"Pour une ville apaisée"
Voilà quelques jours que les Lillois (et les autres) ont pu découvrir le nouveau Plan de déplacements de Lille centre ; "pour une ville apaisée", selon Martine Aubry et son équipe. Pour tout apaisements, il s'agit plutôt d'avantage de bouchons aux heures de pointes, de complications incohérentes pour aller d'un point à un autre, ou sortir de la ville et surtout de petites rues tranquilles du vieux Lille qui sont maintenant le cadre d'une circulation intense. Fini les terrasses tranquilles de la Treille, ou encore flâner au milieu des pavés de la rue des 3 molettes...
Le fait de vouloir désengorger le centre ville et de diminuer la pollution est très louable et même nécessaire, je pense même personnellement, qu’il faut sans cesse remettre en question notre manière de nous déplacer ! Mais pourquoi alors compliquer et forcer les automobilistes à s'engouffrer dans le Vieux Lille ou encore les diriger tous vers les mêmes artères, amplifiant ainsi forcément, le taux de pollution ?
Prenons juste l'exemple symbolique de la Grand Place, qui cristallise bien toutes les hésitations et incohérences des instances dirigeantes. En effet, après plusieurs années en tant que "zone de rencontre" qui laissait la priorité aux piétons et faisait hurler les conducteurs au bout du 10éme coups de frein, il est maintenant toujours possible d'accéder à la place de Général de Gaulle venant de la rue Nationale ou de la Gare, mais plus question de passer de l'autre côté.
Non, vous serez orienté de force vers la pauvre rue Esquermoise, rue qui n'a jamais eu vocation à la grande circulation, surtout le samedi, et par delà, à la, non moins malheureuse, rue de la Chambre des Comptes, méconnue mais tout aussi peu aguerrie à autant de passage et qui devient du jour au lendemain un "boulevard". Je n'ose imaginer, comme cela s'est déjà produit, un bus coincé dans le petit virage qui borde le nouveau siècle.
In fine, après ce parcours déconcertant, vous ne serez pas au bout de vos surprises, puisqu'il vous faudra alors choisir, face à la rue Thiers, entre la droite et la gauche, choix qui vous embarquera dans des complications où, rassurez vous, vous ne serez pas seul, mais vous viendrez soit encombrer un peu plus La Treille ou rejoindrez à gauche, vos congénères, coincés sur le boulevard de la liberté. Boulevard, certes dorénavant à double sens, mais à une seule voie ! Je pourrai ainsi établir une longue liste d’enquiquinements, mais je laisse le soin à tout un chacun de porter de l’eau au moulin du désarroi que je ne suis pas le seul à subir !
Encore une fois, je le dis, l'intention est bonne et, sans faire le naïf, on comprend aisément, que le but ici est de dégoûter l'automobiliste et qu'il choisisse à terme de ne plus traverser notre centre ville, mais dans l'attente d'un terme plus ou moins long, qui de ses habitants, et des milliers de touristes qui viendront encombrer les, jadis, charmantes rues pavées ? Qu'en sera-t-il surtout de ces heures de pointes, où il était déjà difficile de s'extirper ou de rentrer dans Lille. Certains habitent dans le centre et d'autres y travaillent chère Martine !
Bien Cordialement.