L’Haÿ-les-Roses est une commune du 94 carencée en d’espaces verts. Depuis 1992, 13 espaces naturels ont été créés dans le Val de Marne, pas un seul dans notre commune.
Un projet élaboré une fois de plus sans aucune concertation par le maire de L’Haÿ-les-Roses, prévoit d’abattre les 42 arbres et l’ensemble des arbustes du square Léon Jouhaux, auxquels s’ajouteront les platanes d’alignement du boulevard Paul Vaillant Couturier (D126), pour y construire une halle de commerces de bouche.
Et ceci contre l’avis des habitants du quartier, contre celui des commerçants de l’actuel marché Locarno et contre celui des boulistes et de leurs familles qui utilisent ce coin de verdure quotidiennement.
Ce square très arboré (tilleuls, frênes, eucalyptus, pins, acacias, houx verts, cerisier japonais, magnolia, cèdre bleu, et un superbe cèdre de l’Atlas de 40 ans qui ombrage les usagers, plus une multitude d’arbustes d’essences diverses) participe à la trame verte et bleue de la ville. Il permet d’oxygéner le quartier largement pollué entre la départementale D126 et l’A6. Ce square est un point de « fraîcheur » important en période de canicule.
L’aménagement du square Léon Jouhaux doit se conformer strictement au SRCE, schéma régional de cohérence écologique, pour lequel il existe une enquête publique de 2014 dont les conclusions sont édifiantes :
http://www.bourgogne-franche-comte.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/141103_Eau-de-Paris_cle0e1b51.pdf
De plus, ce square est parcouru dans toute sa longueur par l’aqueduc souterrain de la Vanne, géré par Eau de Paris ; cet aqueduc achemine l’eau potable des rivières de la Vanne et du Loing vers Paris. A ce titre, il ne devrait pas être constructible : le schéma régional de cohérence environnementale (SRCE) préconise de ne pas construire à moins de 40 mètres d’un aqueduc. Le PLU de la ville n’est pas compatible avec le SRCE.
Cette artificialisation d’un des derniers espaces verts de la ville s’inscrit en complète opposition avec la Charte Régionale de la Biodiversité mise en place par la Région Ile de France qui préconise la maîtrise de l’urbanisation et la préservation des espaces verts (article L.371.1 du Code de l’Environnement).
Le maire nous oppose l’intérêt public, or il n’y a pas d’utilité publique sans étude d’impact et sans permis d’aménager avec déclaration de projet d’aménagement au sens de l’article L126-1 du Code de l’Environnement dans le périmètre d’un aqueduc. De plus un grand marché existe déjà, qui pourrait bénéficier d’une reconstruction moins coûteuse, situé sur l’axe du futur grand boulevard urbain qui reliera le centre historique au nouveau centre d’activités qui va se développer autour de la gare du futur métro (ligne 14 vers Orly et Roissy).
Pour s’installer dans cette halle, les commerçants décrivent des différences dispendieuses par rapport à leurs conditions actuelles : un droit d’entrée trop cher, un loyer doublé, des emplacements réduits, l’obligation de fournir le mobilier d’aménagement, 120 places de parking payantes contre 270 gratuites pendant 1 h 1/2 actuellement, 4 journées obligatoires contre 2 demi-journées aujourd’hui. Peu d’entre eux pourront assurer de telles dépenses, ils sont donc condamnés à disparaître : le maire ne s’est pas opposé à l’ouverture le dimanche matin de la grande surface Carrefour. Il ne souhaite pas préserver le marché mais bien ouvrir encore « un magasin » et se débarrasser de nos commerçants actuels.
Il s’agira d’un marché semi-permanent semblable à celui de la Halle de Bacalan à Bordeaux ou la Halle Paul Bocuse à Lyon, sans corrélation avec les possibilités financières et les attentes de la population.
Les boulistes et les promeneurs quant à eux, à l’aise sur les terrains ouverts du square, ne veulent pas déménager pour un hypothétique boulodrome beaucoup plus petit, situé sous les fenêtres de riverains risquant de trouver insupportable le bruit causé par leurs rassemblements. Terrain situé sur l’aqueduc, donc n’appartenant pas à la ville, qui n’est pas sûre d’en obtenir l’autorisation d’occupation. Où iront-ils ?
Un collectif de citoyens opposé à ce projet a déjà adressé au maire une pétition restée lettre morte.
Nous demandons à pouvoir consulter l’étude d’impact demandée par la DRIEE le 29/12/2016 ainsi que l’avis de la Mission Régionale de l’Autorité Environnementale sur le projet, qui doit être suivie d’une enquête publique auprès de la population. Les travaux ne peuvent démarrer sans déclaration de travaux d’aménager au sens de l’article L126-1 du Code de l’Environnement, comportant l’étude d’impact. Dans ce contexte, l’ouverture d’une deuxième enquête publique portant sur les autorisations de construire est également nécessaire.
D’autres solutions sont possibles : discutons-en !
Collectif citoyen « Jouons sous le cèdre » : jouonssouslecèdre@gmail.com
Les choix autoritaires du maire avaient déjà poussé les citoyens à former un premier collectif, destiné à défendre un autre square qui borde la Roseraie de L’Haÿ-les-Roses et la protège, ils ont mis en ligne une pétition que vous pouvez signer si le cœur vous en dit !
https://www.mesopinions.com/petition/nature-environnement/roseraie-hay-roses-danger/53347
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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