Pétition
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Auteur :
Auteur(s) :
R.I.R.E.
Réseau Informel de Réflexion sur l'Education
Destinataire(s) :
Monsieur le ministre de l'Education nationale
PAS EN NOTRE NOM !
Lettre de parents et d’enseignants non « désobéisseurs » (mais pas dupes) à Monsieur Darcos et aux inspecteurs de l’éducation nationale.
Messieurs,
Nous venons d’apprendre par les enseignants du premier degré engagés dans le mouvement dit de « désobéissance pédagogique » que vous tentez d’intimider ceux-ci en ayant recours à la fois à des sanctions matérielles disproportionnées (un jour de suppression de salaire pour une demi-heure de « soutien » par jour remplacée par des activités concernant l’ensemble de la classe, autant dire que vous les poussez directement à faire un jour de grève, puisque le prix à payer est le même que pour une journée de travail en moins ! Une forme de « raisonnement » qui ne manquera sans doute pas d’intéresser les professionnels du droit), quand ce n’est pas directement à la peur par des menaces à peine voilées sur leur carrière et leur avenir. Notons déjà que cette réaction pour le moins déplacée et agressive trahit le peu de confiance que vous accordez vous-mêmes à vos propres « réformes » pour qu’elles s’imposent d’elles mêmes chez les professionnels de l’éducation. Leur côté régressif crève tellement les yeux que vous misez d’emblée sur la force !
Mais non contents d’avoir recours à la menace, vous tentez aussi de discréditer (fort maladroitement) l’attitude de ces enseignants résistants. Ainsi monsieur Trève, inspecteur de l’académie d’Aix-Marseille, dit dans un courrier adressé à ceux-ci qu’il trouve « choquant » qu’un tel mouvement se fasse « au détriment des élèves les plus en difficulté ». Est –il besoin de rappeler que si ces réformes avaient vraiment pour objectif d’aider les élèves les plus en difficulté, non seulement elles ne supprimeraient l’intervention des spécialistes de l’échec scolaire bien mieux formés que les enseignants généralistes sur ces questions-là (le RASED), mais aussi elles ne s’acharneraient pas à faire subir aux élèves les plus en difficulté les horaires les plus lourds et les plus insupportables, ce que tous les connaisseurs de l’éducation n’ont pas manqué de souligner.
Nous ne sommes donc pas dupes ! Il est bien évident pour tout esprit logique et juste que ce ne sont pas les enseignants qui s’opposent à ces réformes ouvertement destructrices qui sont la cause du problème, mais ces réformes elles mêmes. Lorsqu’on fait en sorte de restreindre, voire de supprimer tout court, l’entrée en première année de maternelle des enfants en bas âge (notamment des milieux dits « défavorisés »), on remet en cause sciemment l’un des rares mécanismes susceptibles de combattre efficacement les inégalités socioculturelles (on sait que plus un enfant des classes populaires accède tôt à la maternelle, plus il a de chances de réussir scolairement par la suite). Lorsqu’on réduit à une peau de chagrin ou qu’on supprime carrémént le Réseau d’Aide Spécialisé des Enfants en Difficultés (dit « R.A.S.E.D), on proclame ouvertement qu’on ne veut pas investir sur l’avenir des enfants en difficulté. Lorsqu’on surcharge ces mêmes enfants en difficulté de journées d’enseignement particulièrement lourdes, on travaille sciemment à les couler et à les dégoûter de l’effort scolaire. Lorsqu’on fiche les élèves ou qu’on met sous surveillance l’opinion des professeurs, on attaque ouvertement la devise républicaine « liberté, égalité, fraternité », etc., etc. … (On n’en finirait plus d’énumérer la nocivité de vos « réformes » prises une à une ! Et c’est bien normal, puisq