Communiqué de l'Association des Humilié-e-s et Soumis-e-s de France (AHSF)
Paris, le 21 août 2016
Aujourd’hui en France, patrie autoproclamée des libertés individuelles et des droits de l’Homme, des milliers de citoyen-nes se voient, paradoxalement, refuser le premier et le plus essentiel des droits : celui de ne pas en avoir.
En effet, au nom d’une idéologie rétrograde, digne du Siècle des Lumières et des pires heures de la révolution sexuelle des années 1970, l’état français mène contre ses propres citoyen-ne-s un combat rétrograde, à coups de déclarations publiques laïcistes, égalitaristes, qu’accompagne un terrorisme réglementaire et législatif. Ce faisant, nos élu-e-s oublient que l’existence d’un droit, à la dignité comme à celui de disposer librement de son corps, ne suppose pas automatiquement que l’on veuille en jouir ; comme ils oublient tout aussi volontiers que s’il est un droit des plus naturels, c’est de se punir, de se soumettre et d’être humilié, dans sa chair comme en esprit, si on le souhaite.
Dernière atteinte en date à notre droit naturel au rabaissement et à l’esclavage volontaire, la condamnation publique du « burkini », modeste et pudique vêtement qui, en plus de respecter la tradition musulmane rigoriste de négation du corps de la femme, a offert à des millions de femmes dans le monde l’opportunité de revendiquer la dépossession de leur individualité. Qu’elles portent le hidjab, le niqab, le burkini ou la burqa, toutes affirment avec fierté leur droit à être soumises à Dieu et à leur mari, en se dissimulant sous un voile ; lequel, s’il ne leur enserrait pas la tête et l’âme, ferait d’elles aussitôt des femmes impures et adultères. Oui, même les petites filles.
Aussi, parce qu’il n’est rien de plus beau qu’un individu qui se rabaisse, nous demandons solennellement à l’Etat français d’autoriser la présence dans l’espace public de toutes les formes vestimentaires et de tous les accessoires de l’humiliation et de la soumission prévus par le fondamentalisme religieux : burqa, niqab et burkini bien sûr, mais aussi robe de bure, cilice et voilette pour nos ami-e-s chrétien-nes traditionalistes, et robes longues, voiles, gants et frumka pour nos sœurs juives ultra-orthodoxes.
« Mffffmmm mmm hhh nmmmfff ! », précise en outre David Lacrampe, qui représente au sein de l’AHSF le mouvement des Esclaves masochistes. Lequel revendique aussi, pour tous les amateurs-trices de soumission, le droit à se promener dans les rues vêtu-e-s de leurs combis latex, une boule obstruante dans la bouche ou avec une muselière, courbé-e-s ou à quatre pattes, et/ou tenu-e-s en laisse par leur Maître-sse. Car après tout, dans une France prétendument émancipatrice, comment se fait-il qu’un chien dangereux, que la loi oblige à tenir en laisse et muselé, ait plus de droits qu’un esclave SM ?
C’est pourquoi le combat des humilié-e-s et des soumis-es que l’AHSF porte aujourd’hui participe, bien plus que celui des médias et des hommes politiques contre la soumission volontaire, d’une œuvre humaniste et égalitariste. En effet, nous ne revendiquons rien d’autre qu’une liberté naturelle, et l’équité de traitement avec d’autres humilié-e-s et soumis-es de France qui, pour une raison que nous ignorons, ont eux, le droit à pratiquer leur passion librement. En particulier les électeurs de François Hollande et de Nicolas Sarkozy qui, depuis plus de cinq ans, se sont vus reconnaître le droit de soutenir et de voter pour ces formidables tortionnaires, qui en retour leur ont prodigué sans compter déceptions, trahisons et gifles électorales ! Ô adorables, cruels et inventifs Pères Fouettards de la politique, n’y a-t-il que vos partisans qui aient droit d’être niés et humiliés en ce pays ?
La liberté, c'est l'esclavage. George Orwell, 1984.
Association des Humilié-e-s et Soumis-e-s de France (AHSF)
13 rue des Martyrs
75009 Paris
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