La surveillance en marche :
LREM la voulait, la nouvelle équipe municipale l'a fait !
À Malakoff, l’après-confinement s’ouvre dans une ambiance sécuritaire surprenante :
la vidéosurveillance risque de faire son apparition, inédite dans notre commune, sur la Place du 11 novembre et dans le quartier Pierre Valette. De plus, alors que Malakoff est à ce jour une des rares villes de la région à avoir maintenu des bancs sur une place publique au lieu d’en enlever, la nouvelle municipalité amorce un mouvement inverse, avec le démontage de la moitié des bancs de la place et la privatisation d’une partie importante de l’espace commun.
Nous ne reconnaissons plus notre ville !
Sans que cette mesure ait jamais été évoquée dans le programme électoral de la maire sortante, la décision d'installer des caméras a été votée dans l'urgence et en pleine crise sanitaire par l'ensemble des élu.es1, de la majorité comme de l’opposition, à l’unanimité ... Étonnant, non ? Les expressions"vidéo-protection" et "à titre expérimental", visant à adoucir l’impact de cette décision n’y changent rien : le résultat est une menace certaine sur la liberté de nos rencontres, de nos partages, de nos allées et venues, sur notre vie qui se déroulera dorénavant sous des auspices vidéo-fliqués.
Il ne s’agit pas de nier les nuisances constatées. Mais comment croire que la vidéo-surveillance représente une solution ? Parmi les différentes raisons invoquées pour opérer ce virage inquiétant, il y a la cause prioritaire des violences faites aux femmes, instrumentalisée pour l'occasion : qui peut croire qu'un tel dispositif permettrait de protéger, ponctuellement ou durablement, une femme d'un agresseur sexuel ?
D'autres questions légitimes se posent : à qui sont destinées les images qui seront enregistrées ? Quelle est la durée de conservation des enregistrements et par qui sont-ils conservés ? Quel est le statut des personnes y ayant accès ou susceptibles de transmettre ces données ? Mais surtout, au delà de ces aspects techniques, quelles sont les conséquences, à terme, d'un tel dispositif ?
Les enquêtes les plus récentes et les mieux documentées2 sur ce sujet montrent que la vidéosurveillance se révèle être globalement inefficace, coûteuse pour la collectivité, et à l'inverse très lucrative pour les appétits de l'industrie techno-sécuritaire qui sait bien distiller et exploiter les peurs contemporaines.
Nous pensons au contraire que dans la durée, la seule réponse valable au problème des nuisances et des tensions de quartier ne peut être que sociale, humaine, citoyenne, collective et démocratiquement débattue. La réponse technologique est une solution de facilité, un leurre démagogique et au final, une illusion.
Nous demandons donc l’abandon pur et simple des dispositifs de surveillance sur la place du 11 novembre et dans le quartier Pierre Valette.
Nous invitons toutes les habitantes et tous les habitants, les habitué.es de la place du 11 novembre et du quartier Pierre Valette, les 1200 soutiens électoraux de l’actuelle majorité, toutes celles et tous ceux qui n’ont pas voté « pour ça », à relayer ce texte et exprimer leur avis concernant la vidéosurveillance et les actuels réaménagements de l’espace public.
Une première rencontre-débat a eu lieu le 21 juin sur la place, d'autres actions et rendez-vous sont d'ores et déjà prévus à la rentrée.
Ne cédons rien sur ce qui isole, éloigne, et appauvrit nos vies !
Collectif En Marge et En Travers enmargeetentravers@protonmail.com
1 Pour ce qui concerne la place du 11 novembre; les élu-es de la LFI s’étant abstenu-es relativement au quartier Pierre Valette.
2 Voir, entre autre, Laurent Mucchielli, Vous êtes filmés ! Enquête sur le bluff de la vidéosurveillance (2018).
Vous êtes sûr ? Votre mobilisation est importante pour que les pétitions atteignent la victoire !
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