RAS-LE-BOL. Hier, les manifestations anti loi-travail n'ont mobilisé que 43 000 personnes (contre plusieurs millions au moment du CPE). Ces chiffres faméliques confirment ce que chaque jeune ressent bien, en dépit du matraquage intéressé des média français: ce n'est pas la jeunesse qui se mobilise, c'est à peine l'extrême-gauche.
Les jeunes en ont marre d'être pris en otage par de petits groupuscules d'extrême gauche: ils prétendent nous défendre, mais nous savons tous qu'ils ne sont au service que de leur idéologie.
Les jeunes en ont marre de voir de petits groupes radicalisés bloquer des milliers d'étudiants désireux de bosser. Aussi surprenant que cela puisse paraître, nous n'avons pas tous les moyens de finir notre Master à 28 ans comme le président de l'UNEF.
Les jeunes en ont marre des blocages d'université. Ceux qui prétendent défendre des valeurs de gauche ne font que pénaliser encore davantage les plus fragiles: tous ceux d'entre nous qui ne peuvent pas travailler chez eux et n'ont que l'université pour étudier dans des conditions décentes.
Les jeunes en ont marre de voir toujours les mêmes syndicats radicalisés parler en leur nom sur les plateaux de télévision: non, l'UNEF n'a pas le monopole de la jeunesse! Ni même celui de la jeunesse de gauche! Non, nous ne sommes pas tous contre la loi Travail.
Les jeunes en ont marre d'entendre ces groupes d'extrême-gauche défendre, au nom de la lutte contre la précarité, un marché du travail qui les précarise toujours plus. Avec 25% des jeunes actifs français sans emploi contre 7% des jeunes Allemands, la France a fait le choix de nous faire porter une grande partie du fardeau du chômage.
Les jeunes en ont marre d'assumer, par leur précarité, une part importante du poids de la flexibilité en France: temps partiels, intérims, stages sous-payés. La surprotection des uns se paye par le chômage et la précarité des autres. Si 9 français sur 10 sont en CDI, 9 embauches sur 10 se font désormais en CDD. Nous en avons marre de ce marché du travail qui protège tout le monde sauf nous. Les jeunes en ont marre d'entendre les apparatchiks de l'UNEF décider par la violence et la menace de notre avenir. En diminuant les rigidités du marché du travail, la loi El Khomri devrait au moins y faciliter l'entrée de ceux qui en sont pour l'instant exclus. Or, ces avancées risquent d'être remises en cause par ceux qui prétendent être les porte-paroles de la jeunesse mais ne sont en fait que les marionnettes des frondeurs du Parti socialiste.
Prêts à sacrifier l'avenir de la jeunesse pour s'assurer un avenir d'apparatchik, ils ne nous représentent pas. Ils ne représentent qu'eux-mêmes. Ils sont au service de vieux politiques qui refusent de voir que le monde a changé depuis mai 68.
Les jeunes en ont marre d'être pris en otage, par l'UNEF et ses déclinaisons plus ou moins marxistes. Nous sommes lassés de trouver nos amphis dégradés, nos cours annulés, nos universités bloquées.
Non contents d’être les premières victimes de ce système en voie d’effondrement, nous devrions aussi être, à l’invitation de l’UNEF, ses derniers défenseurs ?
M. Valls, écoutez-nous! Ne cédez pas aux petits arrangements politiciens face à ceux qui veulent nous empêcher d'étudier. Vous devez mettre fin aux blocages d'universités par des groupuscules extrémistes, qui mettent en danger la scolarité de centaines de milliers d'étudiants. Si seule la violence permet d'être entendu dans notre pays, qui sait où cela pourrait nous mener?
NOUS sommes la majorité silencieuse, celle qui ne casse pas, ne manifeste pas, ne s'arroge aucun droit d'empêcher les autres d'étudier. Nous aussi méritons d'être écoutés.
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