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Pétition

La vidéo verbailisation, Monsieur le Maire, c'est non, non et trois fois NON !

La vidéo verbailisation, Monsieur le Maire, c'est non, non et trois fois NON ! Pétition
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Auteur
Auteur(s) :
Didier Lévy et Les Vigilants de « L’Humeur et de La Raison ».
Destinataire(s) :
Monsieur le maire de Neuilly-sur-Seine
La pétition
NON À NEUILLY-STASI !

Le Maire de Neuilly-sur-Seine veut mettre en place, à compter du 1er novembre prochain, une vidéo-verbalisation couvrant les trois secteurs de la ville les plus fréquentés.


CE MANIFESTE EST NOTRE RÉACTION À CETTE MESURE :


- La vidéo-surveillance est un dispositif de protection.
Celui-ci est recevable :


Quand il est mis en oeuvre pour la sécurisation d’espaces exposés par nature, ou dans un contexte donné, à des risques dont la réalité et la gravité sont avérés (écoles, lieux de cultes, espaces festifs, axes de circulation, gares, aéroports, banques …). Quand il apporte à cette sécurisation un appui à la fois incontestable et indispensable.


La vidéo-verbalisation est un instrument d’une toute autre nature :


- Il ne s’agit plus de surveiller un lieu, mais de doter une autorité répressive du moyen d’épier en permanence les personnes qui empruntent l’espace public, qui s’y tiennent ou qui y circulent. Et ce, à des fins exclusivement punitives.


- L’emploi de ce moyen intrusif marque le franchissement du point d’équilibre que l’état de droit d’une démocratie a pour vocation de maintenir entre ce qui concoure au respect de la loi et ce que la loi garantit au citoyen quant à la liberté dont il dispose. Et plus particulièrement ici en tant que personne privée.


Illustration de ce point d’équilibre : disposer des radars le long des voies de circulation routière contrevient d’une certaine façon à la liberté de circuler, mais l’enjeu est rien moins que de sauver des vies humaines. Espionner au moyen de caméras électroniques un citoyen qui fréquente les trottoirs de sa ville ne rapportera guère plus à la collectivité concernée que l'opportunité de punir un forfait aussi grave que le jet d’un mégot ou l’oubli d’une crotte de chien sur un trottoir, ou l’abandon d’une canette vide de bière ou de soda à côté d’un banc public …


Cette liberté de la personne privée englobe tout ce qui relève du droit à l’intimité qui est reconnu à chacun, non seulement dans l’espace personnel et domestique, mais également dans l’espace public. Et dans le cas présent, cela va du droit de s’arrêter pour regarder un monument ou une boutique à celui de tenir un journal sous le bras, du droit de se gratter la tête en marchant à celui de porter des chaussures de couleurs différentes …


Une liste qui serait sans fin puisque pourraient y figurer tous les faits et gestes les plus anodins et toutes les petites manies les plus banales, et jusqu’aux pensées (dès lors que leur expression est visuellement détectable ou devinable) qui accompagnent les parcours ou les immobilités des usagers de cet espace public.


On objectera que l’objectif de la vidéo-verbalisation municipale n’est aucunement de porte atteinte à cette liberté d’être soi-même dont jouit toute personne au milieu de ses semblables ou dans les lieux qu’elle partage avec ceux-ci. Mais seulement de réprimer des incivilités du type le plus courant - qu’à peu près tout le monde est susceptible de commettre un jour ou l’autre (ou plus régulièrement …).


Un argument qui ne tient pas au regard des vices indétachables du système :

- la vidéo-intrusion ne distingue qu’après coup l’auteur d’incivilité du ‘’passant honnête’’ ; ce dernier est bien surveillé à distance, anonymement et - aurait-il été averti de cette surveillance - sans en être réellement conscient.

- vis à vis de la personne ‘’prise en faute’’, la télé-verbalisation prive celle-ci de tout contact direct avec l’agent verbalisateur. Et partant de la faculté de s’expliquer, voire de se justifier, dans un contact humain personnalisé avec cet agent. On a ainsi affaire à une déshumanisation tant de la surveillance de la voie publique que du constat de la flagrance du fait réprimé.

- le Royaume-Uni pratique une télésurveillance et une vidéo-verbalisation généralisées, assorties de télé-réprimandes et de télé-injonctions. La façon dont le civisme y est conçu fait que ces pratiques, dans toute l’étendue qu’elles ont atteintes, ne sont pas majoritairement vécues comme une atteinte aux libertés. Il est hors de doute qu’une histoire, une culture et un rapport à l’autorité différents donneraient des conséquences totalement opposées dans un pays comme le nôtre. Où elles seraient reçues - et au reste le plus probablement utilisées - comme des moyens d’espionnage des faits et gestes des particuliers dans l’espace public.

- Introduire, puis bientôt généraliser, la vidéo-verbalisation auraient pour premier et désastreux effet d’apporter une légitimation par l’autorité publique de la compulsion punitive qui habite de plus en plus la société, en lien avec une suspicion envahissante et morbide. Compulsion qui se traduit par un appel incessant à des prohibitions supplémentaires, et par la jubilation qu’expriment si visiblement un nombre toujours croissant de citoyens à l’énoncé de nouveaux interdits ou de nouvelles obligations (et d’autant plus si, de façon ciblée, ceux-ci et celles-ci viennent ‘’pourrir la vie’’ de leurs contemporains).

- imaginer qu’une société de la défiance, horizontale et verticale, et de la mise sous surveillance des individus, qui plus est par des procédés intrusifs aussi omniprésents qu’invisibles, laisse longtemps substituer des modes de gouvernance et de vie démocratiques est une redoutable illusion - dont la négation, puis la perte, de libertés essentielles et l’effacement progressif de droits parmi les plus naturels, apporteront hélas trop tard la prise de conscience.

- au demeurant, les résultats, en termes sécuritaires, d’une mise sous télésurveillance ciblant tout le monde et n’importe qui, privilégient nécessairement le court terme. En apportant de surcroît un encouragement aux politiques du chiffre dont les effets pervers, comme la destination électoraliste, sont archi connus …

- Si l’on veut s’attaquer aux incivilités les plus sérieuses et a fortiori aux plus graves, et ce dans une société où la citoyenneté se délite et dans une nation qui tend à se défaire, ce n’est certainement pas avec des caméras électroniques qu’on fera la pédagogie du civisme et qu’on restaurera celui-ci. Mais, au premier rang des multiples actions conjuguées que cette réparation exige, par la présence dans l’espace public de ‘’gardiens de la paix’’ en nombre suffisant, et formés à toutes leurs missions.


Et qui auront notamment fait l’apprentissage de cette idée qu’il n’est pas de citoyenneté qui ne passe par la parole échangée.


Ce qui inclut le constat qu’on sert mieux la paix civile et le ‘’vivre-ensemble’’ en sachant apprécier les situations où il est plus productif de se montrer abordable, voire quelquefois débonnaire, quand on affaire au ‘’citoyen lambda’’

- accepter la vidéo-verbalisation, c’est enfin se résigner à ce qu’un nouveau pas soit franchi dans un processus d’accaparement des données personnelles en tous genres - processus dont on mesure que les autorités publiques et les grandes entreprises ne cessent de l’étendre en exploitant toutes les ressources que leur procure l’universalisation des outils numériques et des modes de gestion, de fonctionnement et de communication numérisés.


POUR L’ENSEMBLE DE CES RAISONS, NOUS NOUS OPPOSONS À LA MISE EN ŒUVRE DE CE DISPOSITIF DE VIDEO-VERBALISATION.


SI NOTRE PROTESTATION N’EST PAS ENTENDUE, NOUS RECOURRONS AUX VOIES DE L’OBJECTION CITOYENNE, Y INCLUS LA DÉSOBÉISSANCE CIVIQUE.


Nous appellerons au rassemblement de tous les démocrates qui entendent faire barrage à la généralisation de systèmes intrusifs, coercitifs et liberticides. A la captation des constituants intimes de la personne.

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4 commentaires
Le 28/10/2016 à 08:04:54
Je suis favorable à cette installation.
21 0
Le 01/01/2017 à 21:28:25
Car on est trop fliqué, c'est pas possible. La nouvelle liste de video verbalisation est absurde, c'est trop !! C'est inadmissible
0 0
Le 02/01/2017 à 09:54:28
debut du fachisme
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