L’avenir des éleveurs laitiers d’Afrique de l’ouest est aujourd’hui menacé par les exportations européennes.
Confrontés à de fortes contraintes environnementales et au manque de moyens, les petits producteurs sont écrasés par la concurrence du lait en poudre importé et profitent peu de la transformation industrielle locale. Pourtant, cette filière laitière représente un formidable potentiel de développement pour des milliers d’éleveurs.
En Afrique de l’Ouest, les paysans fournissent 75% de l’alimentation des citadins et la production laitière contribue aux revenus de plus de 40 millions d’éleveurs, parmi les plus pauvres de la population. Avec le boom démographique (800 millions d’habitants en 2050), la croissance économique et l’urbanisation croissante, la consommation de lait est en forte augmentation.
Cependant, la production de lait local ne couvre que la moitié de la consommation, voire un tiers au Sénégal, et les petits producteurs peinent à répondre aux besoins essentiels de leur famille : alimentation, soins, scolarisation, habitat.
Au Burkina Faso, au Sénégal ou au Mali, les éleveurs laitiers font face à de multiples difficultés : sols pauvres, manque d’encadrement technique et vétérinaire, saisonnalité de la production, soucis de conservation, difficulté d’accès aux marchés laitiers...
En plus de ces contraintes locales, les filières locales sont étouffées par les importations massives de poudre de lait européenne, encouragées par la politique agricole de l’Union européenne, la libéralisation du marché et les droits de douane très bas imposés aux pays ouest africains. Le lait local est concurrencé par du lait en poudre vendu 30 à 40 % moins cher, enrichi à l’huile de palme et de faible valeur nutritive.
Les grandes firmes laitières, qui privilégient la poudre de lait importée, sont peu impliquées dans la transformation du lait local : la collecte industrielle fait vivre moins de 20 000 familles d’éleveurs en Afrique de l’Ouest. Les mini-laiteries, qui assurent un prix équitable aux producteurs locaux et reconnaissent le rôle des femmes dans la production, traitent des quantités encore trop limitées pour offrir de réels débouchés.
Des collectifs de producteurs en Afrique de l’Ouest se mobilisent pour inciter les pouvoirs politiques à renforcer les protections douanières et promouvoir le lait local auprès des transformateurs industriels. Des acteurs solidaires comme Elevages sans frontières agissent auprès des éleveuses et éleveurs africains pour favoriser le développement d’une filière laitière locale.
En signant ce manifeste, vous affirmez votre solidarité citoyenne avec les associations africaines de producteurs et vous aidez des milliers de familles à vivre enfin dignement de leur travail.
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