelles aux nouvelles contraintes scolaires qui nous étaient imposées par notre gouvernement, comme autant de néologismes pédagogiques : « enseignement avec masque », « enseignement hybride », « enseignement virtuel », « enseignement en distanciel », « enseignement en présentiel »…
Si ces changements ont profondément transformé notre métier au cours des derniers mois, ils ont aussi bouleversé la vie de nos élèves. Comme nous, voire davantage, les jeunes ont dû modifier leurs habitudes d’apprentissage et de vie. À un âge où la fréquentation des murs de leur école devrait surtout rimer avec les mots amitié, partage, découverte, enrichissement, insouciance… nos jeunes adolescents sont aujourd’hui enfermés dans un monde scolaire inhumain. Lorsqu’ils sont à l’école, ils sont confrontés à des professeurs, des éducateurs et des camarades masqués ; lorsqu’ils sont cloîtrés à domicile, ils sont obligés de subir de longues heures de cours « en distanciel » pendant lesquelles leur seul lien avec l’école se résume à un contact désincarné avec un écran d’ordinateur ou de smartphone.
Les mesures sanitaires ont également touché de plein fouet la vie des familles. En l’absence d’un cadre scolaire structurant et humain, beaucoup de pères et de mères ont dû se transformer du jour au lendemain en professeurs, en psychologues, en « coachs » personnels. Ils ont dû dépenser des trésors d’inventivité et d’énergie pour soutenir leurs enfants, complètement dégoûtés par la crise.
Tous ces efforts ont été accomplis par les jeunes, leurs parents, leurs professeurs et éducateurs parce que nous conservions tous l’espoir que la crise serait de courte durée, parce que nous pensions accomplir ensemble un effort de solidarité nécessaire. Aujourd’hui, à l’aube d’un troisième confinement, il est temps de formuler un constat d’échec. Il est temps de poser un regard lucide sur la santé mentale de nos jeunes et sur la qualité de nos pratiques d’enseignement :
Pour conclure, nous pensons que l’interruption forcée des cours une semaine avant les vacances de printemps n’est une bonne nouvelle pour personne, ni pour les élèves, ni pour les parents, ni pour les professeurs, ni pour les éducateurs. Nous craignons que cette mesure n’en appelle d’autres plus sévères et que la rentrée du 19 avril soit à nouveau perturbée. Nous rappelons à Madame la ministre Caroline Désir son engagement ferme d’autoriser la réouverture de toutes les écoles secondaires à 100 %, après les vacances de Pâques. Même si nous voulons encore croire à cette réouverture, notre confiance est érodée. C’est pourquoi, en guise de manifeste, nous formulons les quatre réclamations suivantes au gouvernement :
Pour donner une forme concrète au mouvement que nous souhaitons initier au sein du monde éducatif belge et plus largement de la société civile, nous proposons à tous ceux qui se reconnaissent dans nos revendications de signer notre pétition et de faire circuler notre logo, facile à reproduire (sur son masque, un tableau, un mur, des stickers, les réseaux sociaux...).
Nous formons la société de demain. L’école n’est pas le problème, c’est la solution.
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
Sachez que vous pouvez vous désinscrire dès que vous le souhaitez.