Le feu couvait depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois. Les rumeurs et les « on-dit » circulaient. La mairie ne disait mot. Quoi qu’il en soit, la gare routière sera bien déplacée. La pose, le 27 juin 2022, des panneaux de signalisation au début du Boulevard Thiers, en prend acte. Le transfert devrait se faire le 11 juillet 2022.
La mairie a certainement attendu la fin des classes, et ce, pour ne pas désorganiser les transports scolaires et affronter l’ire des parents des nombreux élèves qui empruntent les bus pour se rendre au collège ou au lycée.
Grasse, ville de 48 870 habitants (recensement INSEE 2019), a un centre historique aux problématiques nombreuses : fort taux de chômage, population importante en dessous du seuil de pauvreté, retraités assez âgés sans aucun moyen de locomotion, immeubles insalubres, commerces de première nécessité en déclin, services publics toujours moins nombreux… La gare routière est, depuis des années, le terminus pour les lignes 500 (Grasse - Nice), 530 (Grasse - Valbonne), 600 (Grasse - Cannes par Mouans-Sartoux), 610 (Grasse - Cannes par Pégomas), 5 (Grasse- l’hôpital).
La gare routière est essentielle pour un grand nombre d’habitants, de travailleurs, parfois sans voitures. Il suffit de prendre le 500 à 7h20, presque complet dès le départ ou remonter à Grasse avec le 600 de 16h30 au départ de Cannes qui descend une bonne trentaine d’usagers en centre-ville aux environs de 17h45. Mais nos élus sont loin de ces problématiques ! Ils ignorent la dure vie des travailleurs les plus humbles ou de celle des engagés dans une empreinte carbone réduite.
La gare SNCF se trouve dans la partie inférieure de la ville, au début de la zone industrielle, dans un quartier sans aucune attractivité et peu fréquenté si ce n’est par les habitants du coin. On y trouve déjà le terminus de plusieurs lignes qui desservent presque tout le centre-ville : la ligne A (Grasse-ST-Vallier), la C (Grasse- Le Tignet), la 40 (Grasse-Andon)… Pour se rendre à la gare SNCF, il faut compter 25 minutes à pied et en voiture, aux heures de pointe, pour affronter les embouteillages. Un parcours du combattant !
Pourquoi signer cette pétition ?
▪ Par humanité et respect des travailleurs les plus précaires : personnes à revenus modestes, employés dans le BTP, femmes de ménage qui nettoient les bureaux dans les villes voisines, salariés de Monoprix, Utile, Auchan… Tous ces travailleurs de l’ombre qui se lèvent aux aurores ou rentrent tard le soir, qui souffrent dans des travails à la pénibilité importante et dont on rendra les conditions de travail encore plus difficiles.
▪ Par respect de nos anciens : ils ont choisi de vivre en centre-ville pour les transports en commun et une gare routière en centre-ville bien desservie. Peut-on contribuer à l’isolement de nos anciens ? On peut voir combien la fermeture de l’agence de la Caisse d’Epargne les impacte. Ils se sentiront encore plus isolés, abandonnés ! Peuvent-ils attendre une navette alors qu’ils sont fragilisés par leur âge ? On se devrait de leur offrir plus de facilités de vie !
▪ Par respect des collégiens et écoliers : pourquoi leur rendre le chemin de l’école encore plus difficile ? Pensons aux grèves dans les transports en commun ! Plus notre trajet comprend de lignes, plus le transport devient pénible. Rares sont les grèves à Zou, ce n’est pas le cas à Sillage !
▪ Par respect d’une empreinte carbone réduite : on nous assure que des navettes feront le lien entre la gare SNCF et les arrêts qui ne seront plus desservis. Combien de navettes devront circuler ? Combien d’usagers rateront leur bus à cause des retards ? Combien d’embouteillages aux heures de pointe ! La mairie a-t-elle pensé à la pollution ? On parle de végétaliser les villes et voilà qu’à Grasse on intensifie la circulation ! Et on nous incite à emprunter les transports en commun ! Mais qui, à Grasse, veut emprunter les transports en commun dans de telles conditions ! Sans compter les nuisances environnementales, la pollution de l’air aux conséquences dramatiques sur la santé humaine.
▪ Par respect de nos impôts et de notre pouvoir d’achat : mettre en place un système de navettes signifie plus de chauffeurs, plus de carburant, plus d’achat et d’entretien de véhicules à moins qu’on ne supprime certaines navettes déjà existantes. N’oublions pas que les navettes, c’est Sillage et donc la CAPG et nos impôts ! De plus, le ticket devrait passer de 1,50 euro à 2,30 euros la course, et ce, en pleine inflation ! Il nous faudra payer plus cher pour moins de services !
▪ Par respect du bon sens : le centre-ville se vide de ses services. Les habitants et les habitantes du centre-ville et de ses environs veulent des services, veulent pouvoir se rendre au travail sans être pénalisés. Ils veulent pouvoir se déplacer facilement pour se distraire, faire une promenade au bord de mer, faire les soldes dans les villes voisines... Ils veulent ne pas se sentir prisonniers d’une ville ! 11 arrêts pourraient être supprimés pour la ligne 500 ! 14 arrêts au pire, 10 arrêts au mieux, supprimés pour la ligne 600 ! Du délire !
▪ Par respect de tous les grassois et grassois, citoyens et citoyennes de notre ville : on ne met pas en place un tel changement dans la vie quotidienne de ses concitoyens. On ne bouleverse pas le quotidien des travailleurs, des retraités, de tous les usagers des transports en commun de Grasse et du centre-ville en particulier. On ne décourage pas le développement des transports en commun sans consulter la population, sans un référendum local !
Pour toutes ces raisons, je suis contre le transfert de la gare routière du centre-ville à la gare SNCF ! Plus nous serons nombreux à faire entendre notre voix, plus nous pourrons être entendus, mais il faut faire vite !
Je compte sur votre soutien !
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